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Conception de la Sainte Vierge

La Conception de la Sainte Vierge est une fête que l'Église célèbre le 8 décembre en l'honneur du jour où la Marie fut conçue dans le sein de Sainte Anne, sa mère. Cette fête, fort ancienne en Orient, devint générale au XIIe siècle. Le 8 décembre 1854, le Pape a proclamé la Conception de la Sainte Vierge immaculée, c.-à-d. exempte du péché originel, déclarant ainsi dogme de foi une pieuse croyance qui était déjà reçue depuis longtemps dans l'Église.

L'Immaculée conception
l'Église catholique professe que Marie a été exempte de tout péché. Quant au péché actuel, ce privilège a de tout temps été attribué à la sainte Vierge. Ces paroles de l'ange : "Je vous sa salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, " ne sont susceptibles d'aucune limitation, non plus que celles des Pères de l'Église, qui professent que la sainte Vierge a toujours été pure et exempte de tout péché. Le saint concile de Trente ne fit donc qu'attester et confirmer cette croyance, lorsqu'il déclara que personne ne peut, pendant toute sa vie, éviter tout péché, même véniel, sans un privilège particulier reçu de Dieu, comme l'Église le croit à l'égard de la sainte Vierge. Il était également de tradition que Marie a été exempte adulte du péché originel qui souille toute créature venant au monde, et que, par conséquent, sa conception a été immaculée.

En effet, cette croyance se trouve implicitement, et parfois même fort explicitement formulée dans plusieurs Pères tant grecs que latins. Origène, par exemple, qui vivait dans la première moitié du IIIe siècle, dit de Marie, "qu'elle n'a point été infectée par le souffle du serpent venimeux." Saint Amvivque, évêque d'Iconium en 344, dit qu'elle a été formée "sans tache et sans péché". Saint Ambroise, mort en 397, considère la sainte Vierge comme "ayant été, par l'effet de la grâce, pure de toute souillure du péché"; ce qui n'admet pas d'exception pour le péché originel. Saint Jérôme, contemporain d'Ambroise, dit que Marie "n'a été atteinte d'aucune souillure humaine" et il la compare à la nuée du jour "qui n'a jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière"; ce qui ne peut dire vrai qu'autant que Marie a été préservée du péché originel aussi bien que du péché actuel.

Les paroles suivantes de saint Augustin impliquent nécessairement la doctrine de l'immaculée conception : 

"Excepté la sainte Vierge Marie, de laquelle, pour l'honneur du Seigneur, je ne veux point qu'il il soit aucunement question lorsqu'il s'agit du péché, car nous savons qu'il lui a été donné plus de grâces pour vaincre le péché de toute manière, parce qu'elle a eu le bonheur de concevoir et d'enfanter celui qui n'a eu aucun péché."
Enfin, saint Cyrille, Patriarche d'Alexandrie, dans la première moitié du Ve siècle, s'exprime en ces termes :
"A l'exception de celui qui est né d'une vierge, et de cette même Vierge très sainte qui a mis au monde l'Homme-Dieu, nous naissons tous avec le péché originel, et nous venons tous au monde affectés de cette grave cécité que nous avons contractée de notre premier père." 
A mesure que l'on avance, les témoignages de la tradition en faveur de la conception immaculée de la Vierge dans le sein de sa mère deviennent plus nombreux. Cette croyance était si générale en Occident au XIe siècle, que, pour parler seulement de la France, nous voyons les chanoines de Lyon instituer, en 1140, une fête en l'honneur de la conception de Marie. Suivant Léon Allacci, une fête semblable était célébrée dans plusieurs Églises d'Orient dès le VIIIe siècle; mais il est certain qu'elle fut rendue obligatoire dans toute l'Eglise grecque en 1166. Au commencement du XIIIe siècle, les franciscains ayant embrassé celle doctrine avec ardeur, les dominicains, par rivalité de corps, adoptèrent et soutinrent l'opinion opposée, et cette lutte empêcha les papes et les conciles de définir rigoureusement la doctrine de l'Église à ce sujet. Cependant, tout en usant de la prudence requise en pareille matière, ils firent assez connaître quelle était leur pensée. Ainsi le concile de Bâle (1439) déclare : 
"Que la doctrine de l'immaculée conception de la sainte Vierge doit être approuvée, tenue et embrasses par tous les catholiques, comme pieuse et conforme au culte de l'Église, à la foi catholique, à la droite raison et à la sainte Écriture, et qu'ainsi il n'est permis à personne de tenir ni de prêcher la contraire". 
En 1457, le concile d'Avignon présidé par les légats du Saint-Siège ordonne d'observer inviolablement le décret du concile de Bâle. Le pape Sixte IV, en 1476, se prononce en faveur de la fête de l'immaculée conception, et interdit d'attaquer la croyance qui tient que la Vierge Marie a été préservée de la souillure du péché originel. En 1496, l'Université de Paris oblige ses membres sous la foi du serment, à défendre l'immaculée conception, et à ne rien avancer qui lui soit contraire. Le concile de Trente, qui se tint de 1545 à 1563, déclare
"que, dans le décret qui regarde le péché originel, sou intention n'est pas de comprendre la bienheureuse et immaculée Vierge Marie, mère de Dieu; mais qu'il entend qu'à ce sujet les constitutions du pape Sixte IV soient observées, sous les peines qui y sont portées". 
Après les Pères du concile, les papes Pie V (1567), Grégoire XIII (1579). Paul V (1616), Grégoire XV (1622), Urbain VIII (1641), Alexandre VII (1641), et plusieurs de leurs successeurs se prononcent dans le même sens, et condamnent cette proposition "que personne, excepté Jésus-Christ, n'est exempt du péché originel." Enfin, en 1855, le pape Pie IX, après avoir constaté, par les déclarations de tous les évêques du monde catholique, la croyance commune de l'Église, a défini que la doctrine de l'immaculée conception est un dogme auquel tout fidèle est tenu de croire.
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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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