| Semones et Indigètes. - L'Italie n'a jamais eu de héros dans le sens grec et épique du mot, car la condition essentielle du héros, l'épopée, n'y existait pas. Si les écrivains grecs traduisaient le mot romain de lar par celui de herôs, il ne faut attacher au mot grec qu'une valeur synonyme à celle de daimôn, dans le sens d'âme, d'esprit d'un mort. Reconnaissons cependant qu'il y avait en Italie, comme en Grèce, une certaine tendance à la foi aux héros, à une croyance à des esprits protecteurs qu'on regardait comme les fondateurs des antiques institutions nationales, les anciens rois, par exemple, ou les anciens chefs guerriers. Seulement, le plus souvent, cette croyance n'est restée qu'à l'état d'ébauche; elle n'a pas produit de légendes originales, ou du moins elle a été arrêtée dans son développement mythologique; elle a laissé aux Grecs le soin de combler maintes lacunes ainsi Hercule et Énée sont bien des héros latins, mais la Grèce est venue greffer le luxe de ses fables sur le tronc que lui offrait le Latium. Les Semones et des Indigètes étaient de ces "héros" à la mode romaine, mais de l'idée difficile à démêler que ces divinités expriment. Les anciens eux-mêmes n'en comprenaient déjà plus bien la nature, mais Semones et Indigètes peuvent à coup sûr être définis comme Lares ou Génies nationaux. En qualité de gardiens, de protecteurs d'un pays ou d'une nation, ils avaient un caractère plus déterminé, plus précis, plus local, pour ainsi dire, et c'est peut-être là la raison pour laquelle on les distinguait de la classe générale des Génies et des Lares. En tous cas, ce sont encore eux qui offrent le plus d'analogie avec les héros de l'antique Grèce. | |