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La
découverte des animaux
L'histoire de la zoologie |
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![]() Aperçu |
La zoologie
comme science a été fondée par Aristote;
mais, après son disciple Théophraste, elle
tomba pour ainsi dire dans l'oubli. Chez les écrivains romains, on ne
trouve quelques observations zoologiques que chez Pline,
Solinus,
et les auteurs agronomiques; mais Pline, le plus important d'entre eux,
n'est qu'un compilateur qui n'a fait faire aucun progrès aux connaissances.
Il faut en venir à l'époque de la Renaissance![]() Cette rénovation doit beaucoup à des auteurs tels qu'Aldrovandi, Gessner, Belon et Rondelet. Au XVIIIe siècle, le nombre des faits s'accrut rapidement par les travaux de Swammerdam, de Bontius, de Fabio Colonna, d'Olina, de Moufett, de J. Ray et de Willoughby. Mais le XVIIIe siècle imprima un mouvement tout nouveau à la zoologie. Outre une foule d'auteurs, tels que Caleshy, Edwards, Brisson, Latham, Laurenti, le peintre animalier Roesel, Schneider, Daubenton, Artedi, Block, Pennant, Rumphius, Klein, Guettard, Adanson, Réaumur, Bonnet, de Geer, Fabricius, Trembley, Oth. Müller, Cavolini, etc., qui s'occupèrent plus particulièrement de certaines branches de la zoologie, celle-ci reçut un éclat singulier de deux chercheurs célèbres qui la considérèrent dans son ensemble et dans toute sa généralité : nous voulons parler de Linné et de Buffon, dont les grandes vues exercèrent une influence durable. C'est aussi au XVIIIe
siècle que l'anatomie comparée Engagée dans le XXe siècle, par des chercheurs tels que De Vries, Tschermak et T. H. Morgan, la zoologie marche dans un premier temps au pas que lui impriment d'une part le néo-darwinisme, et d'autre part les avancées des recherches en génétique, dans la théorie cellulaire, de l'embryologie, etc. L'étude des invertebrés continue de connaître un grand développement. De nouvelles espèces sont également découvertes. Après l'Okapi, découvert vers 1900, c'est le Coelecanthe, un "fossile vivant" qui est raméné à la surface en 1938. La collection des nouveaux insectes continue elle aussi à s'accroître à un rythme soutenu. Dans le même temps, cependant, la systématique s'essouffle, malgré les tentatives de rajeunissement successives de Heintz (1939), Vandel (1949), Guénot (années 1940-50) et P.-P. Grassé (1961). L'approche cladistique, inaugurée par Willi Hennig, déjà au milieu du siècle, commence à s'imposer dans les années 1970, et réussi à renouveler en profondeur à la fois la systématique et la manière de penser l'évolution. La zoologie, à l'image de la botanique, a perdu depuis longtemps à cette époque son statut de discipline de front. Mais, tout en restant à l'arrière des lignes tenues désormais par les bataillons de la biologie moléculaire et du général ADN, se trouve une nouvelle vocation, notamment dans la perspective de la question de plus en plus aiguë de la préservation de la biodiversité. Dates-clés : IVe s. av. J.-C. - Aristote compose son Histoire des Animaux. |
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La
Préhistoire et Antiquité
Les plus anciens
documents zoologiques que l'on connaisse remontent à l'époque Paléolithique,
quand nos ancêtres étaient tous cueilleurs et chasseurs, et que, partant,
leur connaissance du monde végétal et animal était un élément essentiel
à leur survie, autant qu'à leur culture. Ces témoignages, ce sont
des peintures La Grèce.
Les oeuvres de biologie, d'anatomie et de physiologie d'Aristote permettent de supposer qu'il avait disséqué, et il formule nettement la loi de la division du travail, appelée à rester durablement une des bases de la biologie. Nous ne savons presque
rien de ce que fut la zoologie dans la célèbre école
d'Alexandrie, sous le règne des Ptolémées.
Les élèves d'Aristote y continuèrent son oeuvre. Le Musée fondé dans
cette ville par Ptolémée Soter fut la première de toutes les Académies
savantes. Comme annexe, cet établissement possédait (vers
260 av. J.-C.)
une magnifique ménagerie; la liste des animaux exotiques que l'on y conservait
nous a été conservée par le récit d'une fête (le Triomphe Rome.
