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Gdansk (Danzig) |
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Gdansk en
polonais, ou Danzig en allemand, Gedanum et Dantiscum
en latin moderne, est une ville et port de Pologne![]() ![]() ![]() - ![]() Le port intérieur de Gdansk. La ville est entourée à l'Ouest de collines, au Sud et au Sud-Est de prairies; au Nord-Est coule le fleuve. Elle est traversée par un bras du delta de la Vistule, la Motlawa (ou Mottlau, en allemand) dont la profondeur accrue par des travaux exécutés à la fin du XIXe siècle est de 4,50 m, ce qui permet aux navires de remonter jusqu'à l'île qui forme le centre de Gdansk. Monuments.
Plusieurs des maisons sont remarquables
non seulement par leurs toits, mais par des imitations de l'architecture
méridionale. La maison des marchands, dite Cour
d'Arthur, est une halle quadrangulaire portée par quatre colonnes
de granit; elle a servi de Bourse; la décoration intérieure est originale.
![]() L'église Sainte-Marie (Bazylika Mariacka), à Gdansk. Parmi les églises, la principale est l'église Sainte-Marie, bâtie de 1343 à 1502; longue de 104 m, large de 35 m, haute de 23 m, elle a trois vaisseaux d'égale largeur et hauteur, dominés par une grande tour de 76 m et dix petites; les chapelles accotées aux piliers lui donnent l'aspect d'une église à cinq nefs. C'est la plus grande église en briques du monde; elle peut accueillir jusqu'à 25 000 fidèles. L'église Sainte-Catherine, bâtie de 1326 à 1330, est moins remarquable; mentionnons les vingt et une autres, la chapelle mennonite, la synagogue. L'hôtel de ville de style
gothique est dominé par une tour de 82 m, auprès est un puits avec
sa décoration de bronze.
![]() La tour de l'hôtel de ville de Gdansk. Histoire .
Gdansk fut ensuite occupé par les Brandebourgeois que le duc Mestrin II avait appelés comme auxiliaires; il la reprit en 1271. A sa mort (1295), le souverain de la ville devint le roi de Pologne Przemyslav II; son fils ayant eu l'imprudence de recourir aux chevaliers Teutoniques contre les Brandebourgeois, vit ses alliés s'établir à Gdansk qu'ils refusèrent de restituer (1310). Ce fut pour la Pologne un préjudice irréparable. Casimir III abandonna formellement le grand port de la Vistule par le traité de Kalisch (1343). La ville, dont la prospérité croissait
rapidement, adhéra en 1350 à la Hanse;
elle prit alors de l'extension au Nord-Ouest de la Motlawa et joua un rôle
actif dans les guerres dont la Baltique fut le théâtre. Ses bourgeois
occupèrent Stockholm comme alliés du
roi Albert, défirent les frères Vitaliens, pirates redoutés, combattirent
la reine Marguerite de Danemark. Ils
profitèrent même de l'abaissement de l'ordre Teutonique pour se rendre
complètement indépendants; ils y réussirent et se mirent sous le patronage
du roi de Pologne Casimir IV (1454). Gdansk
reçut alors une charte connue sous le nom de Privilegium Casimirianum
qui en fit une ville libre, presque un Etat autonome; droit de haute justice,
sans restrictions, libre nomination à tous les emplois, droit d'avoir
une garnison, de faire la paix, la guerre, de conclure des alliances, de
battre monnaie, de régler son budget, impôts et dépenses; la ville ne
payait ni taxe, ni péage au roi.
Hostiles à Étienne
Bathori, les bourgeois de Gdansk furent assiégés par lui et l'éloignèrent
en lui payant 200,000 ducats (1577). Attaqués
par les Suédois en 1656, ils furent délivrés
par une flotte hollandaise et une armée polonaise. Les Hollandais avec
lesquels ils continuaient les relations commerciales nouées au temps de
la Hanse avec les ports de la mer du Nord, voulurent faire reconnaître
la neutralité de Gdansk (convention d'Elbing avec l'électeur de Brandebourg,
10 septembre 1656). En 1734, Gdansk donna asile à Stanislas Lesczynski,
fut assiégée par les Russes et les Saxons
et obligée de capituler le 9 juillet.
