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Bahreïn
Mamlakat al Bahrayn

26 00 N, 50 33 E
Bahrein est un Etat insulaire du Sud-Ouest de l'Asie, de l'intérieur du golfe Arabo-Persique, au large de l'Arabie saoudite (à laquelle il est relié par un pont, la Chaussée du Roi Fahd ) et du Qatar. Il est composé d'une trentaine d'îles naturelles et de nombreuses autres créées par la récupération de terres. La plus grande de ces îles est l'île de Bahreïn (Jazīrat al-Bahrain), qui concentre l'essentiel de la population et des activités.D'autres îles importantes de l'archipel sont Muharraq, Sitra, Nabih Saleh et le groupe d'îles Hawar situé près de la côte du Qatar.

D'une superficie de 750 km² et peuplé de 1,25 million d'habitants (2012), Bahreïn est une monarchie constitutionnelle divisée en 5 gouvernorats : Asamah, Janubiyah, Muharraq, Shamaliyah et Wasat, chacune de ces entités étant administrée par un gouverneur désigné.

L'île principale, de forme oblongue et riche en dattiers, a 30 km de circonférence et se termine au Nord par le port d'Aual ou Manama  (148.000 habitants), qui est la capitale. Autres villes : Al Muharraq (98.000 hab.), Ar Rifa (80.000 hab.), etc. 

Les parages de Bahreïn étaient renommés depuis l'Antiquité, comme le centre de la pêche des perles, qui, encore dans la première moitié du XXe siècle, y réunissait de juin à septembre jusqu'à 30,000 personnes, avec 4000 barques de plongeurs.
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Carte de Bahrein.
Carte de Bahrein. Source : The World Factbook.
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Géographie physique de Bahrein

Relief.
Bahreïn est un pays généralement plat et de faible altitude. L'île principale se caractérise par des plaines désertiques ou légèrement ondulées qui s'étendent sur la majeure partie de son territoire, en particulier dans le nord et le centre. Le sud de l'île est plus sablonneux et aride. La seule rupture significative dans ce relief peu élevé est le Jabal ad-Dukhan (la Montagne de Fumée), une colline ou un dôme de roche calcaire situé approximativement au centre de l'île principale. Atteignant une altitude d'environ 134 mètres au-dessus du niveau de la mer, Jabal ad-Dukhan constitue le point culminant du pays. Ce relief central est entouré de falaises peu élevées et de terrains accidentés avant de redescendre vers les plaines côtières.

Géologie.
La structure géologique de Bahreïn est principalement constituée de couches sédimentaires, notamment du calcaire, qui reposent sur des formations  plus anciennes. Cette géologie a joué un rôle important dans la formation du dôme de Jabal ad-Dukhan et dans la présence historique de nappes phréatiques et de sources d'eau douce, qui ont été vitales pour l'établissement humain dans l'archipel. Les sols sont généralement sableux, salins et peu fertiles, en particulier près des côtes, ce qui limite l'agriculture à des zones spécifiques traditionnellement irriguées par des sources.

Hydrographie, côtes.
Bahreïn est dépourvu de rivières ou de lacs permanents. Historiquement, le pays dépendait de sources naturelles d'eau douce, dont certaines étaient sous-marines et alimentées par des aquifères souterrains venant d'Arabie saoudite. Cependant, la surexploitation et l'intrusion d'eau salée ont considérablement réduit ou tari la plupart de ces sources. Aujourd'hui, l'approvisionnement en eau douce repose presque entièrement sur le dessalement de l'eau de mer. 

Le littoral de Bahreïn est étendu et très découpé, avec de nombreuses baies, criques et zones de marée basse. Ces zones côtières, ainsi que les eaux peu profondes du golfe environnant, ont été largement modifiées par les projets de récupération de terres pour l'expansion urbaine, industrielle et infrastructurelle. 