La conception que
l'on se faisait au Moyen âge de la place de l'humain dans le monde et
du monde lui-même fut peu favorable à la zoologie. Les savants, les philosophes
et les chroniqueurs ne s'en sont occupés qu'incidemment : les moines qui
étaient les principaux écrivains de cette époque jusqu'à l'invention
de l'imprimerie, cherchaient surtout à adapter la zoologie aux croyances
du temps. C'est ce que montre l'ouvrage d'Isidore,
évêque de Séville (mort en 636), intitulé les Origines, et dont
le douzième livre traite des animaux. On doit à l'empereur Frédéric
II (mort en 1250) un traité de fauconnerie
ou les descriptions des oiseaux Les croisades La découverte de
l'Amérique Quant aux naturalistes de cabinet, ils s'en tenaient à cette époque aux écrits d'Aristote. Cependant des oeuvres originales ne tardèrent pas à se produire. Guillaume Rondelet (1554) publia une Histoire des Poissons marins, surtout de la Méditerranée, avec des figures dont on admire encore l'exactitude. Gessner fit paraître (de 1551 à 1587) cinq gros volumes d'une Histoire des Animaux où l'érudition ne fait pas tort aux observations personnelles que l'auteur et ses nombreux correspondants avaient recueillies. Aldrovandi (mort en 1607) a laissé à la bibliothèque de Bologne 20 volumes in-folio de figures d'animaux peintes en couleur par les artistes les plus habiles et qui servirent de modèles pour les planches sur bois de son Histoire naturelle en 12 volumes, dont plus de moitié ne fut imprimé qu'après sa mort. Cet ouvrage est une compilation diffuse, mais qui est précieuse que par ses figures, très recherchées jusqu'à l'époque de Buffon. L'Époque moderne J.
Ray (1628-1704), après Rondelet, rejoint
cette pléiade de savants. Il fut le premier des classificateurs modernes,
dans son Histoire des Oiseaux et dans celle des Poissons,
dont les divisions n'ont guère été modifiées par Linné.
Swammerdam
(1637-1680) consacra sa vie à l'entomologie : son Histoire naturelle
des Insectes (édition française de 1682) distingue ceux à métamorphoses
complètes de ceux qui les ont incomplètes et décrit avec soin ces transformations.
Citons encore Redi (1626-1698), qui s'occupa des
reptiles La découverte du microscope ouvrit, au commencement du XVIIIe siècle, une nouvelle voie aux recherches des naturalistes. Le plus célèbre des micrographes de cette époque fut Leeuwenhoeck (1632-1723), qui fabriqua lui-même ses microscopes et les fit servir aux progrès de l'anatomie et de la physiologie : il découvrit les animaux et végétaux microscopiques, que l'on appela d'abord des Infusoires, et il figura un très grand nombre d'entre eux. Les zoologistes
classificateurs.
Chacune de ces classes
comprenait un certain nombre d'ordres, réunissant eux-mêmes des genres
dans lesquels étaient réparties les espèces alors connues. On peut dire
que cette classification est inférieure à celle d'Aristote
qui distinguait en outre les Mollusques Buffon ne fut pas un classificateur, et tourna même en dérision (Hist. nat.; t. I, 1er discours) les travaux de Linné. « Il n'existe réellement dans la nature, dit-il, que des individus, et les genres, les ordres et les classes n'existent que dans notre imagination. »On peut remarquer qu'il évite ici de parler des espèces, et, en fait, son Histoire naturelle tout entière prouve qu'il accepte la notion d'espèce, bien qu'il lui donne une acception beaucoup plus large que les naturalistes modernes, comme lorsqu'il dit que toutes les formes de pigeons sauvages connus de son temps peuvent être considérées comme de simples variétés du pigeon biset, souche commune de nos races de pigeons domestiques. Buffon affirme l'unité de plan de la Nature; après Aristote, il admet une échelle continue du règne animal, idée en contradiction avec les faits. Il est plus heureux lorsqu'il parle de la subordination des organes et des parties externes aux parties centrales. Il fut un des créateurs de la géographie zoologique, en montrant qu'aucun mammifère n'était commun à l'Ancien continent et à l'Amérique du Sud ![]() Malgré les critiques qui lui ont été faites, la classification méthodique de Linné, et surtout le mode de