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Rhazès,
Rhasès ou Rasés (Er-Razi Mohammed ben Zukariya),
né à Ray, dans le Khorassan ,
mort très vieux vers 923. Après une jeunesse agitée, il étudia la médecine
qu'il exerça à Ray sous un prince nommé El Mansour,
puis à Bagdad .
Il aurait aussi visité l'Espagne et habité Cordoue.
Il a fait de l'alchimie ,
comme la plupart des savants de son temps. Il existe sous son nom, Ã la
Bibliothèque nationale de Paris, un traité de médecine, désigné, sous
le nom de El Mansouri, qui contient une anatomie d'après d'Oribase
et des préceptes pour le diagnostic, l'hygiène et la thérapeutique.
Son principal ouvrage porte le nom de El
Hhawi (le Contenant), compilation confuse, fondée en grande partie
sur les livres grecs, tels que ceux d'Hippocrate
et de Galien. On sait que les médecins arabes
étaient les disciples des Syrciens, eux-mêmes traducteurs et imitateurs
des Grecs. Cependant le traité de Razhès sur les maladies éruptives,
et spécialement sur la variole et la rougeole, renferme des observations
originales; il a été traduit en grec, en latin, et en français au XVIe
siècle. L'énumération de ses ouvrages a été donnée par Casiri
dans sa Bibliothèque hispano-arabe.
Razès s'est aussi occupé d'alchimie
et le Kitab-al-Fihrist donne la liste de ses oeuvres dans cet ordre.
Plusieurs traités en langue latine ont été donnés comme traduits de
Razhès : tels sont, par exemple, deux ouvrages intitulés Lumen luminum,
dont l'un purement scolastique, l'autre identique
avec le livre De Perfecto magisterio, attribué à Aristote.
Ce dernier livre regarde l'art, chimique comme une astronomie inférieure
et fait reposer les théories de transmutation sur le système des propriétés
occultes. L'apparence des choses étant le contraire de leur intérieur
caché, les métaux tels que le cuivre et l'argent, l'étain, le plomb,
contiennent de l'or en puissance, et, réciproquement, l'or et l'argent
renferment du plomb et de l'étain en puissance, etc. Tout l'art consiste
à rendre manifestes les propriétés occultes, etc.
Un autre traité, intitulé De Aluminibus
et Salibus, est au contraire essentiellement descriptif et pratique.
Mais aucun de ces ouvrages ne peut être attribué avec certitude à Razhès.
C'est par erreur qu'on lui a attribué la découverte de l'eau-de-vie;
cette attribution repose sur un malentendu grossier, le nom d'eau-de-vie
simple qui figure dans le traité alchimique ci-dessus s'appliquant Ã
la pierre philosophale et n'ayant rien de commun avec notre alcool. Dans
l'un des ouvrages médicaux de Razhès, il est question du prétendu vin
obtenu par la fermentation du sucre, du miel et du riz, mais nullement
des produits de leur distillation. (M. B.). |
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