Climat.
Le climat de Bahreïn est désertique (aride), caractérisé par deux saisons principales. L'été, qui s'étend de mai à octobre, est extrêmement chaud et humide, avec des températures maximales dépassant couramment les 40°C et une humidité de l'air très élevée due à la proximité du golfe. L'hiver, de novembre à avril, est plus doux et agréable, avec des températures moyennes autour de 20°C. Les précipitations sont très faibles et irrégulières. Elles se produisent principalement pendant les mois d'hiver, ordinairement sous forme d'averses brèves et intenses. Des tempêtes de poussière peuvent survenir, poussées par des vents du nord-ouest.

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Qalat al-Bahrein.
Les remparts de l'ancienne Qalaat al-Bahrein (Forteresse de Bahreïn), qui est le plus grand et le
plus ancien site  historique du  pays. Il était un important centre de la civilisation de Dilmun (IIe et
Ier millénaires avant notre ère); plus tard, il a servi d'avant-poste commercial militaire.
Images : The World Factbook.

Géographie humaine de Bahrein

Démographie.
La caractéristique la plus frappante de de la démographie du pays est la proportion élevée de ressortissants étrangers par rapport aux citoyens bahreïnis. Alors que la population totale fluctue, on estime que les citoyens ne représentent qu'environ 45 à 50 % du total. Le reste est constitué d'une main-d'oeuvre étrangère très diverse. Cette structure démographique est directement liée au développement rapide de l'économie bahreïnie, initialement basée sur le pétrole et le gaz, puis diversifiée dans les services financiers, le tourisme et la construction, nécessitant un apport massif de travailleurs venus d'ailleurs.

La main-d'oeuvre étrangère provient principalement d'Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bangladesh, Népal, Sri Lanka) et d'Asie du Sud-Est (Philippines), mais aussi d'autres pays arabes et, pour les postes plus qualifiés, d'Europe et d'Amérique du Nord. Cette diversité d'origines se traduit par une mosaïque de langues, de cultures et de religions coexistant sur un territoire restreint. La structure par âge de la population reflète cette immigration, avec une proportion importante d'adultes en âge de travailler, souvent plus d'hommes que de femmes, en particulier dans les secteurs de la construction et des services où la main-d'oeuvre est majoritairement masculine. La population est également fortement urbanisée, la majorité résidant dans ou autour de la capitale, Manama.

Au-delà de la distinction citoyen/étranger, la population bahreïnie elle-même présente une diversité. Si la majorité est d'origine arabe, on trouve aussi des populations d'ascendance perse ou indienne. La division la plus significative au sein des citoyens est d'ordre religieux : le Bahreïn abrite une majorité de musulmans chiites et une minorité sunnite. Cette division confessionnelle, un élément central de l'histoire et de la sociologie du pays, influence l'identité, les structures communautaires et, à certains égards, les dynamiques socio-politiques, bien que les interactions quotidiennes entre citoyens de confessions différentes soient généralement harmonieuses. Les ressortissants étrangers ajoutent à cette complexité religieuse, avec d'importantes communautés hindoues, chrétiennes, bouddhistes et d'autres courants musulmans.

Cette composition démographique particulière a des implications profondes. La société bahreïnie est stratifiée, non seulement par la richesse et le statut social, mais de manière très marquée par la citoyenneté et l'origine. Les citoyens bénéficient généralement de plus de droits, d'un meilleur accès aux services publics et à l'emploi dans le secteur public, et d'un filet de sécurité sociale plus robuste que les expatriés. Parmi les expatriés eux-mêmes, il existe des hiérarchies basées sur la nationalité, le niveau de qualification et le type de contrat de travail.

La structure sociale traditionnelle chez les citoyens bahreïnis accorde une grande importance à la famille élargie, aux liens de parenté et aux communautés basées sur le voisinage ou l'appartenance confessionnelle. L'islam influence les coutumes, les lois et les pratiques quotidiennes. La langue officielle est l'arabe, mais l'anglais est très largement utilisé, en particulier dans les affaires et au sein des populations d'expatriés. La culture bahreïnie, tout en étant ancrée dans les traditions du Golfe, est généralement perçue comme relativement ouverte, en partie en raison de sa longue histoire de carrefour commercial et de la présence étrangère.