nomenclature qu'il n'invente pas (on le doit à Belon), mais qu'il popularise, séduit les naturalistes. La base de la méthode linéenne était l'établissement de genres. Une fois formé par la réunion des espèces les plus semblables à tous égards, le genre reçut un nom et chacune des espèces dut être désignée très clairement par le nom du genre suivi du nom de l'espèce. Tantôt cette seconde désignation est un nouveau nom apposé au premier, tantôt c'est un simple adjectif. Ainsi le lion a pour nom méthodique Felis leo (genre Felis, espèce leo); le tigre, Felis tigris, le phoque commun, Phoca vitulina (g. phoca, esp. vitulina); le paon, Pavo cristatus, etc. Ces noms énoncés en latin avaient l'avantage d'être intelligibles par tous les naturalistes, malgré les différences de langues.Avec Cuvier (1769-1832) commence une ère réellement nouvelle pour la zoologie. Sa classification, à laquelle il travaille dès 1795 en remaniant les classes jusque-là bien confuses des insectes et des vers, est essentiellement anatomique. Les grandes divisions (ou embranchements) du règne animal qu'il donne dès 1812, au nombre de quatre : Vertébrés ![]() ![]() -
Cuvier
est partisan de la fixité des espèces; pour expliquer l'existence des
fossiles, il admet des cataclysmes subits, détruisant par intervalle toute
la population du globe et nécessitant une nouvelle création. Sa classification
et ses idées ont prévalu jusque dans la seconde moitié du XIXe
siècle. Quelques-uns de ses élèves ou de ses contemporains, cependant,
ont proposé des classifications qui différent de la sienne. De
Blainville, en
1822, a formulé une classification qui remet en honneur
l'unité de plan du règne animal, contrairement à l'opinion de Cuvier
qui considère les quatre types de ses grandes divisions ou embranchements,
comme tout à fait distincts et séparés. La classification de Blainville
est résumée dans le tableau suivant, montrant le passage des Ostéozoaires
aux Actinozoaires.
Parmi les autres
classifications proposées au XIXe siècle,
nous citerons encore celle de
Henri Milne-Edwards
(1855) qui admet, comme Cuvier, quatre embranchements
: Ostéozoaires, Entomozoaires, Malacozoaires, Zoophytes. Dans son
Cours
élémentaire d'histoire naturelle (1863), il donne le tableau suivant
:
Signalons enfin la
classification de Claus (1889), qui porte le nombre
des embranchements à neuf en commençant leur étude par les animaux les
plus simples : Protozoaires Toutes ces classifications dérivent de celles de Cuvier. Au contraire, celle de Lamarck (1815-22), le premier des transformistes, cherche, non plus simplement à contempler ou étudier les êtres vivants, mais à expliquer leur origine. Cependant, dans sa forme, elle aboutit au même résultat et diffère peu au final de celle de Cuvier, et montre même par rapport à celle-ci quelques signes de faiblesse, avec l'introduction de catégories bien vagues telles que "apathiques", "sensibles" et "intelligents", pour y répartir les différentes classes d'animaux. Barbançois dessine peu après le premier "arbre généalogique" du vivant, qui en même temps place la systématique dans la logique évolutionniste qui sera la sienne à partir des travaux de Darwin. A partir du moment
où l'on comprit l'importance de l'embryologie,
on chercha à édifier des classifications basées sur ces deux sciences.
Telles furent celles de Koelliker (1844), de
Karl Vogt et de Thomas Huxley
(1874). Les principaux groupes de cette dernière sont indiqués dans le
tableau suivant :
Les Monostomes comprennent
tous les animaux n'ayant qu'une bouche; les Deutérostomes comprennent
les Vertébrés Une des dernières
classifications proposées au XIXe siècle
est celle d'Edmond Perrier (Traité de Zoologie,
1890), qui admet trois degrés d'organisation (groupe supérieur aux embranchements)
et les dix-neuf embranchements indiqués dans le tableau suivant :
Tendances de la zoologie à la fin du XIXe siècle Pour compléter ce tableau historique, très abrégé, il nous reste à donner une idée de l'état de la zoologie au seuil du XXe siècle et des moyens dont elle dispose alors pour se développer. Le sociétés
savantes.
Les musées et
les ménageries.
