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Circonstances
Les circonstances sont un des lieux communs intrinsèques de l'art oratoire. Il renferme tous les accessoires du fait en question, à savoir : la personne, la chose ou le fait, le lieu, les moyens, les motifs, la manière, et le temps. On a réuni toutes les circonstances dans un vers technique :
Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando.
Les antécédents et les conséquents, où l'on emprunte la preuve aux circonstances qui ont précédé ou suivi ce fait, appartiennent au même lieu commun. On peut citer comme exemple de l'emploi de toutes les circonstances le plaidoyer de Cicéron pour Milon :
« Clodius était la terreur des bons citoyens; Milon avait encouru sa liai ne en s'opposant à ses desseins criminels. Clodius a menacé Milon; il a dit hautement que, dans trois jours, Milon ne vivrait plus. » (les Antécédents).

« Clodius, sachant que Milon était obligé d'aller à Lanuvium, quitte subitement sa maison de campagne, sous prétexte de revenir à Rome, où aucun intérêt ne l'appelait alors. Il se met en route au commenceraient de la nuit. » (le Temps).

« II dispose une embuscade dans un endroit élevé qui domine le chemin, et qui doit donner l'avantage à l'agresseur. » (le Lieu).

« Il savait que Miion devait passer par là, et il voulait fondre sur lui à l'improviste. Milon, au contraire, ignorait la présence de Clodius en cet endroit. » (le Motif).

« Clodius est à cheval et sans bagages; il a une escorte de gladiateurs bien armés. Milon voyage dans l'attirail le plus embarrassant, dans une voiture, avec sa femme, des servantes et des musiciens. » (les Moyens).

« Milon arrive sans défiance; Clodius fond sur lui, et crie bientôt aux esclaves de Milon qu'il a tué leur maître; ceux-ci tuent Clodius. » (la Personne, le Fait).

« Milon était attaqué; s'il a tué Clodius, c'est en se défendant. » (la Manière).

« Il revient à Rome, la conscience tranquille et avec la conviction de n'être pas coupable. En effet, il n'a pu méditer le meurtre de Clodius, car sa popularité reposait sur la terreur qu'inspirait son rival. Depuis la mort de Clodius, la popularité de Milon s'est évanouie. » (les Conséquents). 

On rattache au même lieu commun la cause et I'effet, qui consistent à examiner la cause et les résultats d'une action pour la louer ou pour la blâmer :
Le Renard se fit flâteur pour amadouer le Corbeau (la Cause);  et le résultat de la ruse fut que la Corbeau lassa tomber son fromage (l'Effet). (M. D.).
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