Cependant, la coexistence d'une majorité d'étrangers et d'une minorité de citoyens soulève des questions d'intégration sociale, de cohésion nationale et de droits du travail. Les conditions de vie et de travail de certains segments de la main-d'oeuvre étrangère, en particulier les travailleurs peu qualifiés dans la construction ou les employés de maison, peuvent être très précaires et soulèvent des inquiétudes justifiées des défenseurs des droits humains. La division confessionnelle au sein de la population citoyenne est également une source de tensions périodiques.

La société bahreïnie est néanmoins en évolution rapide. L'éducation est valorisée, et l'accès à l'enseignement supérieur s'est développé. Le rôle des femmes dans la société a progressé, avec une participation croissante à la vie active et publique, bien que des normes sociales plus traditionnelles persistent. Le système de santé public offre des services à une grande partie de la population. L'impact de la mondialisation et des technologies modernes transforme les modes de vie et les interactions sociales.

Bahreïn possède un tissu urbain densément concentré, dominé par quelques grandes villes qui regroupent la majorité de la population, des institutions gouvernementales, des infrastructures économiques et des centres culturels. Les principales villes de Bahreïn forment un ensemble interconnecté par des axes routiers modernes et des ponts, structuré autour de Manama. 

Quelques-unes des principales localités de Bahreïn

• Manama est la capitale et la plus grande ville de Bahreïn. Située au nord-est de l'île principale, elle abrite le siège du gouvernement, les principales banques et institutions financières du pays, et le port principal de commerce. C'est aussi un centre moderne de tourisme, de commerce de détail et de services, avec de nombreux gratte-ciel, hôtels de luxe, centres commerciaux (comme le Bahrain City Centre), et institutions culturelles telles que le musée national de Bahreïn. Manama symbolise la croissance rapide et la transformation économique de l'émirat depuis la découverte du pétrole au XXe siècle.

• Muharraq est la deuxième ville du pays et ancienne capitale de Bahreïn. Elle est reliée à Manama par plusieurs ponts. Contrairement à la capitale moderne, Muharraq conserve un riche patrimoine historique, architectural et culturel. Elle est célèbre pour ses maisons traditionnelles bahreïnies, ses souks, ses cafés et ses anciennes mosquées. Le site culturel de Muharraq, classé au patrimoine mondial de l'Unesco (la route de la perle), témoigne de l'importance historique de l'industrie perlière avant l'ère pétrolière. L'aéroport international de Bahreïn est également situé à Muharraq.

• Riffa est la deuxième plus grande agglomération urbaine après Manama, divisée en Riffa Est et Riffa Ouest. Elle est située dans le centre-sud du pays et joue un rôle résidentiel et administratif important. Riffa Est accueille des quartiers résidentiels aisés, des centres commerciaux et des institutions gouvernementales. Riffa Ouest est plus conservatrice et résidentielle, avec des zones militaires et des infrastructures sportives comme le Bahrain International Circuit, qui accueille le Grand Prix de Formule 1.

• Isa Town est une ville planifiée, développée à partir des années 1960 au sud de Manama. Elle abrite de nombreuses écoles, universités, et institutions éducatives, ce qui en fait un centre académique important. Elle accueille également le stade national de Bahreïn et des quartiers résidentiels à vocation mixte. Isa Town est souvent perçue comme un modèle de planification urbaine moderne dans le contexte du développement post-indépendance.

• Hamad Town, au sud-ouest de Riffa, est une autre ville planifiée, construite dans les années 1980 pour répondre à la croissance démographique et aux besoins en logements. Elle est divisée en blocs numérotés et conçue pour accueillir des familles issues de divers horizons sociaux. Hamad Town illustre la politique gouvernementale de répartition de la population hors des centres traditionnels.