Les nombreux voyages scientifiques entrepris au commencement du XIXe siècle augmentèrent rapidement le nombre des spécimens zoologiques exposés aux yeux du public dans les galeries de ce vaste établissement. En même temps, les progrès de la taxidermie permirent de substituer à des peaux bourrées de foin ou de paille, telles qu'on en voyait au XVIIIe siècle, de véritables oeuvres d'art dignes d'un sculpteur. Le mannequin qui sert de support à la peau d'un animal est désormais une carcasse de fer, de bois, de plâtre ou de carton-pâte, où toutes les saillies musculaires se trouvent reproduites avec le plus grand soin. En même temps, la détermination des espèces est devenue plus facile, et l'on ne voit plus, comme autrefois, dans les musées, de longues séries de spécimens dépourvus d'étiquettes et, par suite, sans intérêt pour le visiteur. Mais les collections exposées aux yeux du public, qui n'a besoin de connaître que les principaux types dans chaque classe du règne animal, se doublent d'une autre collection plus nombreuse et plus intéressante pour le naturaliste de profession. A côté des animaux montés dans les galeries, tous les grands musées possèdent dès le XIXe siècle des collections d'animaux non montés, et qui, par suite, occupant moins de place, peuvent tenir dans des tiroirs ou des cartons. Ces collections, dont les spécimens peuvent se multiplier presque indéfiniment, sont celles que le naturaliste consulte de préférence comme étant plus faciles à manier et se prêtant mieux à une étude comparative, lorsqu'il s'agit d'établir les différences que le climat, les saisons, l'âge, la distribution géographique, apportent aux caractères distinctifs des divers types spécifiques. Les collections ostéologiques, celles d'animaux conservés entiers dans l'alcool, se sont aussi multipliées à la même époque. Les ménageries d'animaux vivants et les jardins zoologiques ont surtout profité des progrès de l'hygiène. Non seulement les animaux exotiques vivent plus longtemps et s'acclimatent dans les ménageries, mais encore ils s'y reproduisent. La création à la fin du XIXe siècle d'un Institut psychologique, comme annexe du Muséum de Paris, permettra d'étudier de plus près les moeurs, l'instinct et intelligence des animaux en introduisant dans les ménageries la méthode expérimentale. Les publications
scientifiques.
La « philosophie
zoologique ».
A l'époque où la théorie transformiste n'était encore considérée que comme une hypothèse plus ou moins vraisemblable, elle avait suscité une si grande masse de travaux que l'on peut dire qu'elle avait ouvert, avant même d'être acceptée, une ère nouvelle pour la zoologie. On y verra désormais la base indispensable de l'étude de la nature, car elle est la seule, comprend-on maintenant, qui puisse donner l'explication des phénomènes qui se passent dans l'évolution des êtres vivants. On pourrait résumer
le mot d'ordre de la philosophie évolutionniste à cette époque par la
célèbre loi de récapitulation d'Ernst Haeckel
et d'Etienne Serres («-l'embryogénie Enfin, l'importance des sciences biologiques est si bien reconnue désormais que les livres de philosophie eux-mêmes se révèlent de plus en plus basés sur les recherches des physiologistes. En effet, demande-t-on, est-il possible d'étudier l'intelligence humaine sans connaître la structure et les fonctions du cerveau de l'humain et sans le comparer à celui des autres animaux? (E. Trouessart / A.F.). La zoologie au XXe siècleAu début du XXe siècle, la zoologie était encore fortement influencée par l'héritage du siècle précédent, notamment les travaux de Darwin sur l'évolution et la sélection naturelle. L'une des premières grandes révolutions fut la redécouverte des lois de Mendel au début du siècle. Initialement négligées, ces lois ont fourni un cadre solide pour comprendre l'hérédité des caractères et ont jeté les bases de la génétique. La théorie chromosomique de l'hérédité, développée au cours des premières décennies du XXe siècle, a localisé les gènes sur les chromosomes et a permis de comprendre les mécanismes cellulaires de l'hérédité. Cette avancée a eu un impact majeur sur la zoologie, en particulier dans le domaine de la génétique des populations et de l'évolution. Les zoologistes ont commencé à étudier la variation génétique au sein des populations animales et à comprendre comment cette variation pouvait être modelée par la sélection naturelle et d'autres forces évolutives.Parallèlement à l'essor de la génétique, l'écologie a commencé à se développer en tant que discipline scientifique à part entière. Au début du siècle, l'écologie était plutôt descriptive et centrée sur l'étude des communautés d'espèces et de leurs interactions. Cependant, au cours du XXe siècle, l'écologie est devenue plus quantitative et expérimentale. Les zoologistes ont commencé à étudier les dynamiques des populations animales, les interactions prédateur-proie, la compétition interspécifique et l'impact des facteurs environnementaux sur la distribution et l'abondance des espèces. L'écologie des écosystèmes, qui étudie les flux d'énergie et de matière au sein des écosystèmes, a également émergé comme un domaine important de la