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Le conte populaire |
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La vogue des contes
à partir du XVIIe siècle
conduisit de consciencieux chercheurs à parcourir les campagnes.
Ils notèrent scrupuleusement les simples et merveilleux récits
des paysans et des vieilles fileuses. Lorsqu'on posséda un certain
nombre de ces recueils, on s'aperçut que les contes recueillis sur
les points les plus divers du monde, chez des peuples de langage et de
moeurs très différents, avaient entre eux de singulières
analogies.
Non seulement la trame était commune, mais les éléments
du récit étaient agencés et combinés de la
même manière, et dans l'infinie variété des
broderies du thème apparaissaient çà
et là quelques détails typiques toujours identiques. Auparavant,
on n'eût même pas imaginé que ces fables d'apparence
naïve, souvent absurdes, justes bonnes, croirait-on, pour les petits
enfants, pussent soulever tant de questions ardues. Un conte était
un conte, un récit amusant, rien de plus. Perrault
n'y voyait point autre chose: si bien qu'il publia son recueil sous le
nom de son fils, âgé de dix ans. Assurément il n'eût
point découvert un
mythe lumineux dans
le Petit Chaperon rouge![]() On voit ici que de jeunes enfants,Lorsqu'on poussait les bons villageois pour savoir qui leur avait enseigné tant de contes, ils répondaient unanimement : C'est ma mère l'oie! Mais les savants ne se sont point contentés de cette réponse. Ils ont identifié la mère Loye - qui toujours filoit et toujours devisoit - à la reine Pédauque (Regina pede aucae), sculptée au portail des églises de Sainte Marie de Nesles, de Saint-Benigne de Dijon, de Saint-Pierre de Nevers et de Saint-Pourçain en Auvergne ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() « Qu'est-ce que ma mère l'oie, dira à son tour A. France, sinon notre aïeule à tous, et les aïeules de nos aïeules, femmes au coeur simple, aux bras noueux qui firent leur tâche quotidienne avec une humble grandeur et qui, desséchées par l'âge, n'ayant comme les cigales chair ni sang, devisaient encore au coin de l'âtre, sous la poutre enfumée, et tenaient à tous les marmots de la maisonnée ces longs discours qui leur faisaient voir mille choses?... Sur le canevas des ancêtres, sur le vieux fonds hindou, la mère l'oie brodait des images familières, le château et les grosses tours, la chaumière, le champ nourricier, la forêt mystérieuse, et les belles dames, les fées, tant connues des villageois et que Jeanne d'Arc aurait pu voir le soir sous le gras châtaignier au bord de la fontaine. »N'empêche, avec la vogue des contes, qui ouvrait un des chapitres les plus fascinants de la littérature, la vogue des interprétations était bel et bien lancée, autant que celle des hypothèses sur leur origine. Les frères Grimm, qui avaient formé la vaste et curieuse collection des Kinder-und Hausmaerchen (1812-1813), s'avisèrent les premiers de tirer des enseignements très savants de ces vieux contes d'allure bénigne. Philologues et mythographes de grand talent, ils formulèrent sur l'origine et la propagation des contes européens une théorie fort séduisante qui, adoptée et complétée par Max Müller, a longtemps passé, non seulement pour une hypothèse très plausible, mais pour l'expression même de la vérité. - ![]() Façade de Garmisch (Allemagne) décorée sur le thème du conte de Grimm Hansel et Gretel. Source : The World Factbook. Avant de l'exposer, il est nécessaire d'indiquer que les érudits et les penseurs, stimulés par la découverte des frères Grimm, s'attachèrent comme eux à rechercher les contes traditionnels dans un intérêt purement archéologique. L'impulsion en ce sens fut si vive que tout au long du XIXe siècle on a pu réunir des recueils de contes de presque tous les peuples du monde, de l'Islande à la Grèce, de l'Espagne à la Russie, de l'Asie, de l'Afrique australe, de l'Amérique, de la Polynésie, même des contes égyptiens, vieux de trois ou quatre mille ans. Les faits nouveaux apportés par l'examen comparatif de ces documents ont permis à d'autres théories de se faire jour, et l'on s'est trouvé assez rapidement en présence de trois ou quatre systèmes créés et défendus par des savants éminents. Aucun d'eux ne fournit une solution entièrement satisfaisante au problème si complexe de l'origine première des contes et de leur diffusion à travers le monde. Aucun n'est cependant à rejeter complètement. Chacun à sa façon éclaire la question, et permet de comprendre un peu de ce qui se joue véritablement dans les contes et sans doute aussi, ajoutera-t-on, dans les mythes. Système astrométéorologique.
