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Histoire de la musique
La musique en Espagne
Bien que le peuple espagnol ait eu de longue date une excellente organisation musicale, l'Espagne est loin de rivaliser avec l'Italie, l'Allemagne et la France pour le nombre et le mérite de ses compositeurs. En 1254, une Académie de musique fut fondée à Salamanque et dotée par Alphonse X, roi de Castille; le chapitre de la cathédrale de Tolède possède un manuscrit contenant des airs composés par ce prince et notés dans le système qui venait d'être inventé par Gui d'Arezzo. Au siècle suivant, Jean Ier, roi d'Aragon, institua une école de musique à Barcelone. Le marquis de Santillane, dans le Traité qu'il publia sur lu poésie castillane vers 1440, mentionne plusieurs musiciens, entre antres Don Jorge de San-Sorde, de Valence. 

A la même époque, Bartolome Ramos Pereira, professeur à l'Académie de Salamanque, appelé plus tard à la chaire de musique créée par le pape Nicolas V à Bologne, dévoilait les erreurs ,jadis commises par Gui d'Arezzo; Francesca Trovar écrivait un Livre de la musique pratique, Melchior de Torres un Art du chant, et Cyprien de la Huerga un Traité sur la musique des Hébreux. - Le XVIe siècle fut fécond on grands musiciens. Parmi les théoriciens, on cite Pedro d'Ureña, pour qui l'on a revendiqué l'addition de la note si à la gamme de Gui Arezzo, et aveugle de François Saliens, de Burgos, connu aussi comme habile organiste.

L'appui du clergé et de particuliers opulents donna un grand essor à la musique religieuse : Christophe Moralès, Vittoria, Carlos Patino, Juan Roldan, Vicente Garcia, Viana (qui passe pour l'inventeur de la basse continue), François Guerrero de Séville, Comès de Valence, Joseph Nebra, composèrent des messes et des motets. Le Catalan Flecha, Ortiz et Cabezon de Madrid, Infantas de Cordoue, le Navarrais Azpilcueta, Duron d'Estramadure, etc., figurent aussi parmi les musiciens de la même époque. Ortells, Baban, Rabaza, Pradas, Fuentes, Morera, Pons, écrivirent, aux XVIIe et XVIIIe siècles, de la musique sacrée.

La musique dramatique, peu encouragée par le gouvernement, ne jeta point d'éclat : on commença par faire jouer derrière la toile quelques instruments dans les intermèdes; puis on les remplaça, toujours pendant les intermèdes, par de petits concerts de voix et d'instruments; mais la musique ne monta point sur la scène, et ne fut point mêlée à la déclamation. Rien ne prouve que de véritables opéras aient été représentés avant le règne de Charles Il. Ce fut à l'occasion du mariage de ce prince avec Marie-Anne de Neubourg que l'on joua l'Armide de Lulli. La musique française ne plaisant pas aux Espagnols, on fit venir de Naples et de Milan des musiciens et des chanteurs pour représenter à Madrid les drames lyriques italiens, qui, depuis cette époque, ont toujours trouvé faveur en Espagne. 

Sous Ferdinand VI, la musique a véritablement régné avec le chanteur Farinelli. C'est l'époque où un enfant de choeur de Valence alla se rendre célèbre en Italie sous le nom de Vicenzo Martini. Aujourd'hui, Barcelone, Séville et d'autres villes possèdent, comme Madrid, leur opéra italien. Mais, en outre, il y a plusieurs genres de pièces espagnoles destinées à recevoir de la musique; ce sont : la saynète, sorte d'intermède orné de musique; les zarzuelas, qui ressemble nt beaucoup à l'opéra-comique français, et que le célèbre ténor Manuel Garcia fit connaître au commencement du XIXe siècle; la tonadille, qui était originairement un air simple et populaire, et qui maintenant est souvent une action renfermée en un acte. Parmi les compositeurs de notre siècle, on remarque Carnicer et surtout Gomis; ou a joué de ce dernier plusieurs opéras à Paris (le Diable à Séville, le Portefaix). Tout Espagnol aime à chanter en s'accompagnant de la guitare, et à exécuter, sur cet instrument national, des boléros, des séguidilles, des fandangos, qui sont des chants aussi bien que des danses. Sor, Aguado et Ochoa ont été des guitaristes renommés. (B.).

Le début du XXe siècle en Espagne a été marqué par une renaissance de la musique nationale, souvent appelée la « Generación de la República » ou la « Generación del 27 ». Les compositeurs de cette période ont cherché à intégrer les éléments de la musique folklorique espagnole avec des techniques et des styles modernes.

Isaac Albéniz (1860-1909), compositeur et pianiste, est connu pour Iberia, une suite pour piano qui reflète divers styles régionaux espagnols. Manuel de Falla (1876-1946), lun des plus grands compositeurs espagnols, est connu pour des oeuvres telles que El amor brujo et Le Tricorne (El sombrero de tres picos). Il a fusionné des éléments de la musique populaire andalouse avec des techniques modernes. Enrique Granados (1867-1916) s'est signalé par ses Goyescas, inspirées des peintures de Francisco Goya.

La guerre civile espagnole (1936-1939) et la dictature de Francisco Franco (1939-1975) ont eu un impact profond sur la vie culturelle du pays. La répression et la censure ont limité l'expression artistique, mais certains compositeurs ont réussi à s'exprimer malgré ces contraintes. Joaquín Rodrigo (1901-1999) est le compositeur de Concierto de Aranjuez pour guitare et orchestre, une des oeuvres les plus célèbres du répertoire classique espagnol. Federico Mompou (1893-1987) a composé des oeuvres pour piano, caractérisées par une simplicité et une clarté méditative. Xavier Montsalvatge (1912-2002), compositeur important, est connu pour son Cinco canciones negras, qui incorpore des éléments de musique afro-cubaine.

Après la mort de Franco en 1975 et la transition vers la démocratie, la scène musicale espagnole a connu un renouveau, avec une plus grande liberté d'expression et une ouverture aux influences internationales. Luis de Pablo (1930-2021) est un des pionniers de la musique contemporaine en Espagne. Il a été influencé par le sérialisme et l'avant-garde européenne. Cristóbal Halffter (1930-2021) a composé des oeuvres orchestrales et chorales, et a souvent abordé des thèmes historiques et politiques dans sa musique. Mauricio Sotelo (né en 1961) est un compositeur contemporain qui intègre des éléments de flamenco dans ses compositions orchestrales et de chambre.

Parallèlement à la musique classique, la musique populaire espagnole a également évolué, avec des genres tels que le flamenco, le rock, et plus récemment, le reggaeton. La musique électronique a aussi gagné en popularité.  Des figures telles que Camarón de la Isla (1950-1992) et Paco de Lucía (1947-2014) ont révolutionné le flamenco, en lui donnant une reconnaissance internationale. Des groupes comme Mecano, Héroes del Silencio, et des artistes comme Alejandro Sanz ont marqué la scène musicale espagnole rock et pop des années 80 et 90. Des artistes contemporains comme Rosalía ont apporté une nouvelle visibilité à la musique espagnole sur la scène mondiale, mélangeant flamenco, trap, et reggaeton.

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Dictionnaire Musiques et danses
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