• Sitra est une île industrielle reliée à la ville principale par des chaussées. Elle joue un rôle clé dans l'économie pétrolière et industrielle de Bahreïn, avec des raffineries, des dépôts de pétrole et des installations portuaires. Elle accueille également des zones résidentielles et des villages traditionnels, bien que les activités industrielles aient modifié l'environnement de l'île.

• A'ali est connue pour ses anciens tumuli funéraires, vestiges archéologiques majeurs de la civilisation dilmunienne. Aujourd'hui, elle est une ville résidentielle intégrée dans le tissu urbain élargi du centre de l'île, avec une activité artisanale, notamment la poterie traditionnelle.

• Jidhafs et Sanabis, autrefois des villages, sont aujourd'hui absorbés dans l'agglomération de Manama. Ils conservent une vie communautaire active, notamment autour des mosquées, des marchés locaux et des institutions religieuses, tout en étant intégrés au développement urbain moderne.

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Culture.
Ancré dans l'histoire depuis les temps anciens de Dilmun, ce petit archipel a vu passer de nombreuses civilisations et puissances, des Perses aux Portugais, en passant par les Britanniques, avant de retrouver sa pleine souveraineté et de se développer comme un centre financier et touristique majeur, tout en conservant son riche héritage arabe et islamique.

L'hospitalité est une pierre angulaire de la culture bahreïnienne, profondément enracinée dans les traditions bédouines et les valeurs islamiques. Accueillir un invité, lui offrir du café (ghawa) et des dattes est un rituel social fondamental. Le respect des aînés, l'importance de la famille et les liens communautaires sont également primordiaux. Bien que globalement conservateur selon les standards occidentaux, Bahreïn est perçu comme l'un des États du Golfe les plus libéraux en termes de moeurs sociales et de codes vestimentaires. Les femmes bahreïniennes jouent un rôle de plus en plus actif dans la société, l'éducation et la main-d'oeuvre.

Le vêtement traditionnel reste visible, bien que le style occidental soit également très répandu. Les hommes portent souvent le thobe ou dishdasha (une longue tunique blanche) avec la ghutra ou keffieh (couvre-chef) maintenue par l'agal (une corde noire). Les femmes bahreïniennes peuvent choisir de porter l'abaya (une longue robe noire ample) et le hijab (voile), bien que ce ne soit pas obligatoire pour les expatriées et que de nombreuses femmes portent des tenues plus modernes, surtout dans les milieux urbains et professionnels.

Les arts et l'artisanat occupent une place importante. La musique traditionnelle est particulièrement riche, avec des genres comme le fijiri (chants des pêcheurs de perles, autrefois l'activité économique principale de l'île), le sawt (un style musical urbain) et d'autres formes de musique folk utilisant des instruments comme l'oud, le qanoun, les tambours et les percussions. La danse traditionnelle, souvent liée à la musique et aux célébrations, est également présente. L'artisanat conserve des techniques ancestrales, notamment la poterie renommée du village d'A'ali, la vannerie, la construction de dhows (bateaux traditionnels en bois), le tissage, la calligraphie arabe et la fabrication de bijoux. Bahreïn possède également une scène artistique contemporaine en plein essor et a une tradition littéraire, notamment en poésie.

La cuisine bahreïnie est un reflet de son histoire de commerce et de ses influences diverses, et intègre des saveurs arabes, perses, indiennes et même africaines. Les fruits de mer, abondants grâce à sa situation insulaire, sont un élément essentiel. Des plats typiques incluent le machboos (riz épicé avec de la viande ou du poisson), le muhammar (riz sucré, souvent servi avec du poisson), le ghoozi (agneau rôti servi avec du riz) et diverses préparations de poisson frais. Les dattes, consommées sous de nombreuses formes, et le café arabe sont des incontournables. Les desserts et les pâtisseries traditionnels sont également très appréciés.

