| Appartement (du latin aedium pars, partie de maison?), réunion de pièces formant une habitation. Chez les Grecs, la maison comprenait deux appartements : l'andronitide, sur le devant, réservé aux hommes, et le gynécée, destiné aux femmes, et situé dans la partie la plus reculée. Souvent il y avait encore au rez-de-chaussée, sur la rue, un hospitium, partie de bâtiment affectée aux étrangers. Chez les Romains, les appartements des hommes et des femmes étaient communs, généralement composés de pièces petites, mais bien distribuées, et parfaitement orientées suivant l'usage plus ou moins fréquent qu'on en faisait. Les Grecs modernes et les Orientaux ont conservé, à peu de choses près, les dispositions antiques. Mais à l'époque de la Renaissance, l'Italie donna à tout l'Occident l'exemple de cette grande et belle disposition qui est devenue, en Europe, le type des palais des souverains et des maisons des grands. Les palais Pitti à Florence et Farnèse à Rome, ainsi que le Vatican, etc., servirent de modèles au Louvre, aux Tuileries, au Luxembourg, à tous les grands hôtels des siècles derniers. Mais l'accroissement de la population dans les villes, la cherté des terrains, la rigueur du climat, les exigences de la vie intérieure, forcèrent à restreindre l'emplacement des maisons, qui se divisèrent en autant d'appartements distincts qu'il y avait d'étages, et souvent plus. On s'attacha alors et on arriva à trouver des dispositions commodes, qui permissent de rendre les pièces indépendantes les unes des autres. Cette science de la distribution date surtout du XVIIIe siècle; elle prit naissance à Paris. Sous l'ancienne monarchie française, on donnait le nom d'appartement aux fêtes et aux divertissements que le roi donnait à la cour dans ses appartements; on disait : " Tenir appartement; il y a demain appartement à Versailles." (E. L.). | |