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L'histoire du commerce
Histoire du commerce
Le commerce dans l'Antiquité
Le commerce pendant l'Antiquité naît avec les premiers échanges entre populations sédentaires et nomades. On échange d'abord des produits de première nécessité : céréales, bétail, pierres, métaux, tissus, poteries. Ces trocs permettent de compenser les manques locaux. Progressivement, la spécialisation régionale se met en place. Certains peuples deviennent réputés pour leurs ressources ou leur savoir-faire : les Phéniciens pour la navigation et les tissus pourpres, les Égyptiens pour le blé et le papyrus, les Mésopotamiens pour les objets artisanaux et les métaux travaillés. Ainsi, le commerce antique n'est pas seulement une activité économique; il façonne les sociétés. Il provoque l'essor des villes, la circulation des monnaies, la création de routes et de ports. Il favorise les rencontres entre peuples et la diffusion des cultures. Derrière chaque caravane, chaque navire, se tissent les premiers liens d'un monde interconnecté, dont les bases annoncent déjà l'économie globale des siècles à venir.

Les routes commerciales se développent à mesure que les civilisations se stabilisent. En Mésopotamie, les fleuves Tigre et Euphrate servent de voies naturelles pour transporter les marchandises. En Égypte, le Nil relie le sud au delta et facilite le commerce intérieur. Sur mer, les Phéniciens créent un réseau d'échanges à travers la Méditerranée, reliant Tyr, Carthage, Chypre, la Crète et même les côtes d'Espagne. Ils fondent des comptoirs et introduisent des alphabets commerciaux pour faciliter la tenue des comptes.

Les Grecs poursuivent cette tradition maritime. Leurs cités-États, comme Athènes ou Corinthe, vivent en partie du commerce. Les navires grecs transportent de l'huile d'olive, du vin, des céramiques, et ramènent du blé de la mer Noire, du bois du Liban, des esclaves, de l'or et des épices venues d'Orient. Les places de marché, les agoras, deviennent des centres d'échanges mais aussi de vie politique et sociale. Les marchands s'enrichissent, et certains obtiennent un statut influent malgré le mépris initial des aristocrates pour les activités commerciales.

À Rome, le commerce atteint une ampleur inédite grâce à la stabilité de l'Empire et à ses infrastructures. Les routes pavées, les ports et les entrepôts permettent une circulation rapide des produits. Le blé d'Égypte nourrit la population de Rome, le vin de Gaule et l'huile d'Hispanie circulent dans tout le bassin méditerranéen. Des navires marchands sillonnent la mer, escortés parfois par la flotte impériale pour éviter les pirates. Les marchés romains, les macella, regorgent d'épices venues d'Inde, de soieries chinoises, d'ivoire africain, de verrerie syrienne. L'économie monétaire, déjà en usage chez les Grecs, se généralise. Les pièces frappées à l'effigie des empereurs garantissent la valeur des échanges.

En Orient, la Route de la Soie relie la Chine aux mondes persan et méditerranéen. Les caravanes traversent déserts et montagnes, transportant soie, jade, épices, encens, métaux précieux. Les échanges ne concernent pas seulement les biens matériels : les idées, les religions et les inventions circulent aussi. Le commerce devient un vecteur de contacts culturels. Les marchands, les interprètes, les navigateurs et les diplomates jouent un rôle essentiel dans la transmission des savoirs.

Dans les civilisations africaines, le commerce intérieur et transsaharien se développe parallèlement. L'or du Soudan, le sel du Sahara, l'ivoire et les peaux précieuses circulent vers le nord en échange de tissus, de vin et de produits manufacturés. Les chameaux deviennent un instrument indispensable à ces échanges. Sur les côtes orientales, les ports comme Mombasa ou Zanzibar commercent déjà avec l'Inde et l'Arabie.

