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Inscription
ou Monument d'Ancyre, nom sous lequel est connu cet Index
rerum a se gestarum une des trois pièces qu'Auguste
avait déposées, en même temps que son testament proprement dit, entre
les mains des Vestales.
Apporté au Sénat, après la mort de ce prince, il fut, suivant le désir
qu'il avait manifesté lui-même, gravé sur deux tables d'airain que l'on
plaça devant son Mausolée, au Champ-de-Mars,
à Rome. Depuis longtemps ces tables étaient perdues, lorsqu'on en retrouva
une copie à Ankara, l'ancienne Ancyre,
sur les murs du temple élevé par la Galatie
"au dieu Auguste et à la déesse Rome", ainsi que le constate l'inscription
existant encore sur la face de l'une des antes.
L'Index, qu'Auguste écrivit dans
les dernières années de sa vie, contient un sommaire "des actions
par lesquelles, il avait soumis l'univers à l'empire du peuple romain,
et des dépenses qu'il avait faites pour la république et le peuple romain."
Le texte original, transcrit, comme le mentionne expressément l'inscription,
d'après les deux tables ou plutôt les deux colonnes d'airain (aheneis
pilis) placées devant le Mausolée, fut reproduit sur les deux faces
internes et opposées du pronaos; il y formait
6 colonnes, les 3 premières colonnes à gauche en arrivant, les 3 dernières
à droite. La langue latine étant alors très peu répandue et très peu
comprise en Asie Mineure, on fit de l'Index une traduction grecque, gravée
sur la paroi extérieure du mur oriental de la cella,
dans une longueur d'environ 23 m sur 1,35 m de haut; elle forme 19 colonnes,
dont les lettres ont 0,23 m de proportion. Le grec et le latin sont gravés
non sur des tables appliquées contre la paroi, mais à même la muraille,
formée de gros blocs de marbre blanc. Le texte latin fut copié pour la
première fois, en 1544, par Antoine Wrantz et Gislen Busbeq, ambassadeurs
de Ferdinand Ier, empereur d'Allemagne,
près la Porte-Ottomane; et, longtemps après, par Cosson (1689), Paul
Lucas, puis Tournefort (1701).
A. Schott en a donné l'édition princeps,
Anvers, 1579; ce texte a été souvent réimprimé et restitué d'après
les différentes copies, car, dès le milieu du XVIe
siècle, la surface de marbre était gravement endommagée,
ce qui produisit d'irréparables lacunes. Pococke, le premier, vers 1740,
découvrit et lut quelques lignes de la traduction grecque, dans la cour
d'une des maisons turques adossées au temple, et l'on commença à croire
que toute cette précieuse version devait être là , cachée derrière
ces constructions.
Hamilton, en 1836, acquit le droit de faire
abattre un mur qui couvrait le dernier tiers de l'inscription; mais les
deux premiers tiers restaient encore à lire; ils ont été dégagés,
en 1861, par Georges Perrot, chargé par le gouvernement français d'une
mission scientifique en Asie Mineure, et l'on possède maintenant, à une
colonne près, toute la traduction grecque, presque partout mieux conservée
que le texte latin. Cette heureuse circonstance permet de rétablir, presque
sans une lacune, toute la suite de ce monument unique, contenant une foule
de faits qui ne se retrouvent pas ailleurs, ou que les historiens avaient
altérés.
Egger a donné, de la partie du texte
original et de la traduction, connus avant la découverte de Perrot, une
récension très soignée, à la suite de son Examen critique des historiens
anciens de la vie et du règne d'Auguste, Paris, 1844, in-8°; et Franz
et Zumpt en ont publié une autre, accompagnée de notes excellentes, Ã
Berlin, 1845. Les textes latin et grec, ce dernier presque entièrement
inédit, copiés en fac-simile, à l'échelle du dixième, par Perrot,
et son collaborateur, Guillaume, architecte, se trouvent, avec les restitutions
nécessaires et la traduction française, dans l'ouvrage de ces deux voyageurs,
Exploration archéologique de la Galatie
et de la Bithynie,
2 vol. gr. in-4°, avec 100 planches, 1862.
Dans une autre ville de l'Asie Mineure,
Apollonie
de Pisidie,
Arundel, et après lui Hamilton, ont retrouvé
des fragments d'une traduction grecque de ce même document, qui avait
peut-être été ainsi reproduit sur les murs de tous les temples élevés
à Auguste dans tout l'Empire. La traduction d'Apollonie n'est pas la même
que celle d'Ancyre, quoique aussi fidèle. On la trouve dans le Corpus
inscriptionum graecarum de Bieck, 3e
volume, n° 3 971. (Article rédigé sur des notes dues Ã
l'obligeance de Perrot par C. Dezobry, 1877). |
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