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Le
virtuel,
la virtualité (du latin Virtualis, de virtus, force,
qualité active), est ce qui n'existe qu'en puissance, c'est-à -dire :
a) Ce qui
est simplement possible : la statue est virtuellement dans un bloc de pierre.
b) Ce qui est déjÃ
plus ou moins prédéterminé, encore que latent. - Virtualité des notions
premières (Leibniz). - S'oppose à Actuel, Formel).
La notion de la virtualité
semble avoir été introduite en philosophie
par Aristote. Le premier, en effet, l'auteur
de la Métaphysique a distingué ces deux formes de l'existence
: l'être en acte et l'être
en puissance. Par exemple, un chêne adulte existe actuellement, en ce
sens que tous les caractères qui appartiennent à son espèce
sont réalisés, développés et pour ainsi dire épanouis en lui. En revanche,
le gland ne contient qu'un chêne en puissance ou en virtualité, un chêne
virtuel, c.-à -d. à l'état de projet, de germe, d'ébauche, n'existant
pas encore, sans être cependant identique à un pur
néant, mais pouvant être, tendant à être, étant déjà en un certain
sous.
De la métaphysique,
cette potion est passée dans les sciences positives,
en particulier dans la mécanique où la distinction de la force vive (mesurée
par l'énergie cinétique), c.-à -d. du mouvement actuel, et de la force
potentielle, c.-à -d. du mouvement virtuel, est fondamentale. De même
la biologie ne saurait se passer de cette notion
de la virtualité pour concevoir, sinon pour expliquer, la série indéfinie
des manifestations futures enveloppées dans les germes des êtres vivants.
La
métaphysique moderne n'a pas d'ailleurs
renoncé à chercher dans cette idée un principe d'explication universelle,
comme on peut s'en rendre compte par la philosophie de Leibniz
et de Hegel. |
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