Mésopotamie.
Les Babyloniens développent très tôt leur commerce; ils exportent des produits manufacturés; ils importent des matières premières, l'or de l'Égypte, l'argent, le plomb et le fer des montagnes du Taurus, le cuivre du Taurus et de l'Élam, les bois de construction, la dolérite, le basalte, le calcaire, des montagnes de Syrie; le lapis-lazuli qu'ils revendent à l'Égypte et le jaspe proviennent de la région à l'est du lac d'Ourmia; les perles et les coquilles sont pêchées dans le golfe Persique et la mer Rouge; les parfums sont achetés en Arabie; les premiers chevaux importés sont originaires des régions montagneuses orientales; des esclaves sont acquis dans les pays voisins, et, par l'intervention des marchands, les soldats babyloniens tombés en captivité sont libérés de la servitude.

La monnaie courante en Babylonie, c'est l'orge; mais, dès l'époque archaïque, on se sert également de métal, de cuivre, puis d'argent, d'or au temps des Kassites. Orge et métaux sont pesés; l'unité de poids est le grain d'orge; 180 grains forment un sicle de 8 grammes 40; 60 sicles, une mine; 60 mines, un talent. Ce système pondéral s'est propagé jusqu'en Grèce et à Rome.

Dans les villes, les marchands se groupent au bazar ou au quai. Aux temps primitifs, c'est au palais et au temple que se font les principales transactions. Dès Hammourabi, des particuliers ou des sociétés exercent la profession lucrative de banquiers, et, à l'époque néo-babylonienne, certaines firmes se chargent de recueillir les impôts d'État. La vente se fait au comptant; un écrit est nécessaire pour toute transaction importante, et les prix maxima sont fixés par l'autorité.

A l'extérieur, le damgarou (commerçant, agent d'affaires) agit pour son propre compte ou pour celui du roi. S'il ne voyage pas lui-même, il prend des employés, et ses rapports avec eux sont réglés par la loi. Les commis s'en vont en caravanes à cause des voleurs de grands chemins, sur des routes formées de simples pistes contiguës, et transportent leurs marchandises à dos d'animaux; en Babylonie même, ils utilisent surtout la berge des canaux et font volontiers des transports par eau.

Egypte.
En Afrique, l'Égypte a, surtout grâce au Nil et à des canaux de toute espèce, le commerce intérieur le plus actif. Mais ses mariniers ne naviguent que dans ses eaux intérieures; car jusqu'aux temps de Psammétique et de Néco, l'Égypte a horreur de la mer. Elle abandonne son commerce maritime et ses échanges extérieurs aux Phéniciens et en partie aux Arabes. Son commerce de terre suit, dans l'intérieur de l'Afrique, deux voies principales, l'une qui traverse le désert de Barca, l'autre qui remonte le Nil, puis se dirige, par la grande et la petite oasis, vers l'Éthiopie et la côte orientale d'Afrique. Au VIIe s. av. JC, l'influence des étrangers commence à se faire sentir en Égypte, particulièrement celle des Grecs. Jusqu'à cette époque, la politique ombrageuse des Pharaons et l'intolérance des prêtres leur ont hermétiquement fermé l'entrée du pays. Le roi Psammétique, en 656, est le premier qui fait cesser cet isolement, et le commerce maritime alors se développe, mais par l'entremise des Phéniciens et des Grecs, parce que la contrée manque de bois propres aux constructions navales.

Phéniciens et Carthaginois.
Sur une lisière étroite de la Syrie, habite le peuple de l'Antiquité le plus habile dans le commerce et dans la navigation. L'histoire des Phéniciens paraît remonter jusqu'à 1800 ans avant JC. Elle comprend trois périodes dans la première, Byblos, Berytus (Beyrouth) et Aradus étendent leurs opérations dans la partie orientale de la Méditerranée; dans la seconde, de 1600 à 1200, Sidon (Saïda) se place à la tête des villes phéniciennes qui prennent un nouvel essor, et dont les navires dépassent les colonnes d'Hercule. Dans la troisième enfin, de 1100 à 750, la suprématie passe à Tyr, et la grandeur commerciale de la Phénicie atteint son apogée; mais peu à peu elle décline, et s'éclipse après la conquête perse.

