| Bidpaï. Nom d'un brahmane auquel on attribue une des premières rédaction d'une série d'apologues qui ont servi de modèles à la plupart des fabulistes. La tradition rapporte que Bidpaï vivait sous le règne d'un prince appelé Dabchélim, et qu'ayant eu l'audace de reprocher à ce monarque sa cruauté et sa tyrannie, celui-ci l'aurait fait jeter dans un cachot. Quelques années plus tard, Dabchélim voulant avoir l'explication de certains phénomènes astronomiques, se souvint que le savant philosophe Bidpaï était le seul qui pût lui fournir une réponse à ses questions; il le fit donc sortir de prison et, pour lui faire oublier sa disgrâce, il le chargea du soin d'administrer son royaume. Arrivé, grâce à son ministre, au plus haut degré de la gloire, Dabchélim demanda à Bidpaï de composer un livre qui renfermât les plus sages préceptes afin de guider les princes et les hommes dans leur conduite : le sage brahmane se mit aussitôt à l'oeuvre et rédigea ses apologues en langue sanscrite dans Ie but, disait-il, de conserver à l'Inde seule les bienfaits de son enseignement moral. La plus ancienne rédaction qui nous soit connue de ces apologues porte le titre de Pantcha-Tantra; elle fut suivie d'une autre intitulée Hitopadéça, qui diffère sensiblement de la première. Sous le règne de Chosroès Anouchirvan, Barzouyèh fut chargé de rédiger en pehlvi une traduction des fables de Bidpaï, et c'est d'après cette traduction que furent faites toutes celles que nous posséons aujourd'hui et qui présentent entre elles d'assez nombreuses variantes. C'est sous le titre de Livre de Calila et Dimna donné par le premier traducteur arabe, Abdallah ben Almokaffa, que l'on désigne généralement aujourd'hui le recueil des fables de Bidpaï. (O. Houdas). | |