.
-

Basse-Terre

Basse-Terre est une ville et port des Antilles, chef-lieu du département de la Guadeloupe, sur la côte Sud-Ouest de l'île de Basse-Terre, à l'embouchure de la Rivière-aux-Herbes. La ville se trouve au pied du volcan la Soufrière, le point culminant des Petites Antilles (1467 m d'altitude), et s'étend entre les contreforts montagneux et la mer des Caraïbes. La commune couvre environ 5,8 km², faisant d'elle une petite ville en superficie. Population : 46,300 habitants.

Basse-Terre bénéficie d'un climat tropical avec deux saisons principales : une saison sèche appelée "le carême" (de décembre à avril) et une saison humide appelée "l'hivernage" (de mai à novembre), marquée par des pluies fréquentes et un risque de cyclones tropicaux, communs dans cette région.

La fertilité des sols volcaniques et l'abondance de précipitations favorisent une végétation luxuriante. La ville est située non loin du coeur du Parc national de la Guadeloupe, qui abrite des forêts tropicales denses, des cascades spectaculaires (comme celles de la rivière Galion) et une biodiversité extraordinaire.

Basse-Terre abrite un port mixte, dédié au commerce et à la pêche, ainsi qu'une petite marina servant de base pour les activités maritimes locales.

Contrairement à ce que le nom pourrait indiquer, le nom de Basse-Terre ne fait pas référence à une "terre basse". En fait, Basse-Terre désigne en langage maritime une région située "sous le vent" par rapport aux alizés dominants. c'est donc une référence à une région protégée des vents forts, en opposition à une "haute-terre" plus exposée.

L'économie de Basse-Terre repose principalement sur  les fonctions administratives et e tourisme, grâce à son patrimoine historique et son accès au volcan de la Soufrière. Elle bénéficie aussi de certaines activités agricoles, notamment l'exploitation du café, des épices et du cacao dans les environs vallonnés.

Basse-Terre possède bâtiments historiques, datant principalement des XVIIe et XVIIIe siècles :

• Le fort Delgrès. - Site majeur, il surplombe la ville et constitue l'un des symboles de la lutte contre L'oppression coloniale.

• La cathédrale Notre-Dame-de-Guadeloupe. - Construite entre le XVIIIe et le XIXe siècle, elle est un exemple de l'architecture coloniale.

• Le Palais de Justice. - Un bâtiment néo-classique datant du XIXe siècle.

• Les marchés et maisons créoles traditionnelles de la ville rappellent elles aussi le passé colonial.

Basse-Terre est une porte d'entrée vers le Parc National de la Guadeloupe, qui attire de nombreux visiteurs grâce à des sites naturels emblématiques comme les Chutes du Carbet, les sentiers de randonnée autour de la Soufrière et la forêt tropicale. La ville est également le point de départ pour atteindre des plages, des sites de plongée sous-marine et des villages pittoresques le long de la côte.

Histoire de Basse-Terre.
La Guadeloupe fut découverte par Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en 1493, mais les Européens tardèrent à coloniser l'île, alors occupée par les Amérindiens Caraïbes. En 1635, deux colons français, Charles Liènard de L'Olive et Jean Duplessis d'Ossonville, prirent possession de la Guadeloupe pour le compte de la Couronne française. Ils installèrent leur premier établissement à Basse-Terre en choisissant son emplacement stratégique, au pied de la Soufrière et à côté de la mer.

L'essor de la ville fut favorisé par son port naturel, qui servait à exporter le sucre, principal produit de l'économie coloniale, ainsi que le café. Les terres riches et volcaniques de la région étaient travaillées par des esclaves africains dans les plantations. En 1643, le colon Charles Houël devint gouverneur de la Guadeloupe. Il joua un rôle déterminant dans le développement agricole et dans l'organisation de Basse-Terre comme un centre administratif essentiel.

Vu son importance stratégique dans les Caraïbes, Basse-Terre fut régulièrement fortifiée dès le XVIIe siècle. Le Fort Delgrès, construit en 1650 (et renommé ainsi en hommage à l'officier anti-esclavagiste Louis Delgrès) est l'une des plus importantes fortifications de cette époque encore visibles aujourd'hui. Comme dans le reste des Caraïbes, Basse-Terre fut régulièrement attaquée ou occupée par d'autres puissances européennes. Les Anglais, notamment, envahirent l'île à plusieurs reprises, la contrôlant temporairement entre 1759 et 1763, puis pendant une période plus courte en 1810, avant qu'elle ne soit définitivement rétrocédée à la France.

L'esclavage étant essentiel à l'économie des colonies sucrières, il marqua profondément Basse-Terre et sa région. Avec la première abolition de l'esclavage par la France en 1794, Basse-Terre devint un théâtre d'affrontements entre les colons esclavagistes et les forces républicaines. Cependant, l'esclavage fut rétabli par Napoléon en 1802. c'est dans ce contexte que Louis Delgrès, une figure historique majeure de l'histoire de la Guadeloupe, mena une résistance héroïque mais tragique contre cette restauration de l'esclavage. En août 1848, sous la pression de mouvements abolitionnistes, l'esclavage fut aboli définitivement dans toutes les colonies françaises, ce qui provoqua des transformations sociales majeures à Basse-Terre.

Avec la départementalisation de la Guadeloupe en 1946, Basse-Terre devint la préfecture officielle du territoire. Toutefois, son rôle déclina progressivement en faveur de Pointe-à-Pitre, plus active sur le plan économique et démographique. Au XXe siècle, la ville s'est modernisée, mais elle conserve encore aujourd'hui une atmosphère plus calme et historique par rapport à Pointe-à-Pitre.

.


Dictionnaire Villes et monuments
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2009. - Reproduction interdite.