La situation géographique du pays, la possession des bois du Liban et de l'Anti-Liban, la stérilité du sol, le voisinage de l'opulente Asie, portent les Phéniciens aux constructions navales et au commerce; ils débutèrent par la piraterie. Sidon est plusieurs fois mentionnée dans l'Ancien Testament. Isaïe appelle Tyr « la ville qui distribue des couronnes et dont les marchands sont des princes ». Homère aussi parle souvent des opérations commerciales des Phéniciens et de la ruse qu'ils y déploient. Les Phéniciens ont, dès le XIIe s. av. JC, fondé des colonies en Afrique; Carthage, le plus célèbre de leurs établissements, date de 818, et vers l'an 1000, le voyage à la côte sud-ouest de l'Espagne est habituel. Les Tyriens occupent, dans leur voisinage, l'île de Chypre, qui, indépendamment de son importance comme situation commerciale, devient, par la richesse de ses produits, le grand marché d'approvisionnement d'un littoral aride.

Il est permis d'attribuer aux PhĂ©niciens les dĂ©couvertes gĂ©ographiques de l'AntiquitĂ©, Ă  peu près sans exception. A vrai dire, depuis leurs expĂ©ditions jusqu'Ă  celles des Portugais et des Espagnols, la carte de la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne, au moins en ce qui concerne les cĂ´tes, n'a pas changĂ© sensiblement. Ont-ils pĂ©nĂ©trĂ© jusque dans la Baltique pour le commerce de l'ambre jaune? Quoi qu'il en soit Ă  cet Ă©gard, au midi leur navigation s'Ă©tend le long du golfe Arabique et de la cĂ´te occidentale de l'Inde jusqu'Ă  l'Ă®le de Taprobane (Sri Lanka). A l'est, leurs voyages sur terre vont par Damas, Palmyre et Thapsaque, rejoindre la grande route commerciale qui se prolonge de lĂ  vers Babylone, la Perse et le coeur de l'Asie. Avec l'Égypte ils communiquent par une route frayĂ©e jusqu'Ă  Memphis. Mais c'est dans la direction de l'ouest qu'ils s'avancent le plus; ils ne craignent pas d'y affronter la haute mer. Selon toute probabilitĂ©, l'Ă®le de Madère et les Canaries (Ă®les FortunĂ©es) sont non seulement visitĂ©es, mais peuplĂ©es par eux. Leurs Ă©tablissements sur la cĂ´te occidentale d'Afrique se dĂ©veloppent jusqu'au cap Blanc, sinon jusqu'au cap Vert, et les Carthaginois ne font que leur succĂ©der dans ces parages. 
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A l'histoire de la Phénicie se rattache étroitement celle de Carthage, la plus puissante et la plus célèbre de ses colonies. Il est peu question de Carthage dans les premiers siècles de son existence. A l'époque de la soumission de Tyr aux Perses, elle grandit rapidement en richesse, en territoire et en influence. La plupart des colonies grecques et phéniciennes de la côte septentrionale de l'Afrique sont obligées de reconnaître sa puissance, et bientôt nous la voyons franchir le détroit de Gibraltar, acquérir des stations fixes en Espagne, occuper les Baléares, la Corse, la Sardaigne, et clore par la Sicile et Malte le cercle de sa domination. Le théâtre principal de son activité mercantile est l'ouest de la Méditerranée, où elle se considère comme l'héritière légitime de Tyr. De toutes ses possessions, l'Espagne est, surtout après la perte de la Sicile, de beaucoup la plus importante et la plus précieuse. Les riches mines d'argent, découvertes et exploitées par les Phéniciens, sont le puissant aimant qui y attire les Carthaginois. Hors du détroit de Gibraltar, ils recueillent tout l'ancien commerce des Phéniciens et l'agrandissent. Ils trafiquent aussi directement par terre, au moyen des caravanes, avec l'intérieur de l'Afrique.