Les célébrations suivent le calendrier musulman, avec l'Aïd al-Fitr et l'Aïd al-Adha comme moments forts de réunions familiales et de festivités religieuses. Le mois de Ramadan est observé avec ferveur, marqué par le jeûne diurne et les rassemblements nocturnes pour rompre le jeûne (iftar). La Journée Nationale de Bahreïn, le 16 décembre, est une fête civile célébrée avec des défilés et des événements culturels.

Enfin, la culture bahreïnie actuelle est un dialogue constant entre tradition et modernité. Le pays a rapidement embrassé le développement économique, devenant un centre financier international et un acteur majeur dans la région, notamment grâce à l'organisation d'événements mondiaux comme le Grand Prix de Formule 1. Cependant, les Bahreïniens restent attachés à leur patrimoine, représenté par les souks traditionnels, les sites archéologiques, la préservation de l'industrie de la perle (bien que symbolique aujourd'hui) et la valorisation de leurs coutumes et arts ancestraux. 

La Formule 1 à Bahrein a une histoire relativement récente. Le Grand Prix de Bahrein fait partie du calendrier de la Formule 1 depuis 2004, bien que les premières discussions sur l'introduction d'un circuit dans ce pays aient commencé bien avant. Le projet de construire un circuit de Formule 1 au Bahrein a été lancé dans les années 1990, sous le règne du roi Hamed bin Issa Al Khalifa. Le but était de promouvoir le pays comme un centre de tourisme et de sport international. Après plusieurs années de préparation, le circuit international de Sakhir a finalement été achevé en 2004. Situé à environ 60 km de la capitale Manama, il a été conçu par l'architecte français Hermann Tilke. Ce circuit, long de 5,410 km, est connu pour ses virages rapides et son ambiance nocturne. Les premiers tests et essais ont eu lieu en 2003. Le premier Grand Prix du Bahrein a eu lieu le 4 avril 2004. Ce fut une journée historique pour le pays, car il s'agissait du premier Grand Prix de Formule 1 disputé en Asie du Sud-Ouest. Fernando Alonso, alors pilote de Renault, a remporté la victoire, tandis que Michael Schumacher, à bord de sa Ferrari, a terminé deuxième. Cette course a marqué le début d'une série de courses palpitantes sur ce circuit technique et rapide. Depuis 2004, le Grand Prix de Bahrein est devenu une étape incontournable du calendrier de la Formule 1. La course a été interrompue en 2011 et 2012 en raison des troubles politiques dans le pays (Printemps arabes), mais elle a repris en 2013 sans encombre. Le Grand Prix de Bahrein est particulier en raison de sa tenue sous des températures élevées, parfois dépassant les 40°C, ce qui pose des défis supplémentaires pour les équipes et les pilotes. L'éclairage du circuit permet également de voir des courses nocturnes. Aujourd'hui, le Grand Prix de Bahrein joue un rôle important dans le calendrier de la Formule 1. Le circuit de Sakhir reste un défi pour les pilotes, avec ses longs freinages et ses longues lignes droites. 
Economie.
Bahreïn a été l'un des premiers pays du Golfe à découvrir du pétrole en 1932, ce qui a rapidement transformé son économie basée auparavant sur la pêche, la plongée aux perles et l'agriculture. Cependant, ses réserves sont relativement modestes comparées à celles de ses voisins, ce qui a incité les dirigeants à envisager une diversification économique bien plus tôt que dans d'autres États du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Cette prise de conscience précoce a été un facteur clé dans le développement d'autres piliers économiques et le pays a su capitaliser sur sa localisation géographique pour développer des secteurs non pétroliers, bien que le pétrole et le gaz naturel continuent de jouer un rôle important, particulièrement dans les finances publiques et les exportations.