zoologie. Le développement de nouvelles technologies a aussi joué un rôle crucial dans les progrès de la zoologie. Le microscope électronique, inventé dans les années 1930, a révolutionné l'étude de la structure cellulaire et tissulaire des animaux, et a ouvert de nouvelles perspectives dans des domaines tels que la cytologie, l'histologie et l'embryologie. Les techniques de biochimie et de physiologie ont permis d'étudier les processus métaboliques, hormonaux et nerveux chez les animaux avec une précision croissante. La radio-isotopie a été utilisée pour tracer les flux de matière dans les organismes et les écosystèmes. Les techniques de marquage et de télémétrie ont permis de suivre les mouvements et le comportement des animaux dans leur environnement naturel. La découverte de la structure de l'ADN par Watson, Crick et Franklin en 1953 a marqué un tournant décisif pour la zoologie et pour l'ensemble de la biologie. Cette découverte a ouvert l'ère de la biologie moléculaire et a permis de comprendre les mécanismes fondamentaux de l'hérédité, de l'expression des gènes et du développement. La biologie moléculaire a rapidement imprégné tous les domaines de la zoologie. La systématique et la phylogénie ont été révolutionnées par l'utilisation de données moléculaires, telles que les séquences d'ADN et de protéines, pour reconstruire l'histoire évolutive des animaux et établir des classifications plus précises. La génétique moléculaire a permis d'identifier les gènes impliqués dans divers processus biologiques, tels que le développement embryonnaire, le comportement et l'adaptation à l'environnement. La physiologie moléculaire a étudié les mécanismes moléculaires des fonctions cellulaires et organiques. L'éthologie, l'étude du comportement animal, a connu un essor considérable au XXe siècle. Les travaux de Konrad Lorenz, Niko Tinbergen et Karl von Frisch, récompensés par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973, ont mis en évidence l'importance des comportements innés et appris dans la vie des animaux. L'éthologie a combiné l'observation minutieuse du comportement animal dans son environnement naturel avec des approches expérimentales pour comprendre les mécanismes et les fonctions du comportement. Elle a contribué à une meilleure compréhension de la communication animale, de l'organisation sociale, de la reproduction et de l'apprentissage. L'éthologie a également intégré une perspective évolutive, en considérant le comportement comme un produit de la sélection naturelle. La paléontologie, l'étude des fossiles, a continué à jouer un rôle essentiel dans la compréhension de l'histoire évolutive des animaux. La découverte de nouveaux fossiles, notamment de formes de transition importantes, a permis de mieux documenter les grandes étapes de l'évolution animale. La paléontologie a également bénéficié des avancées de la datation radiométrique, qui a permis de déterminer l'âge des fossiles avec une précision accrue. L'intégration de la paléontologie avec la génétique et la biologie moléculaire a permis de construire une vision plus complète et cohérente de l'évolution animale. La fin du XXe siècle a vu l'émergence de nouveaux domaines de la zoologie, tels que la biologie de la conservation et la génomique. La biologie de la conservation est née de la prise de conscience croissante des menaces qui pèsent sur la biodiversité animale, en raison de la destruction des habitats, de la pollution, du changement climatique et de la surexploitation des ressources naturelles. La biologie de la conservation vise à comprendre les causes de l'érosion de la biodiversité et à développer des stratégies pour la préserver. La génomique, l'étude à grande échelle des génomes, a permis d'obtenir des informations sans précédent sur l'organisation et la fonction des génomes animaux, ainsi que sur leur évolution. La génomique comparative, qui compare les génomes de différentes espèces, a révélé des informations précieuses sur les relations évolutives et les mécanismes de l'adaptation. Le premier quart du XXIe siècleL'histoire de la zoologie depuis l'an 2000 est marquée par une accélération sans précédent des découvertes et des avancées, largement propulsée par les révolutions technologiques et la prise de conscience aiguë des enjeux environnementaux. L'aube du nouveau millénaire a vu la finalisation du Projet Génome Humain, un événement qui a eu un impact profond sur toutes les disciplines biologiques, y compris la zoologie. L'essor du séquençage à haut débit a démocratisé l'étude du génome, permettant aux zoologistes d'étudier la diversité génétique animale à une échelle auparavant inimaginable. La phylogénomique, combinant données génomiques massives et analyses bioinformatiques sophistiquées, a révolutionné notre compréhension des relations évolutives entre les espèces animales. Des arbres phylogénétiques plus robustes et détaillés ont été construits, éclaircissant des énigmes de longue date concernant l'évolution des grands groupes animaux, des invertébrés aux vertébrés, et révélant des lignées auparavant insoupçonnées. L'étude de l'ADN ancien, rendue possible par des techniques d'extraction et de séquençage