Grèce.
Nous arrivons aux Grecs. Les habitants d'une terre que la mer baigne de trois côtés, dont le littoral est parsemé de baies et que des îles nombreuses environnent, ont dû s'adonner de bonne heure à la navigation. Les Grecs ne sont pas des commerçants aussi habiles et aussi entreprenants que les Phéniciens; mais au point de vue du progrès de la civilisation méditerranéenne, le commerce des Grecs entre eux, bien que circonscrit dans un rayon relativement petit, est de beaucoup le plus intéressant de l'Antiquité. Le tableau animé qu'offre alors entre les rivages de l'Asie et de la Grèce, et dans les îles innombrables de la mer Egée, le Sud Est de la Méditerranée, est unique dans son genre. L'intelligence commerciale des Grecs est attestée par leurs règlements concernant les assurances, le prêt à la grosse aventure, le nolissement, etc., originaires d'Athènes, et par les lois maritimes de Rhodes, qui sont restées jusqu'au Moyen âge le code des mers.

L'Attique et l'isthme voisin de Corinthe, tel est le théâtre principal où se rencontre le trafic de la Grèce continentale. L'objet le plus important du commerce d'Athènes est le blé nécessaire à la consommation de cette ville, car le sol de l'Attique ne paraît pas avoir été, à cette époque, beaucoup plus fertile qu'il ne l'est aujourd'hui. Ce blé provient des pays de la mer Noire, et en particulier de la Chersonèse taurique ou Crimée. Corinthe mérite aussi une mention particulière. Son commerce est même plus étendu et plus varié que celui d'Athènes. Elle est le grand entrepôt hellénique.

Le domaine commercial de la Grèce comprend, du reste, non seulement la Hellade, la Thessalie, le Péloponnèse et les îles de la mer Egée, mais encore l'Asie mineure, la Basse-Italie ou la Grande-Grèce, la Sicile et les nombreuses colonies du littoral de la mer Noire et de celui de la Méditerranée. Parmi les villes que le commerce fait fleurir dans ces divers parages, à différentes époques, on doit citer Milet, qui prend rang après Tyr, Phocée, Rhodes, Marseille, Alexandrie sous les Ptolémées.

Rome.
Nous passerons rapidement ici sur les Romains, car ils ne peuvent être rangés parmi les peuples commerçants. Cependant ils doivent être mentionnés dans une histoire du commerce par l'immensité de leur empire, qui crée un vaste marché, et par un magnifique système de communications, qui, tout en étant fait pour la guerre et pour l'administration, profite aussi au transport des marchandises. Sous l'Empire, Rome et l'Italie, dont l'agriculture est ruinée, ne peuvent vivre que par les importations des provinces et notamment par leurs blés. Après les dévastations des guerres, après les rapines des proconsuls, le travail et le commerce, grâce à une administration régulière, font renaître la richesse dans les contrées de l'Orient, en même temps que, sous la domination romaine, ils animent les contrées jusque-là barbares de l'Occident. Une des places de commerce les plus riches, à cette époque, est Alexandrie, entrepôt du trafic des marchandises de l'Inde, indispensable au commerce des Romains. Mais, avec l'affaissement progressif de l'empire, languit et dépérit peu à peu un commerce, que l'invasion des peuples du Nord finalement détruira.

Inde.
Le commerce de l'Inde a excité de longue date la convoitise des autres pays; la longue étendue des côtes et la continuité presque ininterrompue des barrières qui isolent l'Inde favorise les peuples navigateurs. Les Phéniciens viennent de bonne heure chercher sur les côtes du Malabar et du Konkan les épices et les curiosités précieuses. Les matelots arabes y viennent trafiquer de longs siècles avant Mohammed, précurseurs lointains des Moplahs ultérieurs. Des marchands de Babylone leur font concurrence; le souvenir de Babérou (Babilou) survit dans les jatakas bouddhiques. Le bouddhisme, avec son esprit de prosélytisme, encourage le commerce maritime que le brahmanisme réprouve; selon Manou, l'individu qui va sur la mer est exclu des banquets funéraires. Dès avant l'expédition d'Alexandre, une route de terre fait communiquer l'Inde avec l'Europe; les marchandises traversent l'Hindou-Kouch, sont embarquées sur l'Oxus, le descendent jusqu'à la Caspienne et sont expédiées ensuite sur le Pont-Euxin (Mer Noire) où des vaisseaux viennent les reprendre. Les informations de Ctésias et d'Hérodote supposent des relations de commerce entre l'Inde et l'Empire perse

