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Les sports
Sports athlétiques
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Gymnastique
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Athlétisme proprement dit
Course à pied
Course sur piste
Course sur route
Cross-country
Lancer
Saut
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Natation

Jeux olympiques antiques

Sports de combat
Boxe, lutte, jiu-jitsu, judo, escrime
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Jeux du cirque, à Rome
Courses de chevaux
Combats de gladiateurs
Naumachies
Combats d'animaux

Courses de taureaux


Chasse, pêche de loisir
Jeux de balle
Football, rugby, barette, soule, polo, base-ball, basket-ball, hockey, crosse, cricket, golf, push-ball.
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Paume et dérivés
Paume, pelote basque, croquet
Tennis, badminton
Pirouette, bâtonnet

Ephédrisme (jeu grec antique)

Sports mécaniques
Cyclisme
Motocyclisme, automobilisme
Aéronautisme, motonautisme

Sports de glisse
Patinage, ski, luges et bobs

Jeux de précision
Billard, bagatelle
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Jeux de tir
Arbalète, arc, boomerang, lance-pierres, fronde, tir à la carabine et au pistolet

Jeux de plein air divers
Cerceau, montgolfière, mail, voile, boules, alpinisme, cerf-volant, lawn billiards, jeu de bague

Le sport désigne d'une façon générale les exercices physiques qui mettent en jeu les forces et l'énergie du corps, tout en développant certaines qualités morales ; mais encore faut-il qu'ils aient le caractère d'un divertissement. Le canotage est un sport ; nous n'appellerons pas sportif le batelier qui dirige sa gondole à travers les canaux de Venise. Quoique d'importation anglaise, ce mot dérive d'une ancienne expression française : desport, desporter signifiant « plaisir », « divertissement » et qui s'employait indifféremment pour les jeux physiques ou les jeux de la parole. Rabelais, le grand écrivain du XVIe siècle, a écrit « Se desportaient [...] es près et jouaient à la balle, à la paume ». 

Les sports dans l'histoire.
Si le mot n'est pas nouveau, la chose l'est moins encore.

En Grèce.
C'est en Grèce que l'on trouve un esprit vraiment sportif. Homère rapporte déjà que l'on célébrait des jeux aux funérailles des guerriers de marque. Plus tard, on mit un soin égal à former le corps et l'esprit. Les lois de Solon obligeaient les jeunes Athéniens à se livrer à la gymnastique. 

Les enfants fréquentaient de douze à dix-huit ans les palestres; dans les gymnases, ouverts à tous, adolescents et hommes mûrs rivalisaient de force et d'adresse; c'est là que se formaient les athlètes (du grec athla = prix), qui devaient prendre part aux grands concours nationaux.

La population de l'Hellade tout entière se passionnait pour les jeux célébrés en grande pompe à Olympie, à Athènes, dans l'isthme de Corinthe. Les vainqueurs, ceints d'une couronne d'olivier ou d'une guirlande de feuilles de pin, traversaient la Grèce en triomphateurs; leur ville natale, fière de leur gloire, les accablaient d'honneur; les poètes célébraient magnifiquement leurs exploits et ils vivaient dans la mémoire des hommes à l'égal des plus sages législateurs ou des plus habiles généraux.

Les athlètes devaient exceller dans cinq exercices saut, lutte, course, lancement du disque et du javelot, qui, mettant: en action tous les muscles. L'éducation physique, basée sur les principes de la thérapeutique, développait la souplesse et la grâce autant que la force. Ce peuple, merveilleusement artiste, qui plaçait ses jeux sous l'égide d'Aphrodite et d'Apollon, éleva le sport à un degré de pureté et d'harmonie, qui n'a plus été atteint et qui reste à nos yeux comme un magnifique idéal.

A Rome.
La beauté grecque fut remplacée par la brutalité romaine : les premiers Romains pratiquèrent également le saut, la course, le pugilat (boxe), la lutte et généralement les exercices qui préparaient à la guerre, sans que les enfants d'ailleurs fussent obligés de fréquenter les établissements de gymnastique; mais on ne retrouve plus la même culture complète et rationnelle, le même souci d'élégance.

Le peuple romain, amoureux des fêtes, réclamait « panem et circenses », le cirque aussi bien que le pain. Pour ménager leur popularité, les consuls et empereurs prirent la coutume de donner des jeux auxquels ne prenaient part active que les professionnels. Peu à peu, la populace blasée et l'aristocratie corrompue exigèrent des spectacles de sang. 

Le rétiaire jetait son vaste filet sur le mirmillon armé d'une courte épée. Des gladiateurs à cheval, ou montés sur des chars, s'entretuaient dans les cirques. Des galères se heurtaient dans les naumachies. Puis ce furent les massacres en grand, des combats de bêtes féroces, des centaines de captifs égorgés ou. livrés aux lions, aux panthères, aux ours, des supplices raffinés, des repas de chair humaine sur les arènes, arrosées d'eau de senteur, et aux acclamations d'une foule délirante. Cette férocité indiquait la complète décadence des sports; quelques particuliers se livraient au jeu de paume, à la gymnastique; mais l'idéal grec semblait perdu.

