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Cano

Cano (Juan Sebastian del), célèbre navigateur né à Guetaria (port du Guipuzcoa) à une date inconnue, dans la seconde moitié du XVe siècle, mort dans l'océan Pacifique le 30 juillet 1526. Son nom est écrit de manières très diverses, tantôt del Cano, tantôt de Elcano ou même Delcano; la première forme, étant celle qu'il emploie lui-même dans son testament, nous paraît préférable. Comme beaucoup de Basques, à cette époque, il fut sans doute occupé à courir les mers dès sa première enfance. Plus tard, il commanda un petit navire de 200 tonneaux qui faisait le commerce avec le Levant et sur les côtes d'Afrique. Le 20 septembre 1519 , il était embarqué comme pilote sur un des navires de la flotte de Magellan, qui partait de San Lucar de Barrameda pour un grand voyage de découvertes.

Le 27 avril 1521, il devint capitaine du vaisseau la Conception; en novembre de la même année, il passa au commandement de la Victoria. Le 21 décembre, il se sépara de l'autre vaisseau, la Trinidad, commandé par Gomez de Espinosa, et, tandis que ce dernier allait à Panama, il fut chargé de ramener en Europe ce qui restait de la glorieuse expédition de Magellan si cruellement éprouvée. Son vaisseau, conduit par un pilote de Tidor, passa à travers le groupe des îles Latta, puis à Timor, en face de la Nouvelle-Amsterdam, atteignit enfin le cap de Bonne-Espérance le 20 mai 1522, et San Lucar de Barrameda le 6 septembre. Del Cano avait accompli le premier voyage autour du monde et il n'y avait plus à bord que treize Européens et trois Asiatiques, tous exténués de fatigue et de souffrance. Charles-Quint, à la première nouvelle de l'arrivée de ces héros, les appela à Valladolid, les combla d'honneurs, et donna à Sebastian del Cano, avec une pension de 500 ducats, un titre de noblesse et pour armoiries un globe, au-dessous duquel il y avait cette devise : 

Primus circumdedisti me.

Les merveilles qu'on racontait sur les pays découverts par l'expédition décidèrent l'empereur à en envoyer une seconde vers les Moluques, les îles des épices; le commandement des sept vaisseaux qui la composaient fut donné à Fray Garcia Jofre de Loaysa, mais le véritable directeur était son second, Sebastian del Cano. L'escadre partit de la Corogne le 24 juillet 1525. Après une navigation pleine de péripéties, Loaysa, qui n'avait plus qu'un seul vaisseau, le Santa Ana, mourut au milieu de l'océan Pacifique, et del Cano, qui prit le commandement, ne lui survécut que quelques jours. Il mourut le 4 août, laissant, par un testament que nous possédons, sa fortune à un fils et une fille naturels, qu'il avait eus. 

Vers la fin du XVIIe siècle, un de ses compatriotes, D. Pedro de Echave y Asu, fit élever à Guetaria un cénotaphe en l'honneur du marin qui avait accompli le premier le tour du monde et franchi à deux reprises le détroit de Magellan. En 1800, don Manuel de Agote lui fit élever aussi, à Guetaria, une statue avec des inscriptions en castillan, en basque et en latin. (E. C.).

Cano (Alonzo). - Sculpteur, peintre et architecte, né à Grenade en 1601, mort en 1667, mérita d'être appelé le Michel-Ange de l'Espagne. Il obtint la faveur du duc d'Olivarez qui le fit nommer en 1638 maître des oeuvres royales et peintre de la chambre, Comme sculpteur, il se fit connaître par trois statues de grandeur naturelle, représentant la Vierge avec l'enfant Jésus, Saint Pierre et Saint Paul; comme architecte, il érigea un arc de triomphe à Madrid lors de l'entrée solennelle de Marie-Anne d'Autriche, deuxième femme de Philippe IV; comme peintre, il fit un grand nombre de tableaux estimés qui ornent la plupart des grandes églises de l'Espagne, notamment une Conception de la Vierge, une Madeleine en pleurs, le Miracle del Poso de San-Isidoro et le Christ sur le Calvaire. Des malheurs domestiques, suite d'une vie désordonnée, le déterminèrent à chercher la retraite : il finit ses jours dans un couvent de Grenade. Les qualités qui le distinguent comme peintre sont un pinceau suave et gracieux, un dessin pur, naïf et en même temps majestueux, un coloris savant, une composition sage et pleine de goût, une exécration soignée jusque dans les mains et les pieds.
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