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La littérature pâli
La littérature pâlie ou pâli est constituée par les textes écrits en langue pâli. Si l'on excepte quelques chroniques comme le Mahâvamso, dont la publication en 1837, par G. Turnour, secrétaire colonial de Ceylan (anc. Sri Lanka), a fait, date dans les études indiennes, et le Dipavamso (éd. et trad. Oldenberg, Londres, 1879), la littérature pâlie consiste surtout dans le Tipitaka ou ensemble des saintes écritures du bouddhisme du Sud et des commentaires dont elles ont été l'objet. Les opinions des chercheurs européens sur l'âge et la valeur historique de ces textes a été très partagée.  Quelques-uns, comme Max Müller, Oldenberg et Rhys Davids, acceptant en somme les récits singhalais sur les conciles et la rédaction du canon pâli, ont soutenu que ces textes sont les plus anciens que nous possédions sur le bouddhisme et ceux qui nous donnent l'idée la plus approchante de l'état primitif de cette religion. De leur côté, Senart et Minayen contestaient, non sans raison, la haute antiquité de la tradition cinghalaise et ses prétentions à représenter la parole authentique du maître et la forme originelle de sa communauté. Il va de soi que nous ne pouvons entrer ici dans cette discussion. Nous voudrions seulement dresser un tableau rapide de cette littérature.

Le Tipitaka ou « les trois corbeilles » est divisé, comme son nom l'indique, en trois collections, celle du Vinaya ou de la discipline, celle des Souttas ou prédications du Bouddha, et enfin celle de l'Abhidhamma ou métaphysique.

I- Le Vinaya-Pitaka est à son tour divisé en cinq livres :

1° la Pardjikâ, qui traite des quatre péchés capitaux entraînant l'exclusion de la communauté;

 2° la Pâcitti, ou expiation des fautes moins graves;

3° le Mahâ-vagga ou grande section, qui contient le recueil du Pâtimokkha dont on a voulu faire le noyau de toute la règle monastique du bouddhisme;

4° le Goutta-vagga ou petite section, qui renferme notamment les dispositions relatives à l'ordre des nonnes et les notices sur les conciles de Râjagaha et de Vesâli;

5° le Parîvâra-pâtha, qui n'est guère qu'un résumé des précédents. 


Il. Le Soutta-Pitaka se divise également en cinq parties à leur tour subdivisées en un très grand nombre de chapitres de dimensions fort diverses, en prose ou en vers : 

1° le Dîgha-nikâya contient 34 souttas « étendus » : mentionnons particulièrement le Mahâ-parinibbânasoutta, qui raconte les circonstances de la mort du Bouddha; 

2° le Majjhima-nikâya renferme 757 souttas de longueur « moyenne ».

3° le Samyoutta-nikâya.

4° l'Angouttava-nikâya.

5° le Khouddaka-nikâya, partie la plus intéressante peut-être, celle des « petits » souttas, qui contient quinze chapitres dont les plus célèbres sont le recueil de stances si souvent édité et traduit du Dhammapada et la collection des Jâtakas ou récits des naissances antérieures du Bouddha.

III. L'Abhidhamma-Pitaka, divisé en sept livres, est la partie la moins ancienne de l'ensemble : c'est aussi celle dont la lecture est la plus rebutante et par suite longtemps la moins étudiée. On peut y rattacher un texte non canonique, mais qui n'en a pas moins excité un intérêt considérable en Europe, le fameux Milinda-panho, sorte de dialogue, à la façon socratique, entre le roi indo-grec Ménandre et le moine bouddhiste Nâgasena.

Disons pour finir, si l'on veut avoir une idée exacte de l'étendue de cette littérature sacrée, que d'après les calculs de la Pâli text Society, elle occupe de neuf à dix mille pages. (A. Foucher).

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