améliorées, a ouvert une fenêtre sur le passé, permettant d'analyser le matériel génétique d'espèces éteintes ou de populations anciennes, offrant des perspectives uniques sur l'évolution, l'adaptation et l'impact des changements environnementaux passés sur la faune.Parallèlement à ces avancées génomiques, le domaine de l'écologie animale a connu une transformation significative. La crise de la biodiversité, exacerbée par le changement climatique, la destruction des habitats et la pollution, est devenue une préoccupation centrale. Les zoologistes ont joué un rôle crucial dans la documentation de l'érosion de la biodiversité, étudiant les taux d'extinction, les changements de distribution des espèces et les impacts des activités humaines sur les écosystèmes. L'écologie du paysage et l'écologie des communautés ont bénéficié de nouvelles approches, intégrant des données spatiales et des outils de modélisation sophistiqués pour comprendre les interactions complexes entre les espèces et leur environnement. La télédétection, les technologies de suivi GPS miniaturisées et les caméras pièges ont révolutionné la collecte de données écologiques, permettant d'observer les animaux dans leur milieu naturel avec une précision et une ampleur sans précédent. L'étude des migrations animales, des comportements sociaux complexes et des réponses adaptatives au changement climatique a été grandement enrichie par ces technologies. L'éthologie a également connu un essor remarquable. La cognition animale est devenue un domaine de recherche florissant, avec des études démontrant des capacités cognitives sophistiquées chez une variété d'espèces, allant des invertébrés aux mammifères. La communication animale, les apprentissages sociaux, la résolution de problèmes et même des formes de culture animale ont été mis en évidence par des recherches innovantes. L'étude du bien-être animal, influencée par des considérations éthiques croissantes, a gagné en importance, avec des zoologistes contribuant à l'amélioration des conditions de vie des animaux en captivité et à la compréhension de l'impact du stress et de la captivité sur le comportement et la physiologie animale. Les neurosciences comportementales, qui étudient les bases neurales du comportement animal, ont progressé grâce à des techniques d'imagerie cérébrale non invasives et à des approches comparatives, qui permettent de mieux comprendre les mécanismes cérébraux qui sous-tendent la diversité des comportements animaux. La physiologie animale a continué à s'intéresser aux adaptations étonnantes des animaux à des environnements variés et souvent extrêmes. La physiologie environnementale, en particulier, s'est concentrée sur l'étude des réponses des animaux au stress thermique, à la déshydratation, au manque d'oxygène et à d'autres défis environnementaux liés au changement climatique et à la pollution. La biomécanique, étudiant les principes physiques qui régissent le mouvement et la structure des animaux, a permis de mieux comprendre l'évolution de la locomotion, de l'alimentation et d'autres fonctions biologiques. La génomique fonctionnelle, combinant données génomiques et analyses physiologiques, a permis d'identifier les bases génétiques des adaptations physiologiques, offrant une compréhension plus profonde des mécanismes moléculaires qui permettent aux animaux de survivre et de prospérer dans des environnements divers. Le domaine de la systématique et de la taxonomie, chargé de la classification et de la dénomination des espèces, a été revitalisé par les outils moléculaires. La taxonomie intégrative, combinant données morphologiques, moléculaires et écologiques, a permis de réviser et de clarifier la classification de nombreux groupes animaux, révélant des espèces cryptiques et des relations phylogénétiques complexes. La découverte de nouvelles espèces, bien que ralentie par la crise de la biodiversité, a continué à un rythme soutenu, en particulier dans les régions tropicales sous-explorées et dans les environnements profonds. Les bases de données en ligne et les plateformes collaboratives ont facilité l'accès à l'information taxonomique et ont promu la collaboration internationale dans ce domaine. Enfin, il est crucial de mentionner l'impact croissant des outils numériques et de l'intelligence artificielle en zoologie. L'analyse de grandes quantités de données écologiques, génomiques, comportementales et physiologiques est devenue possible grâce à des algorithmes de machine learning et à des capacités de calcul accrues. L'identification automatique d'espèces à partir d'images ou de sons, la modélisation prédictive de la distribution des espèces et de l'impact du changement climatique, l'analyse automatisée du comportement animal à partir de vidéos sont autant d'applications émergentes de l'IA en zoologie. Ces outils promettent de transformer la recherche zoologique, en permettant d'aborder des questions complexes à une échelle et avec une précision sans précédent, tout en soulevant des questions éthiques et méthodologiques importantes quant à leur utilisation et à l'interprétation des résultats. |
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