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Ajmer, Adjmir ou Adjemir. - Ville de l'Inde, dans le Rajasthan. Suivant les chroniques poétiques du Radjpoutana (Rajasthan), la ville d'Ajmer aurait été fondée par Adjâya Pala, de la dynastie des Tchohâns, éteinte au commencement du VIIe siècle de notre ère; prise en 1559 par Akbar et annexée à l'empire de Dehli, elle passa sous la domination anglaise en 1817; elle comptait en 1872 près de 35 000 habitants; elle en compte aujourd'hui autour de 521 000. Ce qui contribue à lui donner de l'activité, c'est qu'elle est le point de convergence des trois chemins de de fer qui pénètrent dans le Rajasthan. 

Ajmer s'élève dans une belle vallée; elle s'appuie d'un côté sur le contrefort d'une montagne, contrefort que couronne la forteresse de Téraghur; de l'autre, ses maisons bordent la rive du lac Ana Sagar. Elle est entourée d'un cordon de murailles élevées par l'empereur Jehanghir et qui se rattachent à Téraghur. Huit portes donnent accès dans l'intérieur. A côté des grandes et larges voies construites par les Anglais, l'artiste se plaît à visiter l'enchevêtrement de ces bazars célèbres où la foule afflue presque constamment. 

« Toutes les races de l'Inde, écrivait au XIXe siècle Louis Rousselet, se coudoient dans ces rues de deux mètres de large où se tient le principal marché d'un pays de la grandeur de la France, et les industries les plus diverses s'étalent sous les sombres arches de pierre de ses boutiques. » 
Ce n'étaient que bijoutiers, ciseleurs, fabricants de bracelets, facteurs de guitares, de violes et de tam-tams, chaudronniers, cordonniers, teinturiers, potiers, drapiers. 

Ajmer renferme peu de monuments anciens, mais on compte parmi les plus somptueux de l'Inde les palais modernes qui y ont construits les marchands djàïna dans le style radjpoute fleuri. De plus, 

« Adjmir a la beauté que lui donnent les coteaux environnants, son lac bordé de pavillons et de terrasses, ses bosquets, ses champs de rosiers, le Jardin de la splendeur ou les empereurs mogols avaient élevé leur château, devenu maintenant la résidence du gouverneur britannique ». 
Les maisons de plaisance sont groupées autour de la citadelle de Téraghor, et dans l'intérieur d'Ajmer. C'est à Ajmer que se trouve la fameuse mosquée qui renferme le tombeau du saint musulman Khojah Sayêd, lequel vint le premier prêcher le Coran aux infidèles de la ville : tous les musulmans de l'Inde occidentale venaient en pèlerinage dans cette seconde Mecque.

Non loin de la ville, deux merveilles attirent l'attention du touriste. C'est d'abord l'Araï-Dîn-Ka-Jhopra, de style djaïna, ainsi appelé parce que la construction de ce superbe palais exigea une dépense égale au revenu de deux jours et demi de tout l'empire (Araï-Dîn-Ka-Jhopra signifie Oeuvre de deux jours et demi). C'est
ensuite le lac sacré de Pochkour (à 15 kilomètres.), lieu de pèlerinage également très fréquenté : le Pochkhour, entouré de collines, l'est aussi de temples, de tourelles, de pavillons, de galeries, d'escaliers de marbre blanc baignant dans les flots; là, vivent des brahmanes, riches des cadeaux apportés par les fidèles. (Maxime Petit).

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Dictionnaire Villes et monuments
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