Le secteur des services financiers constitue le fer de lance de la diversification de Bahreïn. Le pays s'est positionné comme un centre financier régional majeur, attirant de nombreuses banques internationales, sociétés d'investissement, compagnies d'assurance et institutions de finance islamique. Cette position a été renforcée par un environnement réglementaire relativement libéral, une infrastructure sophistiquée et une main-d'oeuvre locale (bien que complétée par des expatriés) disposant d'une certaine expertise. Bahreïn a été notamment un pionnier dans le développement de la finance musulmane et continue d'abriter un nombre important d'institutions conformes à la charia. Le secteur financier contribue de manière significative au PIB non pétrolier et fournit des emplois qualifiés.

Parallèlement aux services financiers, le secteur manufacturier, bien que moins diversifié que les services, joue un rôle crucial. L'industrie de l'aluminium est prédominante, avec Aluminum Bahrain (Alba) étant l'un des plus grands producteurs d'aluminium au monde. Alba est un contributeur majeur aux exportations et un consommateur important de gaz naturel local. D'autres industries manufacturières existent, notamment dans la pétrochimie, la transformation des aliments, les textiles et les matériaux de construction, mais l'aluminium reste le fleuron du secteur.

Le tourisme est un autre secteur en développement. Attirant principalement les visiteurs d'affaires et les touristes des pays voisins, notamment d'Arabie Saoudite via la Chaussée du Roi Fahd pour des week-ends ou des événements culturels et sportifs (comme la Formule 1), Bahreïn cherche également à développer un tourisme de loisirs et culturel plus large. Des investissements sont réalisés dans l'hôtellerie, les attractions et les infrastructures pour renforcer cette dynamique.

Les infrastructures de transport et de logistique sont également importantes. Le port de Khalifa Bin Salman est un centre de transbordement régional, et l'aéroport international de Bahreïn est une plaque tournante aérienne pour la région. La connexion routière avec l'Arabie Saoudite facilite grandement les échanges commerciaux et le mouvement des personnes.
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Manama (Bahrein).
Manama, la capitale du Bahreïn. Sa richesse est fondée sur les services financiers, le pétrole, la réparation navale et le tourisme. L'un de ses centres commerciaux, le Seef (Souk), dispose d'appartements et d'hôtels de luxe.

Le gouvernement joue un rôle central, non seulement en tant que régulateur et facilitateur du développement des secteurs non pétroliers, mais aussi en tant qu'employeur majeur et investisseur via ses entités liées. Les dépenses publiques représentent une part significative du PIB et sont cruciales pour soutenir la croissance et l'emploi.

Face à la volatilité des prix du pétrole et à la nécessité de préparer l'ère post-hydrocarbures, Bahreïn a lancé une stratégie de développement à long terme. Celle-ci vise à diversifier davantage l'économie, à attirer les investissements directs étrangers (IDE), à développer le capital humain national et à assurer la soutenabilité des finances publiques. Les efforts portent sur l'amélioration de l'environnement des affaires, la promotion de l'innovation et l'attraction d'entreprises dans des secteurs à haute valeur ajoutée.

Cependant, Bahreïn est confronté à plusieurs défis économiques persistants. La dépendance aux revenus pétroliers reste élevée pour le budget de l'État, rendant les finances publiques vulnérables aux fluctuations des cours mondiaux. Le déficit budgétaire et la dette publique ont augmenté ces dernières années, nécessitant des réformes fiscales et des efforts de consolidation budgétaire, parfois soutenus par des aides financières des autres pays du CCG. Le marché du travail est un autre enjeu majeur, caractérisé par une forte proportion de travailleurs expatriés dans de nombreux secteurs et par la nécessité de créer suffisamment d'emplois pour les citoyens bahreïnis entrant sur le marché, tout en développant leurs compétences pour répondre aux besoins de l'économie moderne. La concurrence régionale, notamment de la part de centres financiers ou logistiques voisins en pleine expansion, représente également un défi constant pour maintenir et renforcer la position de Bahreïn.

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