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La Chalotais

Louis-René de Caradeuc de La Chalotais est  un magistrat français, né à Rennes, le 6 mars 1701, mort à Rennes le 12 juillet 1783. Il fut procureur général au parlement de Bretagne. Il se montra l'un des plus ardents adversaires des jésuites sous le règne de Louis XV et provoqua l'abolition de cet ordre en France par son mémoire ou Compte rendu des constitutions des jésuites qu'il fit en 1761 pour le parlement de Bretagne. Les jésuites supprimés, La Chalotais songea à réorganiser l'instruction publique et publia un traité remarquable pour son temps : Essai d'éducation nationale ou Plan d'études pour la jeunesse (Genève, 1763, in-12; Paris, 1825, in-18). Cet ouvrage, qui fut traduit en plusieurs langues et dont Voltaire fit un grand éloge, peut être considéré comme l'oeuvre d'un véritable précurseur en matière d'éducation. Mais La Chalotais avait trouvé un ennemi dans le duc d'Aiguillon

La lutte fut très vive entre eux. Beaucoup de membres du parlement de Rennes, prenant parti pour La Chalotais, démissionnèrent. On crut reconnaître, dans des lettres anonymes adressées au roi, l'écriture de La Chalotais. On en prit prétexte pour l'arrêter à Rennes le 11 novembre 1765, avec son fils, aussi procureur général et plusieurs conseillers au même parlement. Il fut conduit au château du Taureau, puis transféré à la citadelle de Saint-Malo. Les membres démissionnaires du parlement de Rennes n'ayant pas voulu reprendre leurs fonctions, le roi nomma pour juger La Chalotais et ses collègues une commission du conseil d'Etat qui s'assembla à Saint-Malo et dont Calonne fut procureur général. 

Pendant sa captivité, La Chalotais publia des mémoires pour sa défense. On a dit que, privé de tout moyen d'écrire, il avait dû se servir d'un crayon trempé dans de la suie; il résulterait au contraire de la correspondance du chevalier de Fontette que La Chalotais écrivit ses mémoires en toute liberté. La plupart des membres de la commission s'étant récusés, l'affaire fut renvoyée devant le parlement de Rennes formé à nouveau; mais les accusés déclinèrent sa compétence. Le roi évoqua le procès à sa personne et déclara par lettres patentes les poursuites éteintes; La Chalotais et ses coaccusés furent néanmoins exilés à Saintes. Le parlement de Rennes et les Etats de Bretagne continuèrent à s'unir à La Chalotais pour demander justice. Ce fut Louis XVI seulement qui le remit à la tête du parquet de Rennes, en 1775. (Gustave Regelsperger).

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Dictionnaire biographique
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