![]() La fontaine de Neptune (Fontanna Neptuna), l'un des symboles de Gdansk. La statue date de 1549. Elle a été intégrée à la fontaine en 1633. Ce monument se trouve devant l'ancienne maison de commerce dite Cour d'Arthur (Dwór Artusa), non loin de l'Hôtel de Ville. Après le premier partage de la Pologne, Gdansk conserva sa liberté; mais, enclavée dans les possessions prussiennes et en butte à un véritable blocus douanier, elle déclina beaucoup. En 1793, elle fut annexée à la Prusse. Elle commençait à se relever quand survint la guerre de 1806. La garnison, forte de vingt-deux mille hommes et commandée par Kalckreuth, opposa aux Français une résistance opiniâtre. Le siège commencé par le maréchal Lefebvre au mois de mars se termina le 24 mai par une capitulation; la garnison avait perdu les deux tiers de son effectif; l'armée de siège renforcée par le maréchal Mortier atteignait soixante mille hommes. Les principaux épisodes furent la prise du mont Ziganka le 1er avril, le bombardement commencé le 23 avril, l'assaut du 21 mai qui fut repoussé; le 27 mai Weichselmunde se rendit. La garnison obtint les honneurs de la guerre et s'engagea à ne pas servir pendant un an contre la France; la ville paya une contribution de guerre de 20 millions; Lefebvre fut créé duc de Dantzig. La paix de Tilsit
fit de Gdansk une ville libre avec un territoire de 2 lieues à la ronde
(Napoléon accorda 2 lieues allemandes), sous
la protection de la France, de la Prusse
et de la Saxe. Une garnison française y fut placée. Après la retraite
de Russie, elle fut à son tour assiégée. Le siège dura onze mois: de
la fin de janvier 1843 au 1er janvier 1814.
Le général Rapp fit une défense merveilleuse contre les assiégeants
prussiens et russes assistés d'une flotte anglaise. La capitulation signée
le 17 novembre 1813 par laquelle il s'engageait à remettre la place le
1er janvier 1814 et obtenait les honneurs
de la guerre à la condition de ne pas servir pendant un an contre les
coalisés, ne fut pas respectée par le tsar Alexandre
Ier.
![]() La Porte Dorée (Zlota Brama), à Gdansk. Elle a été érigée entre 1612 et 1614. Images : The World Factbook. Le 3 février 1814, les Prussiens rentrèrent en possession de Gdansk. Malgré l'inondation de 1829, le choléra de 1831, l'incendie de 1858, la ville a grandi rapidement; après 1863, les progrès furent considérables; ils se sont ralentis. A partir du 1er juillet 1878, Gdansk devint la capitale de la province de Prusse occidentale. (A.-M. B.). Après la reconstitution de la Pologne, au lendemain de la Première Guerre mondiale, une accès à la mer est assuré au pays, à l'Ouest de Gdansk (le "couloir de Danzig"), mais Gdansk, dont la majorité de la population est Allemagne et que les vainqueurs ne souhaitent pas rattacher à l'Allemagne vaincue, devient, pour la troisième fois de son histoire, mais cette fois sous la tutelle de la SDN, ville libre. Cette situation entraîne des tensions croissantes entre les populations allemandes et polonaises, qui culminent en septembre 1939 lorsque l'Allemagne nazie attaque la Pologne en prenant d'assaut la poste polonaise de Gdańsk et la garnison de Westerplatte, marquant ainsi le début de la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre, la ville subit d'importants bombardements et destructions, notamment en 1945 lorsque l'Armée rouge entre dans la ville après de violents combats. Après la guerre, Gdańsk est intégrée à la Pologne et la population allemande est expulsée, remplacée par des Polonais venant notamment des territoires orientaux annexés par l'Union soviétique. Durant la période communiste, Gdańsk devient un centre industriel majeur, notamment grâce à ses chantiers navals. Gdańsk sera ensuite au centre des bouleversements que va connaître la Pologne dans les années 1980. En août 1980, une vague de grèves éclate à travers le pays pour protester contre la hausse des prix et les mauvaises conditions de travail. Aux chantiers navals Lénine de Gdańsk, Lech Wałęsa, un électricien licencié pour son activisme syndical, prend la tête du mouvement. Les ouvriers réclament non seulement des augmentations de salaire mais aussi des réformes politiques, comme la liberté syndicale et la fin de la censure. Le 31 août 1980, après plusieurs jours de négociations, le gouvernement communiste accepte les revendications des grévistes. Cela conduit à la création du syndicat Solidarność (Solidarité), le premier syndicat libre dans un pays du bloc soviétique, avec Wałęsa comme figure emblématique. Ce mouvement gagne rapidement en influence et rassemble plusieurs millions d'adhérents à travers la Pologne. Face à cette contestation grandissante, le régime communiste riposte. Le 13 décembre 1981, le général Wojciech Jaruzelski impose la loi martiale, faisant arrêter des milliers de militants de Solidarność, dont Wałęsa. Le syndicat est déclaré illégal et la répression dure plusieurs années. Malgré cette tentative d'écrasement, la résistance continue, notamment sous forme de grèves et d'actions clandestines. En 1988, de nouvelles grèves éclatent aux chantiers navals de Gdańsk, forçant le gouvernement à rouvrir le dialogue avec l'opposition. Cela conduit aux tables rondes de 1989 et aux premières élections partiellement libres, où Solidarność remporte une victoire écrasante. Quelques mois plus tard, la Pologne devient le premier pays du bloc soviétique à se débarrasser pacifiquement du communisme. Depuis la fin du communisme, Gdańsk s'est transformée en une ville moderne et dynamique, tournée vers l'économie maritime, la culture et le tourisme, tout en conservant son héritage historique en tant que symbole de liberté et de résistance. |
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