Carte de Saint-Kitts et Nevis. Source : The World Factbook.
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Géographie physique.
Le relief des deux îles qui forment St. Kitts et Nevis est d'origine volcanique, caractérisé par des montagnes centrales escarpées entourées de plaines côtières plus étroites.

Sur l'île de Saint-Kitts, la structure du relief est dominée par la chaîne volcanique centrale, dont le point culminant est le mont Liamuiga, un ancien volcan (1156 m). Les pentes de ce massif sont recouvertes de forêts tropicales humides et de broussailles à mesure que l'altitude diminue. Le coeur montagneux est entrecoupé de ravines profondes et de cours d'eau saisonniers, qui redescendent vers les plaines côtières. Le sud-est de l'île est formé d'une péninsule étroite plus aride, composée de collines volcaniques plus anciennes et de lacs salés, notamment le Great Salt Pond.

Nevis est de forme presque circulaire, centrée autour du volcan éteint Nevis Peak (985 m). Le terrain y est également escarpé dans les zones centrales, avec des pentes raides qui descendent vers une plaine littorale où se concentre la majorité de la population. Comme à Saint-Kitts, le volcanisme a donné naissance à des sols riches en minéraux, mais souvent instables en raison de l'érosion. Bien que les volcans soient considérés comme dormants, la région présente encore une certaine activité géothermique, avec des sources chaudes notamment présentes à Nevis.

Les deux îles disposent de peu de rivières pérennes en raison de la forte perméabilité des sols volcaniques, mais on y trouve de nombreuses ravines, torrents temporaires et bassins de drainage. Le réseau hydrographique est limité et peu structuré, ce qui rend les îles sensibles aux épisodes de sécheresse. Les plaines côtières, notamment au nord et à l'ouest de Saint-Kitts, sont les principales zones agricoles, anciennement occupées par des plantations de canne à sucre.

Le climat est tropical, modéré par les alizés de nord-est, avec une température moyenne annuelle avoisinant les 27°C. La saison humide s'étend de mai à novembre, accompagnée de risques de cyclones, tandis que la saison sèche s'étale de décembre à avril. Les précipitations varient selon l'altitude, atteignant des sommets dans les forêts nuageuses du mont Liamuiga, ce qui favorise une biodiversité relativement riche et une stratification altitudinale marquée de la végétation.

Le littoral est majoritairement composé de plages de sable volcanique foncé, en particulier sur Saint-Kitts, ainsi que de plages coralliennes plus claires sur Nevis. Les récifs coralliens bordent certaines parties des côtes, notamment au sud de la péninsule de Saint-Kitts et au nord-est de Nevis. Les zones humides littorales et les mangroves, bien que limitées, jouent un rôle écologique essentiel dans la protection contre l'érosion et comme habitats pour la faune.

Géographie humaine.
La population de Saint-Kitts-et-Nevis, estimée à environ 50 000 habitants, se répartit inégalement entre Saint-Kitts, qui concentre près des trois quarts des habitants, et Nevis, plus rurale et moins densément peuplée. Basseterre, la capitale nationale, se trouve sur la côte sud-ouest de Saint-Kitts et constitue le principal centre administratif, économique et politique. C'est également le principal port commercial et de croisière. Charlestown, la principale localité de Nevis, remplit un rôle similaire à une échelle locale.

La répartition de la population reste conditionnée par le relief : les zones côtières, plus accessibles et propices à l'urbanisation, concentrent les établissements humains, tandis que l'intérieur montagneux reste peu habité. Les villages s'étendent généralement en ruban le long des routes côtières, particulièrement au nord et à l'ouest de Saint-Kitts. Le réseau routier ceinture les deux îles et relie les petites localités entre elles. Le transport maritime joue aussi un rôle important pour les échanges inter-îles.

La langue officielle est l'anglais, utilisé dans l'administration, les écoles et les médias. Toutefois, une forme de créole anglophone est couramment parlée dans les échanges informels. La population est majoritairement d'origine africaine, issue de la traite transatlantique et de la période coloniale liée aux plantations de canne à sucre. On y trouve également des minorités mixtes, caribéennes et d'origine européenne. La religion chrétienne domine, en particulier l'anglicanisme, le méthodisme et les églises évangéliques, avec une forte présence des pratiques religieuses dans la vie sociale.

L'éducation est gratuite et obligatoire jusqu'à 16 ans, avec un taux d'alphabétisation élevé. Les institutions éducatives sont bien réparties, mais les jeunes qualifiés tendent à migrer vers l'étranger pour les études supérieures, en particulier vers les États-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni. Cette émigration contribue à l'importance des transferts de fonds dans l'économie nationale. Le système de santé est relativement développé pour un petit État insulaire, mais les ressources spécialisées sont limitées.

L'histoire coloniale de l'archipel, avec son ancoienne économie de plantation, a profondément influencé l'organisation de l'espace rural et la distribution des terres. Après l'indépendance en 1983, l'économie s'est diversifiée, en particulier après l'arrêt de la production de sucre en 2005. Depuis, les secteurs dominants sont le tourisme, les services financiers, l'agriculture vivrière et, dans une moindre mesure, la pêche.

Le tourisme est devenu le principal moteur de l'économie, avec un fort développement des infrastructures hôtelières, principalement dans la péninsule sud-est de Saint-Kitts et sur la côte ouest de Nevis. Cela a modifié les dynamiques foncières, et provoqué parfois des conflits d'usage entre les populations locales, les investisseurs étrangers et les besoins en conservation de l'environnement. L'urbanisation reste modérée mais en croissance, notamment autour de Basseterre.

La société est caractérisée par une forte tradition de coopération locale, de festivals culturels (comme le carnaval de Saint-Kitts ou le Culturama de Nevis), et un attachement aux structures familiales élargies. Les inégalités sociales et spatiales persistent, en particulier entre les deux îles, où Nevis affiche une revendication identitaire plus prononcée et une autonomie politique partielle. Le fédéralisme interne, bien que stable, repose sur un équilibre délicat entre unité nationale et aspirations insulaires distinctes.