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Luxeuil-les Bains

Luxeuil-les-Bains (Lixovium, Lexovium, Luxovium) est une ville de France, dans le département de la  Haute-Saône. Station thermale.
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La maison du Cardinal Jouffroy, à Luxeuil.

Histoire.
Dès l'époque gauloise, les bains de Luxeuil étaient fréquentés. Les Romains y ont laissé aussi quantité de souvenirs, sarcophages, statues, bas-reliefs, poteries, monnaies, etc. Mais l'inscription qui attribue à Labiénus la restauration des thermes est manifestement fausse, et les formalités dont on entoura la découverte de ce monument en 1755 ne peuvent que faire croire à une habile supercherie.

Quoi qu'il en soit, Luxeuil était déjà important quand Attila le dévasta en 450. Il ne se releva de ses ruines que vers 590, quand, suivant la tradition, saint Colomban, religieux irlandais, vint y fonder l'abbaye
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L'abbaye de Luxeuil

L'abbaye de Luxeuil, de l'ordre de Saint-Benoît, au diocèse de Besançon, fut fondée au pied des Vosges vers 590 par saint Colomban, religieux irlandais. Les premiers abbés, ses successeurs, furent saint Eustase et saint Valbert. C'est dans cette abbaye que furent tour à tour enfermés Ebroïn et saint Léger. Ruinée par les Sarrasins qui, vers 732, tuèrent l'abbé Mellin et plusieurs de ses disciples, elle fut relevée par Charlemagne et devint au Moyen âge un centre important d'études; elle compta à cette époque jusqu'à 300 moines qui se relayaient à réalise pour psalmodier les offices sans interruption de jour ni de nuit. Elle appartint, durant les derniers siècles de son existence, à la congrégation de Saint-Maur et disparut à la Révolution.

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Les Sarrasins en 725 et les Vikings en 825 le saccagèrent encore. En 1197, nouveau désastre : pendant la guerre qui s'éleva entre Otton de Saxe et Philippe de Souabe touchant la succession à la couronne impériale, la ville, ayant pris parti pour le second des prétendants, fut assiégée et incendiée par Richard de Montbéliard, qui soutenait le premier. En 1229, on l'entoura de murailles. Hugues de Bourgogne, seigneur de Montjustin, frère d'Otton IV, comte de Bourgogne, s'étant vainement efforcé d'y pénétrer en 1293, brûla le faubourg de La Bure. 
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Luxeuil : l'église.
L'église de Luxeuil.

Luxeuil fut encore assiégé, pris et dévasté par les Français sous les ordres de Charles d'Amboise et de Pierre de Craon en 1479; par l'armée du duc des Deux-Ponts en 1568; par les bandes de Tremblecourt en 1595; par les troupes suédoises en 1644. Il capitula devant le maréchal de Turenne en 1642, mais le marquis de Listenois ne parvint pas à s'en emparer en 1674. Le traité de Nimègue (1678) et la réunion de la Franche-Comté à la France mirent enfin un terme à ces faits de guerre. 

Le démantèlement de la ville fut entrepris peu de temps après, et les six portes de la ville disparurent, ainsi que les tours de l'enceinte, successivement. Les habitants de Luxeuil, affranchis de la mainmorte par l'abbé Thibaud en 1294, élisaient deux conseils d'administrateurs, l'un composé de quatre membres dits les co-quatre, l'autre de treize membres dits les co-treize. Louis XIV remplaça en 1693 ces deux conseils par un mayeur, un lieutenant de maire, deux échevins et un certain nombre d'assesseurs. 

Monuments.
L'ancienne église abbatiale Saint-Pierre, aujourd'hui paroissiale (mon. hist.), a été élevée au milieu du XIVe siècle (1330-1240) ; elle a trois nefs. On y remarque plusieurs pierres tumulaires, des stalles richement sculptées, un orgue du commencement du XVIIe siècle soutenu par un géant. Le clocher ne date que de 1527; sa flèche élancée a été détruite par la foudre en 1680. Un cloître gothique (1405-1435) relie l'église à l'ancienne abbaye (XVIIe s.). 

Luxeuil avait, avant la Révolution, deux autres églises, Notre-Dame et Saint-Martin, qui ont disparu, et quatre chapelles, Sainte-Madeleine, Saint-Léger, Saint-Jacques et Saint-Roch; cette dernière existe encore. 

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Luxeuil : la maison carrée.
la Maison carrée.

Parmi les édifices civils, il y a lieu de signaler : la Maison Clerc (XIVe s.); l'ancien hôtel de ville (mon. hist.) ou la Maison carrée (XVe s.), dont l'escalier de pierre a une curieuse rampe à jour et qui contient la bibliothèque et le musée ; la Maison Jouffroy (XVe s., colonnade du XVIIIe), bâtie par le cardinal de ce nom; la Maison du Juif (XVIe s.); l'ancien couvent des capucins (XVIIe s.); le collège (XVIIIe s.). 

Armes.
Coupé : au premier, de Bourgogne-Comté, qui est d'azur semé de billettes d'or, au lion naissant, couronne d'or, armé et lampassé de gueules; au second, de gueules au soleil d'or. (Lex).

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Dictionnaire Villes et monuments
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