| Livre d'Esther. - Ce livre, qui est contenu dans la troisième partie du canon de la Bible hébraïque (Ancien Testament), a pour héroïne Esther, jeune fille de naissance israélite, admise dans le harem du roi Assuérus, qui obtient la dignité d'épouse et, par une série d'aventures dramatiques, arrache ses coreligionnaires au massacre général qui les menace. Les Juifs, ayant obtenu d'Assuérus l'autorisation d'opposer la force aux violences de leurs ennemis, exterminent soixantequinze mille des sujets du roi, notamment dans Suse, la capitale. Mardochée, parent et tuteur d'Esther, devenu premier ministre d'Assuérus, donne aux Juifs l'ordre de commémorer leur délivrance par une fête annuelle, dite des Pourim. Le Livre d'Esther, malgré certaines apparences du contraire, ne peut pas passer pour une oeuvre historique; c'est une sorte de roman ou de nouvelle patriotique composée, autant qu'il paraît, soit au Ier, soit au IIe siècle avant l'ère chrétienne. Il est à noter que le nom de la divinité n'est même pas prononcé dans cet ouvrage, destiné à commémorer une délivrance quasi merveilleuse; la traduction des Septante a comblé cette lacune par diverses additions qui n'appartiennent pas au texte hébreu. Quelques commentateurs et archéologues ont entrepris, depuis le commencement du XIXe siècle, de défendre l'historicité du Livre d'Esther en faisant valoir que l'auteur est familier avec la langue, les usages et spécialement l'architecture de la Perse ancienne, comme l'a fait en particulier Dieulafoy; nous avons certainement affaire ici à un homme instruit et bien informé, mais cette constatation ne nous oblige pas à reculer la date de composition du livre à une époque antérieure aux conquêtes d'Alexandre. (M. Vernes).. | |