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Caracas,
nommée aussi Santiago de Leon de Caracas, est la capitale et la
plus grande ville du Vénézuela![]() Le principal cours d'eau traversant la ville est le Río Guaire, qui coule d'ouest en est le long du fond de la vallée et recueille les eaux de nombreux petits ruisseaux et ravins (appelés quebradas) descendant des montagnes et des collines environnantes. Le climat de Caracas est de type tropical de savane (classification de Köppen Aw), caractérisé par des températures agréables et relativement constantes tout au long de l'année, modérées par l'altitude par rapport aux zones côtières, avec une moyenne annuelle d'environ 24°C. La ville connaît deux saisons distinctes : une saison sèche de décembre à avril et une saison des pluies de mai à novembre. Les précipitations sont concentrées pendant la saison humide, ce qui peut entraîner des risques d'inondation, notamment le long du Río Guaire et des nombreuses quebradas qui le rejoignent. La topographie de la vallée a fortement influencé la morphologie urbaine de Caracas; l'expansion de la ville s'est principalement développée sur un axe longitudinal est-ouest, suivant le cours du Río Guaire et les principales voies de communication. La largeur limitée de la vallée a conduit à une densité urbaine élevée dans les zones planes, tandis que le développement sur les pentes a créé des quartiers aux caractéristiques morphologiques et sociales très différentes, allant des zones construites de manière formelle aux vastes zones de ranchos (habitat informel) s'accrochant aux flancs des collines. En raison de sa situation géographique, Caracas est également située dans une zone de forte activité sismique, ce qui représente un risque naturel significatif. La proximité de la mer des Caraïbes n'implique pas un accès direct, car la barrière montagneuse d'El Ávila nécessite le passage par des cols ou des tunnels pour atteindre le littoral et les ports de La Guaira et Maiquetía (où se trouve l'aéroport international). Histoire de Caracas.
L'histoire coloniale de Caracas commence avec l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle. Plusieurs tentatives de s'établir durablement dans la vallée furent repoussées par la résistance acharnée des peuples autochtones, menés notamment par le cacique Guaicaipuro. C'est finalement Diego de Losada, en 1567, qui réussit à fonder un établissement permanent, qu'il nomma Santiago de León de Caracas. La date officielle de la fondation est généralement fixée au 25 juillet 1567. La ville fut initialement petite, servant de poste avancé et de centre pour l'exploitation des ressources agricoles environnantes. Durant la période coloniale, Caracas devint progressivement un centre administratif et économique important. Sa principale richesse provenait des plantations de cacao, très prisées en Europe. Les terres de la vallée et des environs furent distribuées aux colons, qui établirent des haciendas travaillées par des esclaves africains et des travailleurs indigènes. La société coloniale était fortement stratifiée, avec les Espagnols nés en métropole (peninsulares) et les descendants d'Espagnols nés en Amérique (criollos) formant l'élite propriétaire terrienne et marchande. Caracas devint le siège du gouvernement de la Province du Venezuela et, en 1777, elle fut désignée capitale de la Capitainerie Générale du Venezuela, unifiant administrativement un territoire beaucoup plus vaste et renforçant son statut. La ville connut également des défis, notamment des tremblements de terre dévastateurs (celui de 1812 étant particulièrement marquant) et des attaques de pirates, comme celle menée par l'explorateur anglais Christopher Newport en 1595 ou par le célèbre Henry Morgan en 1668. Caracas a joué un rôle central dans la lutte pour l'indépendance de l'Amérique du Sud. Berceau de figures emblématiques comme Simón Bolívar et Francisco de Miranda, la ville fut un foyer de l'idéalisme républicain. Le 19 avril 1810, le Cabildo de Caracas destitua le gouverneur espagnol et forma une Junte de gouvernement autonome, marquant le début du processus d'indépendance. Le 5 juillet 1811, la déclaration formelle d'indépendance du Venezuela fut signée à Caracas. Cependant, la guerre qui s'ensuivit fut longue et sanglante, et Caracas changea plusieurs fois de mains entre les forces patriotes et royalistes. Le tremblement de terre de 1812, survenu un Jeudi Saint alors que de nombreux patriotes étaient à la messe, fut interprété par le clergé royaliste comme un châtiment divin et affaiblit considérablement