Le commerce intĂ©rieur y est très avancĂ©; au temps d'Alexandre les routes sont bien entretenues et la sĂ©curitĂ© suffisante pour que les marchands puissent voyager isolĂ©ment au lieu de se rĂ©unir en caravanes; au transport Ă  dos de chameau ou de mulet ils ont substituĂ© la traction. L'industrie textile y est prospère ainsi que l'agriculture, et si l'Inde n'exporte ni sucre ni riz, c'est parce que ces produits ne peuvent payer un transport par caravanes; le monopole des Ă©pices, le richesse en pierres prĂ©cieuses, en perles, en ivoire, en bois prĂ©cieux, en matières tinctoriales, en coton, assurent aux Indiens de grands bĂ©nĂ©fices dans le trafic; il semble que la balance du commerce se solde Ă  leur avantage, car sans produire d'or ils en possèdent de grandes quantitĂ©s, au point que dans l'empire de Perse la satrapie indienne est la seule qui payât son tribut en or, et que plus tard les Alexandrins se plaindrontt que l'Inde absorbât continuellement le numĂ©raire, sans le restituer. 

Les principaux entrepôts sont à l'intérieur Ozène (Oudjein), au midi Tagara et Pluthane; les ports par où se fait le commerce avec les Occidentaux, Barygaza, Patala (Haïderabad), Muziris (Mangalore), Nelcynda et l'île de Taprobane (Sri Lanka). Cette dernière a une grande importance commerciale. Il ne semble pas que les Arabes ou Gréco-Egyptiens l'aient dépassée dans l'Antiquité, bien qu'il soit possible qu'ils aient été jusqu'à la presqu'île de Malacca (Chersonèse d'Or).

L'Inde ne communique pas seulement avec l'Occident. Elle a des relations importantes avec la Chine et partant est un maillon dans le commerce entre le bassin mĂ©diterranĂ©en et l'Asie orientale.Le PĂ©riple de la mer ErythrĂ©e (IIe siècle ap. J.-C.) mentionne « le grand pays de l'Est situĂ© sur l'OcĂ©an, dont-les soies brutes et filĂ©es ainsi que les Ă©toffes de soie sont apportĂ©es par terre Ă  Barygaza, et par eau, en descendant le Gange. » DĂ©jĂ  CtĂ©sias, mĂ©decin de Darius, parle des caravanes qui viennent du pays de la soie. C'est comme producteurs de cette denrĂ©e prĂ©cieuse que la Chine est d'abord connue : on lui donne le nom de SĂ©rique. 

Le commerce de l'Inde avec la Chine se fait par terre; la route décrite par Arrien devait traverser l'Himalaya et le Tibet. Une autre route contourne le grand massif central asiatique et était commune aux caravanes parties de l'Inde ou de l'Asie antérieure. La première grande étape est Bactres, et dès cette antiquité reculée le Turkestan joue par rapport aux différents populations de l'Asie le rôle d'intermédiaire que la Syrie tient entre l'Egypte, l'Arabie, la Mésopotamie, l'Asie Mineure et la Phénicie. Ses grandes villes doivent leur fortune au commerce. Le trafic entre l'Inde et Bactres est considérable, car une partie des marchandises se dirige vers la Caspienne ou l'Arménie pour gagner les ports de la mer Noire. D'autres routes mènent au Nord et à l'Est.

Le principal passage vers la Chine est signalé dans les montagnes qui précèdent Kashgar, par la Tour des pierres ou Trône de Salomon; il est encore fréquenté au début du XXe siècle. Les caravanes doivent aboutir au nord de la Chine, car outre la soie elles rapportaent des fourrures, des pelleteries et du bétel. D'un texte obscur de Ctésias on peut conclure que les Indiens cherchent aussi de l'or dans ces pays et que la durée moyenne d'un de ces voyages de caravanes vers la Chine est de trois années. (Lenormant/ A.-M. B.).

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