D'après les frères Grimm, Max Müller, de Hahn,
A. Lefèvre, Angelo de Gubernatis, les récits merveilleux
que nous connaissons, voire même les contes moraux, sont tous d'origine
indo-européenne. Ils sont des réminiscences ou des transformations
d'anciens mythes, d'anciens adages,
d'anciens proverbes qui se sont d'abord produits sur le plus haut plateau
de l'Asie centrale (Bactriane « Ces éléments mythiques qu'on retrouve dans tous les contes ressemblent à des fragments d'une pierre brisée que l'on aurait dispersés sur le sol, au milieu du gazon et des fleurs : les yeux les plus perçants peuvent seuls les découvrir. Leur signification est perdue depuis longtemps, mais on la sent encore et c'est ce qui donne au conte sa valeur. »Max Müller précise : « Les éléments, les germes des contes de fées, appartiennent à la période qui précéda la dispersion [d'un premier peuple de langue indo-européenne]; le même peuple qui, dans ses migrations vers le Nord et vers le Sud, emportait avec lui les noms du SoleilVoilà la théorie, mais pour qu'on la puisse bien comprendre il est indispensable de résumer très brièvement quelques-unes des thèses philologiques de Max Müller. Les premières langues étaient toutes en images : elles donnaient la vie et prêtaient des sentiments humains à tout ce qu'elles nommaient. L'Aurore ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() « Ils tiennent par toutes leurs racines aux germes mêmes de l'ancien langage et de l'ancienne pensée. »Puis ces contes, se transformant sans cesse, furent pris au mot et à la lettre : leur antique signification parut à jamais perdue. Les savants l'ont retrouvée. « Les contes de fées sont de beaux poèmes religieux oubliés par les hommes et retenus par les pieuses aïeules à la longue mémoire. Ces poèmes sont devenus puérils et sont restés charmants sur les lèvres molles de la vieille filandière qui les contait aux petits de ses fils accroupis autour d'elle devant l'âtre. » (Anatole France.)On n'en saurait douter si l'on se fie aux ingénieuses interprétations qui en ont été données. Voici Barbe-Bleue, le terrible seigneur féodal, possesseur d'immenses richesses, qui tue ses sept femmes et meurt sous les coups des deux frères de la dernière, un dragon ![]() ![]() ![]() Les Grecs les nommaient Dioscures Tel et si net le forma la nature,Peau d'Âne qu'un beau prince surprend dans une obscure chambrette, vêtue de sa splendide robe couleur du temps, et qui finit par l'épouser grâce à l'anneau qu'elle a glissé dans un gâteau. Peau d'Âne est une Aurore poursuivie par le Soleil son père, l'âne ![]() Cendrillon dans ses cendres est
une Aurore éclipsée par des nuages que parvient à
dissiper le Soleil levant (le jeune prince qui l'épouse). De même
le petit Chaperon rouge est une Aurore dévorée par
le Soleil, le loup védique Vrika ( Ces exemples, qu'on pourrait multiplier à plaisir, expliquent avec une suffisante clarté la théorie mythique. Son charme poétique la rend infiniment séduisante; elle s'appuie sur des données linguistiques certaines, mais, ainsi qu'on le verra plus loin, elle ne rend pas compte de tout, et comme elle est obligée de recourir à l'interprétation, elle a donné lieu à des hypothèses tellement hardies et à des rapprochements tellement arbitraires, qu'elle s'est légèrement discréditée. Un de ses partisans les plus convaincus, Angelo de Gubernatis, a contribué plus que personne à ce résultat. Doué d'une imagination très vive, il voit par exemple dans la Perrette du Pot au lait « qui rêve, rit et saute à la pensée que la richesse va venir et avec elle