| Comédie dorienne. - Genre de comédie grecque qui se développa dans diverses villes doriennes, telles que Mégare, Sparte, Tarente, etc., et spécialement en Sicile, tandis que la même forme littéraire était cultivée à Athènes, sans qu'il y eût influence d'un pays sur l'autre ni traditions communes. La comédie dorienne fut représentée par trois poètes, Épicharme, Phormis et Dinoloque. Elle n'était pas démocratique, comme la comédie athénienne; protégée par deux rois, Gélon et Hiéron, elle resta. étrangère à cet esprit de satire politique qui distingue l'Ancienne congédie d'Athènes. Il ne semble pas qu'elle ait connu le choeur, cet organe de la liberté qui s'attaquait aux institutions , aux citoyens illustres, aux passions et aux préjugés du peuple lui-même mais elle conserva, avec un caractère de gravité philosophique, le respect des puissants. Les débris qui nous en ont été conservés ne permettent pas de croire qu'elle ait eu non plus, au même degré que la comédie athénienne, le prestige de la poésie lyrique : en revanche, les discussions philosophiques y tenaient une grande place, et il existe dans Epicharme tels morceaux dont on peut inférer qu'il voulut populariser les doctrines de son maître Pythagore. Enfin, dans la comédie dorienne règne un grossier sensualisme, qu'on s'explique en se rappelant que les Siciliens furent renommés dans l'antiquité pour leur gourmandise : c'est elle qui a produit le personnage du parasite, qui devait faire fortune sur la scène athénienne avant de passer dans le théàtre de Plaute. On sait qu'à, Sparte le Médecin. étranger était un autre personnage comique, comme plus tard à Rome le médecin grec et en France les docteurs de la Faculté de Paris. A Athènes, l'admission des pièces résultait d'un concours; les archontes les recevaient, puis cinq juges d'élite prononçaient définitivement. En Sicile, c'était le peuple entier qui décernait la couronne au poète. (B.). | |