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Agra

Agra est une grande ville de l'Inde (Uttar Pradesh), située sur la Yamunâ, principalement sur la rive droite ou méridionale. Population : 1,7 million d'habitants (2010). Agra fabrique des chaussures, des broderies et des dentelles en fil d'or, des mosaïques renommées. La ville est un grand marché de grains et de sucre. La culture intellectuelle y a pris un grand essor, et surtout le tourisme grâce à plusieurs de ses édifices inscrits par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.

Histoire.
C'est une ville très ancienne s'il s'agit bien de l'Agrevana (= Lisière de la forêt), mentionnée dans le Mahabharata, et de  l'Agara de Ptolémée. Quoi qu'il en soit, la Agra n'a eu une vraie importance que beaucoup plus tard.  Elle ne fut, jusqu'au milieu du XVIe siècle, qu'une petite place forte de médiocre importance; elle était alors sur la rive gauche de la rivière et était déjà une capitale. Bâber, après sa victoire sur Ibrahim-Khân, s'y établit en 1526. Puis, en 1566, l'empereur Akbar bâtit la forteresse sur la rive droite et fit de la nouvelle ville sa capitale, d'ou lui est venu le nom d'Akbar-âbad (demeure d'Akbar), qui n'a pas prévalu, mais qu'on rencontre quelquefois; elle prit un très grand développement; on prétendait au XVIIe siècle qu'il fallait tout un jour pour en faire le tour à cheval. 
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Bazar d'Agra.
Une rue d'Agra.

La superficie enclose par les anciens murs et dont la moitié seulement est occupée aujourd'hui par des habitations est de 28 km². La ville acquit, par son commerce et sa population, une importance exceptionnelle, et un éclat extraordinaire par les monuments dont elle s'enrichit. Mais, après la mort d'Aureng-Zeyb (1707), Agra, abandonnée par les souverains, déclina rapidement et tomba presque en ruines. La domination anglaise la releva de sa décadence et lui donna une importance nouvelle. 

Monuments.
Le plus grand, sinon le plus important édifice d'Agra, est la vaste citadelle aux murs en pierre rouge qu'y fit construire Akbar et qui renferme plusieurs grands édifices : le palais et la salle d'audience de Shah Djihân, surtout la Mouti-Masdjid « mosquée perle-» dont le mur extérieur est en pierre rouge et dont l'intérieur est en marbre blanc. La cour intérieure, au milieu de laquelle est un bassin pour les ablutions, est entourée sur trois côtés de galeries en arcades; le quatrième côté est formé par une terrasse que soutiennent une multitude de colonnes et surmontée d'une grande coupole flanquée de deux plus petites. C'est, du reste, la disposition générale de ce genre d'édifice; elle se retrouve dans la Djama-Masdjid « mosquée publique », qui se rattache à la citadelle et qui doit en être contemporaine, quoiqu'elle soit hors de l'enceinte. 
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Le Fort d'Agra.
Le Fort d'Agra.

Le monument d'Agra le plus renommé est son fameux Tâj (Tâj Mahal) réputé le plus beau de l'Inde. Le Tâj (ce mot signifie diadème en persan) est un mausolée élevé par l'empereur Shâh Djihân en l'honneur de son épouse favorite Nour-Djihân; il est construit en marbre blanc incrusté de pierres précieuses, élevé sur une terrasse en pierre rouge et entouré d'un jardin; au centre est un dôme de 20 mètres de diamètre et aux quatre côtés sont de hauts minarets. Le tombeau en marbre blanc de Shâh Djihân est placé à côté de celui de sa favorite; ils sont entourés l'un et l'autre d'une balustrade à jour ornée de dessins et d'incrustations. 
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Le Taj Mahal, à Agra.
Le Taj Mahal. Photos : © Serge Jodra, 2011.

Le tombeau d'Akbar est à Sikandra, localité située à une dizaine de kilomètres au Nord de la ville, mais considérée comme un de ses faubourgs; aussi peut-il être compté parmi les monuments d'Agra. C'est une vaste construction dont l'ensemble affecta une forme pyramidale et composée d'étages superposés qui vont en se rétrécissant à mesure que l'on s'élève. Une pierre en marbre blanc placée au centre de l'étage supérieur se trouve au-dessus du caveau qui renferme le corps d'Akbar. L'ornementation de cet édifice est extrêmement riche, mais plusieurs parties en sont fort dégradées. (L. Feer).



Renata Holzbachova, Philippe Bénet, Rajasthan Delhi-Agra : Un art de vivre indo-musulman, Art Création Réalisation - ACR, 2003. - Partir en Inde, au Rajasthan, « le pays des Rois », c'est s'exposer à la tentation du beau et du merveilleux. En marge du désert du Thar, pointant dans l'azur les forteresses et les palais des princes rajputs, les histoires fantasques des maharajas d'un autre temps racontent la divine rencontre de l'hindouisme et de l'islam. L'art islamique, engrangé par les premiers conquérants musulmans à partir du VIIIe siècle, a essaimé à Delhi une architecture très pure de forts, de palais et de mosquée. La période moghole a donné au monde quelques chefs-d'oeuvre de mausolées, comme à Agra le Taj Mahal, « une larme solitaire posée sur la joue du temps ». En épousant une princesse rajpute, Akbar, « le grand Moghol » (1556-1605), qui règne sans partage en Inde au temps de Henri IV, se fait rassembleur et prône le syncrétisme en matière religieuse. Il nous laisse à découvrir sa capitale fantôme, Fathepur Sikri. Empruntant des éléments de l'art islamique et de l'art moghol, les maharajas du Rajasthan ont transformé leurs forts en palais des Mille et Une Nuits, à visiter sans retenue : Jaipur, « la ville rose », Jodhpur, « la ville bleue », Jaisalmer, « la forteresse du désert à la couleur de miel », Bikaner, réputée pour son sublime fort de Junagarh, Udaipur, « la cité de l'aube ». Reste le panache de ces princes du désert que les auteurs ont rencontré : maharajas de Jaipur et de Jodhpur ; princesse de Bikaner ; maharana d'Udaipur ; aristocrates thakurs et rawals d'autres royaumes. Pour cause de démocratie et pour subvenir à leurs besoins, ils ont dû transformer leurs palais en hôtels de luxe. Visite guidée dans les suites cossues de l'Umaid Bhawan de Jodhpur, à Samode, au Lake Palace d'Udaipur... 

Collectif, Rajasthan : Delhi et Agra, Michelin Editions des Voyages, 2010.

Christian Petit, Le Taj Mahal au clair de lune, Fayard, 2006. - Du même, Le songe du Taj Mahal, Fayard, 2005.

John Shors, Sous le ciel de marbre, Buchet-Chastel, 2007. -2Sous un ciel de marbre est la grande saga du Taj Mahal racontée par la princesse Jahanara, fille de l'empereur Shah Jahan qui fit édifier au XVIIe siècle à Agra en Inde, le splendide mausolée de marbre blanc incrusté de pierres précieuses, en souvenir de Mumtaz Mahal, son épouse adorée morte en couches. C'est aussi le roman - sur fond de palais opulents, de harems décadents, d'intrigues de cour, de décapitations publiques - des amours interdites entre la princesse Jahanara et Isa, l'architecte du mausolée. C'est enfin le roman de l'Inde moghole. Traduit de l'américain. (couv.).

Marie-Geneviève Thoisy et Alain Korkos, Sitâ au royaume d'Agra, RMN, 2006.




Pages sur le Taj Mahal et sur le Fort d'Agra (site sur patrimoine mondial de l'Unesco).


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Dictionnaire Villes et monuments
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