I'épouseur, l'Aurore qui rit, danse et célèbre ses noces avec le Soleil brisant (comme on brise en pareille occasion la vieille vaisselle de la maison) le pot qu'elle porte sur sa tête et dans lequel est contenu le lait que l'aube matinale verse et répand sur la terre ».Ou bien encore il affirme : « que le fromage que le renard ravit ou fait tomber du bec du corbeauque le légume enchanté, pois, fève, haricot, chou, auquel les héros de maints contes populaires grimpent pour atteindre le ciel « est un légume du rite funèbre ou la Lune; que la Lune, pois chiche ou fève, est le viatique des morts; que l'obole donnée par les morts à CaronSystème de la transmission des contes, par voie d'emprunts. Pour demeurer fidèle à son principe, la théorie mythique avait dû supposer que toutes les ressemblances qui existent entre les nombreux contes populaires se limitaient aux peuples dont la langue appartient à la famille indo-européenne. Mais depuis qu'on possède des contes tartares de la Sibérie méridionale, des contes avares, des contes syriaques, des contes kabyles, des contes zanzibariens, des contes zoulous, des contes cambodgiens, annamites, birmans, etc., et qu'on a constaté qu'ils étaient identiques au fond aux contes indo-européens, il a bien fallu reconnaître que tous ces peuples, n'avaient pu emporter de l'Inde ![]() ![]() « cheminant ainsi de proche en proche, souvent par plusieurs routes, partant de divers points de l'horizon, on est toujours arrivé au même centre, à l'IndeE. Cosquin, dans la préface de son recueil de Contes populaires de Lorraine, un ouvrage d'une grande richesse en documents et auquel ont ensuite recouru tous les folkloristes - a brillamment exposé, avec un grand luxe d'arguments, les phases diverses de cette difficile investigation. On a d'abord remonté les courants suivis par plusieurs séries de recueils de contes écrits ( ![]() ![]() « rechercher les occasions que les contes hindous ont eues, dans le cours des siècles, de se répandre au dehors et d'arriver en Europe ».Ces occasions, ce sont (pour l'Ouest) les relations soit pacifiques, soit belliqueuses, que les Persans puis les Arabes et les autres peuples soumis à l'Islam ![]() ![]() ![]() « la conformité de plusieurs des idées fondamentales de ces contes avec les idées qui de longue date règnent dans l'Inde ».Comme exemple, nous résumerons le curieux conte lorrain intitulé Tapalapautau : « Il était une fois un homme qui avait autant d'enfants qu'il y a de trous dans un tamis. Un beau jour il s'en alla faire un tour dans le pays pour chercher à gagner sa vie et celle de sa famille. Il rencontra sur son chemin le bon DieuOn devine la conclusion. L'aubergiste bien battu rend la serviette et l'âne. « L'homme s'en retourna chez lui; il vécut heureux avec sa femme et ses enfants ».Cosquin a retrouvé des variantes caractéristiques de ce récit dans la plupart des contes populaires d'Europe (dans diverses provinces de France, en Valachie ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() « Un pauvre brahmaneLa théorie de la transmission des contes par voie directe et historique semble plus près de la vérité que la théorie météorologique. Elle est peut-être un peu trop exclusive. Il n'est point suffisamment prouvé que tous nos contes populaires soient originaires de l'Inde ![]() Système anthropologique.
Nouvelle réaction contre la théorie de Max Müller :
le système anthropologique, qui a pour principal représentant
un érudit anglais, A. Lang, suppose que les contes populaires sont
l'incarnation d'idées communes à tous les peuples primitifs.
