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Giron le Courtois, un des romans de la Table ronde, l'un des plus intéressants, et celui où la morale est la plus pure. Giron, dont le grand-père fut dépouillé du royaume des Gaules par Pharamond et les Francs, vit sous les règnes d'Uter Pandragon et d'Arthur. Pour ne pas tomber dans les pièges de la dame de Maloanc, mariée à son ami Danayn le Roux, il s'éloigne, se lance dans la carrière des aventures, et est grièvement blessé en défendant une demoiselle Bloye, attaquée par des chevaliers félons. Soigné par elle, il se soustrait aux élans de sa reconnaissance, et va faire de nouvelles prouesses. 

A la suite d'un tournoi où il s'est distingué incognito sous les yeux de sa dame, il apprend qu'un chevalier l'a enlevée; il la délivre en tuant le ravisseur au milieu d'une forêt. Là, il va céder à sa passion, quand son épée, que lui avait léguée en mourant, son tuteur Hector le Brun, sort du fourreau, et il lit sur la lame cette devise : Loyauté est au-dessus de tout, fausseté honnit tout. Honteux de la trahison qu'il allait commettre envers Danayn, il se jette sur la pointe de son épée, et se fait une horrible blessure. Danayn survient, et Giron lui apprend ce qui s'est passé. A peine rentrée chez elle, la dame de Maloanc est prise d'une fièvre qui l'emporte au tombeau.

Le roman de Giron le Courtois se distingue des autres du même cycle, en ce qu'on n'y voit ni fées ni géants; le Saint Graal n'y exerce non plus aucune influence religieuse. II fut composé vers le milieu du XIIIe siècle, par un auteur inconnu et traduit  par Luce du Gast. Nous en possédons une version en prose, publiée en 1519 à Paris. (B.).

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© Serge Jodra, 2004. - Reproduction interdite.