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Rue de l'Élysée, à Paris  (VIIIe arrondissement). - Cette rue relie l'avenue Gabriel à la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Elle fut ouverte en 1851 par ordre du président Louis-Napoléon Pour isoler le palais. La rue est sur l'emplacement des jardins de l'Élysée et sur celui de l'hôtel Sébastiani.

L'hôtel Sébastiani s'ouvrait sur le faubourg par une haute porte cochère; une avenue de 60 mètres environ conduisait de cette porte à l'hôtel lui-même, dont les jardins s'étendaient jusqu'à l'avenue Gabriel. Cet hôtel avait été construit pour le financier Bouret par Bertrand sur l'emplacement des jardins à fleurs de Mme de Pompadour. Le financier y mourut en 1777. La duchesse de Fallary (Marie-Thérèse d'Haraucourt), maîtresse du Régent, y eut un logement après la mort du duc d'Orléans. Elle quitta en 1767 cet hôtel où elle donnait à jouer et alla mourir en 1782 au 19 de la rue Basse-du-Rempart. Après la mort de Bouret l'hôtel appartint au prince de Lusace, à Delpech, fournisseur général des armées du Nord (1795-1804) et fut appelé ensuite en 1808 hôtel Xavier (de Saxe). Le maréchal Sébastiani (1811). Un pavillon donnant sur le faubourg fut habité par le maréchal de Castellane. Le 18 août 1847 le duc de Choiseul-Praslin, pair de France, y assassina sa femme, née Sébastiani.

La rue de l'Élysée possède des maisons construites à la mode anglaise. Émile Pereire acheta tout l'îlot situé à l'Est de la rue. L'impératrice Eugénie en acquit une partie à l'angle de l'avenue Gabriel et y fit construire par Lefuel un hôtel destiné à sa mère la comtesse de Montijo. Cet hôtel qui renferme une salle à manger provenant du château de Bercy (construit par Le Vau) et un boudoir avec des panneaux du second Empire d'A. Jourdan où l'on reconnaît les traits du prince impérial enfant, fut vendu en 1873 par Rouher, représentant la comtesse de Téba, au baron de Hirsch qui fit construire à côté par Peyre et Châtenay l'hôtel actuel (2, rue de l'Élysée) et l'ancien hôtel impérial ne fut plus qu'une aile du grand hôtel, type du palais moderne (escalier monumental).

Le 4, qui appartenait à l'impératrice, fut habité par Rouher, avant son installation au 37 de la rue La-Boétie. Au 10 était avant 1906 la nonciature du Saint-Siège, qui fut en 1906 le théâtre d'une perquisition sensationnelle. (Papiers de Mgr Montagnini). Autres hôtels aux 8, 12, 16. Le 14 est l'hôtel de Fenaille (décoration intéressante du XVIIIe siècle à l'intérieur). Le 18 avait appartenu à l'impératrice et fut occupé par le duc de Persiguy, puis par la comtesse de Mercy-Argenteau, qui vendit son hôtel en 1885. Il correspondait avec le Palais de l'Élysée par un souterrain.

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Dictionnaire Villes et monuments
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