Ainsi s'expliqueraient les conceptions étranges et les moeurs inhumaines
qui reviennent constamment dans ces récits : elles ne seraient que
des survivances des croyances et des moeurs des premiers humains. L'origine
des contes remonterait, par suite, à l'époque paléolithique,
pour le moins à la période néolithique, caractérisée
surtout par l'invasion des pratiques religieuses. Les esprits primitifs,
disaient les tenants de cette approche, se contentent d'explications très
simples. Le sauvage assiste tous les jours à des transformations
surprenantes : un arbre Les anciennes coutumes nuptiales donnent
la clef du joli conte de Psyché « Il a été recueilli chez plusieurs peuples [de langue indo-européenne]], notamment chez les Hindous du Pendjab, chez les Bretons, les Albanais, les Grecs modernes, les Russes, et aussi chez les habitants de Mardin en Mésopotamie, population de langue arabe, et les Kariaines [Karen] de la Birmanie, un conte dont voici brièvement le sujet : Un jeune homme devient possesseur d'un anneau magique; cet anneau, après diverses aventures, lui est volé par certain personnage malfaisant et il le recouvre ensuite, grâce aux bons offices de trois animaux auxquels il a rendu service. Dans tous ces contes asiatiques et européens, nous constatons l'identité non seulement du plan général du récit, mais de détails parfois bizarres : ainsi dans tous, la souris reconnaissante introduit, pendant la nuit, sa queue dans le nez de l'ennemi de son bienfaiteur pour le faire éternuer et rejeter l'anneau qu'il tient caché dans sa bouche. Comment expliquer ces ressemblances ou plutôt, nous le répétons, cette identité? Le bon sens répond qu'évidemment ce récit, avec, ses détails caractéristiques, a dû être inventé dans tel ou tel pays d'où il a passé dans les autres..»Système de l'interprétation historique. On sait qu'Evhémère interprétait les légendes ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Eclectisme mythologique. Luzel (introduction aux Contes populaires de Basse-Bretagne), justement effrayé du nombre et des contradictions des systèmes sur l'origine et la propagation des contes populaires, observe avec beaucoup d'esprit et de raison : « On aurait pu croire que, grâce à la somme considérable de documents rassemblés, aux recueils remarquables, de toute provenance, connus jusqu'aujourd'hui, et enfin aux savantes études et dissertations parues sur la matière, toutes les questions auraient déjà dû recevoir une solution définitive; et il se trouve, au contraire, que jamais on n'a été plus loin de s'entendre. »Il pense, et on nous permettra de penser avec lui, que dans tous ces systèmes, exclusifs et autoritaires qui s'excommunient l'un l'autre, il y a une part d'erreur et une part de vérité; que « le mythe étant l'histoire des temps où l'on n'écrit pas » (Renan) on ne saurait repousser entièrement l'intervention des mythes dans les contes du peuple, que la plupart des contes connus en Europe sont venus de l'Inde ![]() « une certaine prédisposition native [...] chez les nations de même origine, à expliquer d'une même manière ou à peu près les phénomènes cosmiques et météorologiques et à concevoir le merveilleux et les idées morales sur lesquels ils vivent ».Un lettré délicat, auteur d'un Dialogue sur les contes de fées, où l'érudition la plus solide emprunte à la magie du style des attraits inattendus, accueille avec plus de scepticisme encore toutes les théories si documentées qu'elles soient. Anatole France croit à la transmission des contes, qui est un fait; mais, en ce qui concerne leur origine première, il se contente d'une hypothèse extrêmement simple et naturelle : « Il faut penser que les combinaisons de l'esprit humain à son enfance sont partout les mêmes, que les mêmes spectacles ont produit les mêmes impressions dans toutes les têtes primitives, et que les hommes, également sujets à la faim, à l'amour et à la peur, ayant tous le ciel sur leur tête et la Terre sous leurs pieds, ont tous, pour se rendre compte de la