la cause républicaine dans la ville. La ville souffrit grandement des affres de la guerre. Après l'indépendance, Caracas devint la capitale de la République du Venezuela. Le XIXe siècle fut une période de relative stagnation pour la ville, marquée par l'instabilité politique, les guerres civiles entre caudillos et une économie encore largement agricole. La croissance urbaine fut lente et la ville conserva un aspect provincial, loin de la modernisation rapide que connaissaient certaines capitales européennes ou nord-américaines à la même époque. Quelques améliorations furent apportées sous certains gouvernements (comme le télégraphe ou les premiers chemins de fer reliant la côte), mais la transformation majeure attendrait le siècle suivant. Le véritable bouleversement de Caracas survint au XXe siècle avec la découverte et l'exploitation à grande échelle du pétrole au Venezuela. À partir des années 1920 et surtout après la Seconde Guerre mondiale, les revenus pétroliers commencèrent à affluer massivement dans les caisses de l'État. Caracas, en tant que capitale, devint le principal bénéficiaire et le moteur de cette nouvelle richesse. La ville connut alors une expansion démographique explosive, alimentée par l'immigration interne (des campagnes vers la ville) et externe (Européens, Latino-Américains). Sous la dictature de Marcos Pérez Jiménez (1952-1958), Caracas fut le théâtre d'un programme de modernisation accélérée et souvent brutale, connu sous le nom de "Nouvel Idéal National". De vastes travaux publics furent entrepris : construction d'autoroutes modernes (comme l'Autopista Francisco Fajardo qui traverse la vallée), de viaducs, de grands bâtiments gouvernementaux, d'universités (la Cité Universitaire de Caracas, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, en est un exemple majeur), de logements sociaux (les superbloques) et d'infrastructures de transport. Caracas se transforma radicalement, passant d'une ville coloniale et provinciale à une métropole d'allure moderne, surnommée la Sultane de l'Ávila (en référence à la montagne qui la borde au nord) ou le petit New York dans les périodes de prospérité. Cependant, cette croissance rapide et souvent non planifiée créa également d'énormes disparités sociales et spatiales. L'afflux massif de population dépassa la capacité de la ville à fournir des logements et des services adéquats, entraînant la prolifération de vastes bidonvilles (les ranchos) sur les collines environnantes, contrastant fortement avec les quartiers aisés et modernes construits dans le fond de la vallée. La chute de Pérez Jiménez en 1958 marqua le début d'une période démocratique (le pacte de Punto Fijo) qui dura 40 ans, durant laquelle Caracas continua de croître et de se moderniser, mais les problèmes d'inégalité et de pauvreté dans les zones marginalisées persistèrent. La fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle ont été particulièrement difficiles pour Caracas. La dépendance de l'économie vénézuélienne aux fluctuations du prix du pétrole a rendu la ville vulnérable aux crises économiques. L'éruption sociale connue sous le nom de El Caracazo en février 1989, une série d'émeutes et de pillages en réponse à des mesures d'austérité économique, a mis en lumière la fragilité du tissu social et l'ampleur de la frustration populaire face à la pauvreté et aux inégalités. Cet événement est souvent considéré comme un prélude à l'ascension politique d'Hugo Chávez, qui arriva au pouvoir en 1999. Sous le gouvernement Chávez et celui de son successeur Nicolás Maduro, Caracas est restée le centre du pouvoir politique et a été le théâtre de nombreuses manifestations, tant pro-gouvernementales qu'opposées, reflétant la forte polarisation politique du pays. La grave crise économique qui a frappé le Venezuela à partir des années 2010, marquée par l'hyperinflation, les pénuries de produits de base et la détérioration des services publics, a eu un impact dévastateur sur la vie quotidienne des habitants de Caracas. La sécurité s'est dégradée, l'infrastructure (routes, métro, services électriques et d'eau) s'est détériorée, et la ville a connu un exode important d'une partie de sa population, y compris de nombreux professionnels. Aujourd'hui, Caracas demeure la capitale politique, économique et culturelle du Venezuela. C'est une métropole marquée par le contraste saisissant entre la modernité de certains quartiers et la précarité d'autres, entre son passé glorieux et les défis immenses auxquels elle est confrontée. |
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