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Port-aux-Français

Port-aux-Français est la principale station scientifique et le chef-lieu de l'archipel des Kerguelen, un regroupement d'îles situées dans l'océan Indien austral, au sein des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Port-aux-Français se trouve sur la côte sud-est de la Grande Terre, l'île principale de l'archipel des Kerguelen. La station est située au bord de la baie de Morbihan, un vaste bras de mer protégé qui offre un abri naturel contre les violentes tempêtes qui caractérisent cette région. L'endroit est géographiquement isolé, à environ 3400 km des côtes de Madagascar, 4800 km de l'Australie, et 13 000 km de la métropole française. Port-aux-Français a une importance stratégique pour la France. Cette base renforce la souveraineté française sur l'archipel face à d'éventuelles ambitions d'autres nations. 

La région connaît un climat océanique subantarctique extrêmement rigoureux, avec des vents forts (les fameux "cinquantièmes hurlants"), des températures fraîches toute l'année (généralement entre 0 et 10°C), et une humidité constante. Les précipitations y sont fréquentes, majoritairement sous forme de pluie ou de neige. En dépit des conditions climatiques hostiles, la région abrite une faune exceptionnelle, notamment des manchots royaux, des éléphants de mer, des pétrels et des albatros. La végétation terrestre est composée essentiellement de mousses, lichens et prairies de plantes adaptées à ces conditions extrêmes.

Port-aux-Français accueille une population permanente d'environ 50 à 100 personnes, selon les saisons. Les résidents sont des scientifiques (biologistes, météorologues, géologues, etc.), des techniciens et ingénieurs travaillant pour la station et du personnel de soutien (cuisiniers, médecins, maintenance). La base comprend des laboratoires, des logements, un restaurant, une infirmerie, des hangars et une centrale électrique. Une piste pour hélicoptères et un petit quai facilitent l'arrivée de matériel et de ravitaillement. Le tourisme est extrêmement limité, en raison de l'inaccessibilité du site et des mesures de protection de l'environnement. Quelques croisières polaires font toutefois escale dans l'archipel.

Port-aux-Français est au coeur des programmes écologiques visant à préserver l'archipel des Kerguelen. Une lutte est engagée contre les espèces invasives, introduites accidentellement par les humains (lapins, rats, etc.), qui affectent gravement les oiseaux marins et la végétation locale. Des efforts sont également faits pour la préservation des habitats marins et des espèces emblématiques, comme l'albatros et L'éléphant de mer.

Histoire de Port-aux-Français.
L'archipel fut découvert le 12 février 1772 par l'explorateur et marin français Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, qui était à la recherche d'un hypothétique continent austral. Il revendiqua ces terres au nom de la France et les nomma d'abord France australe, bien qu'elles se révélèrent finalement être des îles désertes, couvertes de monts rocheux et battues par les vents. Une deuxième expédition de Kerguelen, en 1773, confirma qu'il s'agissait d'îles inhospitalières. Kerguelen perdit la faveur royale peu après, et ces terres furent quelque peu oubliées pendant plusieurs décennies.

Pendant le XIXe siècle, l'archipel servit sporadiquement de base pour les chasseurs de phoques et les baleiniers. Les populations de phoques furent largement décimées en raison de la surexploitation. Ces missions étaient menées par des navires britanniques, américains et français. L'archipel devint aussi une rare escale pour des aventuriers, explorateurs ou navires en détresse.

Port-aux-Français fut fondé en 1950, au moment où la France affirma davantage sa souveraineté sur les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) afin de renforcer sa présence scientifique dans l'océan Indien austral. La base fut installée dans la baie du Morbihan pour servir de station scientifique permanente. On y construisit des bâtiments simples mais fonctionnels pour héberger le personnel scientifique et technique. Le choix de l'emplacement du port répondait à plusieurs critères stratégiques : c'était un abri naturel contre les tempêtes; le port était relativement proche des zones exploitables pour la pêche et d'autres activités marines.

Après sa création, Port-aux-Français devint le centre névralgique des missions scientifiques françaises dans les Kerguelen. Les infrastructures furent progressivement modernisées, permettant à un petit groupe de scientifiques, techniciens et parfois militaires, de séjourner sur place tout au long de l'année. Depuis les années 1950, Port-aux-Français est dédié à deux axes principaux : la recherche scientifique et les activités économiques. Les scientifiques se concentrent sur des études en biologie marine, en climatologie, en glaciologie, et en physique de l'atmosphère. L'emplacement isolé de Port-aux-Français en fait un lieu particulièrement utile pour surveiller des phénomènes climatiques globaux. Par ailleurs, la zone autour des Kerguelen est riche en ressources halieutiques, notamment du poisson-légine (un poisson très prisé dans le commerce international). Des licences de pêche sont délivrées sous contrôle strict, afin de protéger l'écosystème fragile de l'archipel. La pêche produit des revenus importants.

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Dictionnaire Villes et monuments
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