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Salle du Manège, à Paris (Ier'arrondissement). - Local qui existait autrefois à Paris, à peu près à l'angle oriental de la rue de Rivoli et de la rue de Castiglione, primitivement affecté, comme son nom l'indique, à un manège privilégié où venaient s'exercer les jeunes nobles sous la direction de M. de Villatte, « gouverneur », acquis ensuite par l'Etat, au prix de 90.000 livres, afin d'y installer l'Assemblée constituante qui, de retour à Paris avec le roi à la suite des journées d'octobre, n'avait trouvé à l'Archevêché qu'une salle trop exiguë pour son nombreux personnel. 

L'architecte Pierre-Adrien Pâris fut chargé de l'aménager, et il s'en tira de son mieux. Mais que faire d'un carré long et étroit, dont la voûte épaisse et sourde absorbait la voix des orateurs et répercutait au contraire le bruit des conversations et des murmures? Ce fut dans ces mauvaises conditions que siégèrent successivement la Constituante depuis le 9 novembre 1789 ; puis la Législative; puis, après deux séances aux Tuileries, la Convention, du 21 septembre 1792 (midi et demi) au 9 mai 1793 ; enfin le Conseil des Cinq-Cents. La salle fut démolie en 1802, pour le percement de la rue de Rivoli. 

Au début de la Révolution, les royalistes affectèrent de surnommer Club du Manège l'assemblée des représentants de la Nation : les beaux esprits des Actes des apôtres travestirent les députés en chevaux, dont ils s'amusèrent à décrire les qualités et les vices, et à coter la valeur. On a aussi surnommé Club du Manège la reconstitution éphémère du club des Jacobins, du 10 juillet au 13 août 1799, sous le nom de Société des Amis de l'égalité et de la liberté, séante au manège des Tuileries.

Une inscription municipale (qui dans sa version de 1881 contenait des erreurs de date), sur un des pilastres de la grille des Tuileries, rappelle en ces termes l'histoire du Manège :
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Salle du Manège (plaque commémorative).

Le plan conservé aux Archives nationales sous la cote N4, n° 87, dû suivant les plus grandes probabilités à l'architecte Pâris, 

« montre, par planches superposées, les détails les plus minutieux de cette salle, témoin de grands événements.. Les entours y sont même indiqués, et l'on y voit en particulier plusieurs rues ou passages y attenant. »
Ce plan peut être commenté et par les papiers de Paris (bibliothèque de Besançon) et à l'aide des pièces provenant des commissaires de la salle (Arch. nat. C. 433), entre autres de Guillotin. (H. Monin)..
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Dictionnaire Villes et monuments
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