nature et de la destinée, imaginé les mêmes petits drames. Les contes de nourrice n'étaient pas moins à leur origine qu'une représentation de la vie et des choses, propre à satisfaire des êtres très naïfs. Cette représentation se fit probablement d'une manière peu différente dans le cerveau des hommes blancs, dans celui des hommes jaunes et dans celui des hommes noirs. »Et il écrit sur la migration des fables chez les peuples indo-européens une page qu'il faut ici reproduire tout entière, car elle résume mieux que les dissertations à prétentions savantes, ce qu'était cet éclectisme mythologique, avec son vocabulaire certes témoin d'une anthropologie aujourd'hui révolue, mais qui représente sans doute ce que pouvait faire de mieux ce siècle : « Les tribus des hommes blancs se sont séparées; les unes sont allées sous un ciel transparent, le long des blancs promontoires que baigne une mer bleue qui chante; les autres se sont plongées dans les brumes mélancoliques qui, sur les rivages des mers du Nord, mêlent la terre au ciel et ne laissent deviner que des formes incertaines et monstrueuses. D'autres ont campé dans les steppes monotones où paissaient leurs maigres chevaux; d'autres ont couché sur la neige durcie, ayant sur la tète un firmament de fer et de diamants. Il en est qui sont allées cueillir la fleur d'or sur une terre de granit. Et les fils de l'IndeNouvelles approches. La psychanalyse et le structuralisme, ces deux grandes vagues qui ont déferlé sur toutes les sciences de l'humain au cours du XXe siècle, ne pouvaient pas manquer d'avoir leur mot à dire à propos des contes. Freud (l'Homme aux loups, 1918), met en lumière la manière dont le conte s'adresse à l'inconscient, comme il lui parle et comment aussi il peut créer, chez l'enfant, un traumatisme. A l'inverse, Bruno Bettelheim (The Uses of Enchantement (Psychanalyse des contes de Fées), 1976) reconnaît dans le conte un moyen pour l'enfant de dépasser sa peur de grandir en libérant ses émotions, mais aussi en donnant les éléments qui lui permettront d'avoir prise sur le monde des adultes. Quel que soit le point de vue, pour la psychanalyse, le conte est avant tout une parole vivante, une parole qui n'est ni gratuite ni innocente, mais agissante et sournoise. Le conte est donc un langage (ou un métalangage), admettront aussi les structuralistes. au lieu de s'intéresser à sa signifiaction et à sa symbolique, ils vont plutôt se préoccuper de sa grammaire, de sa syntaxe et de sa morphologie. Dans un ouvrage précurseur, Vladimir Propp (Morfologija skazki; Transformacii volshebnykh skazok 1928, trad. fr. : Morphologie du Conte, 1976) va commencer par identifier dans le conte une trame formelle unique : tous les contes étudiés par l'auteur peuvent se décomposer éléments susceptibles de s'inscrire dans une séquence immuable, formée de trente-et-un d'épisodes seulement, toujours les mêmes, toujours organisés dans le même ordre, même si dans un conte donné tous ne sont pas présents à la fois. Voici quelques-uns de ces éléments : I. Un des membres de la famille s'éloigne de la maison.Le squelette de tous les contes une fois mis au jour, il restait encore à comprendre comment jouent entre elles les articulations. C'est la tâche à laquelle se sont attelé les successeurs de Propp, à commencer par Claude Lévi-Strauss, qui sauront aussi faire fructifier cette découverte en l'étendant considérablement, et en l'appliquant en particulier à l'étude des mythes. Aujourd'hui, le reflux des vagues psychanalytiques et structuralistes a libéré un territoire où les traces des anciennes pistes n'étaient pas toujours effacées, mais aussi d'autres pistes pouvaient encore être parcourues. Sans doute "le contexte de l'énonciation". La littérature orale est une interacttion sociale. On ne peut séparer le conte du conteur, et de son public. Le conte définit un moment de la vie sociale. Le conte populaire, de ce point de vue, se démarque du conte littéraire. |
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