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Rue Lacépède, à Paris (Ve' arrondissement). - Cette rue relie la rue Mouffetard à la rue Geoffroy-Saint-Hilaire. Jusque vers le milieu du XIXe siècle, elle portait le nom de rue Copeau, ou de rue du clos des Coupeaux, sur lequel elle a été ouverte. 

On y trouvait la prison de Sainte-Pélagie, dont l'entrée était rue de la Clef. Cette prison avait d'abord été un refuge, fondé en 1681 par madame Beauharnais de Miramion, pour les filles débauchées, et où l'on renfermait aussi,  par l'ordre des magistrats, les femmes dites de mauvaise vie.

En 1792, cette maison devint une prison pour les criminels ordinaires; mais cela n'empêcha pas d'y mettre des détenus politiques, et l'on y renferma successivement royalistes, girondins, montagnards, chouans, opposants au régime impérial. Madame Roland, Joséphine Beauharnais, Charles Nodier y ont été détenus. 
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Paris : la rue Lacépède (5e arrondissement).
La rue Lacépède, à Paris. © Photo : Serge Jodra, 2009.

En 1797, elle devint la prison des détenus pour dettes et une maison de correction pour les enfants vagabonds; elle resta en même temps une maison de réclusion pour les condamnés politiques, principalement pour les écrivains. Aussi a-t-elle eu des hôtes célèbres sous la Restauration et le gouvernement de Louis-Philippe : Béranger, Châtelain, Jay, Jouy, Armand Carrel, Marrast, Godefroy Cavaignac, Lamennais, etc. 

En 1828, la maison fut dédoublée et partagée en deux prisons, l'une de la dette, l'autre de la détention : de celle-ci s'évadèrent en 1835 vingt-huit détenus républicains. Cette même année, les prisonniers pour dettes furent transférés rue de Clichy, et Sainte-Pélagie resta jusqu'à sa fermeture, vers la fin du XIXe, siècle une prison pour tous les délits ou crimes civils ou politiques. (Th. lavallée).

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