Le Moyen Âge.
L'ancienne Gaule connut des jeux assez brutaux; les Gaulois prenaient plaisir aux combats singuliers. On vit Pépin le Bref, roi des Francs, entrer dans une arène, où luttaient un lion et un taureau et les abattre de son épée. Le roi n'est-il pas d'ailleurs, aux termes du Roman de la Rose, « le plus ossu, le plus corsu ? »

Pendant tout le Moyen-Age, il fallait que chacun fût en mesure de défendre sa vie, continuellement menacée. On se souciait alors fort peu de l'instruction, abandonnée aux seuls moines; il ne s'agissait que d'être fort, le plus fort. Aussi les nobles consacraient-ils la plus grande partie de leur temps à manier l'épée à une ou à deux mains, la lance, la masse d'arme, tandis que le peuple s'exerçait à l'arbalète, à l'arc, à la hallebarde, à l'épieu.

La chevalerie adoucit les jeux et les transforma en divertissements luxueux, chantés par les trouvères et troubadours. Les tournois mettaient en valeur la grâce et la vaillance des seigneurs; ceux-ci étaient encouragés par la présence des dames dont ils portaient fréquemment un gage sur leurs armures; il arrivait qu'un adversaire s'emparât de ces gages qui pouvaient être renouvelés. On raconte qu'après un tournoi « les dames s'en allaient les cheveux sur leurs épaules et leur cotte sans manches, car toutes avaient donné aux chevaliers pour les parer, et guimpes et chaperons, manteaux et camises, manches et habits»; lorsqu'elles s'en aperçurent « elles en furent comme toutes honteuses, mais sitôt qu'elles virent que chacun était dans le même état, elles se mirent toutes à rire de leur aventure ».

Le jeu de paume était très en faveur dans toutes les classes de la société.  On pratiquait alors la lutte; et les jeux de la soule, de la crosse, du mail.

Les temps modernes.
La Renaissance fit prédominer la culture intellectuelle sur la culture physique; les siècles qui suivirent amenèrent la décadence des jeux, à l'exception des jeux de hasard et des carrousels. Pendant le XIXe siècle, on s'est  livré à l'équitation, du canotage, à la gymnastique. Mais ce n'est guère que depuis les années 1880 que le sport a pris le développement qui est toujours le sien aujourd'hui.

Les sports du point de vue des sportifs.
Les sports, c'est-à-dire les jeux qui donnent à l'exercice physique une part prépondérante, tiennent une grande place dans la vie des enfants et encore aussi dans celle de beaucoup d'adultes. On peut sans doute distinguer deux sortes de jeux physiques : ceux, comme la gymnastique, les exercices de musculation, voire le jogging, que l'on pratique avec des motivations qui tiennent à la santé, à l'hygiène ou à l'esthétique, moins que dans une perspective ludique, qui est celle des sports proprement dits.  Mais il est assez difficile de tracer la limite précise entre les exercices gymnastiques et variantes, d'une part, et le jeu sportif, d'autre part, qui reproduit la plupart des premiers : course, lutte, saut, etc., le mobile au final étant souvent dans les deux cas, quel que soit l'habillage mental qu'on donne à son activité,  l'amour-propre, le désir d'affirmer une prééminence sur les concurrents ou camarades. 

Le saut donne lieu à des combinaisons peu variées, saut en hauteur ou en longueur.  L'adresse à grimper donne lieu à divers jeux d'enfants - dont celui, autrefois très pratiqué, du mât de cocagne, offrant au haut du mât bien savonné un prix au plus adroit grimpeur - et d'adultes - l'escalade. 

Le jet d'un corps pesant, ordinairement d'un disque ou d'un palet, est un sport répandu, soit qu'on se borne à en faire une épreuve de vigueur en jetant le plus loin possible un disque très lourd, un marteau, etc., soit qu'on le transforme en jeu d'adresse en visant à atteindre un certain objet ou à s'en rapprocher le plus possible : par exemple, dans le jeu du tonneau, du bouchon, de boules ou du cochonnet, de quilles, etc. On y peut rattacher les innombrables variétés du jeu de balle, de bille ou de paume, dont la vogue est encore aussi vive qu'au temps de l'Odyssée, football, rugby, tennis, cricket, billard, etc.

Aux sports proprement dits se rattachent les jeux militaires, inséparables des exercices militaires, attendu que chacun de ceux-ci est pratiqué comme jeu par ceux qui en ont le goût. A travers l'histoire, et dans beaucoup de sociétés, les jeux militaires sont les plus ou même les seuls goûtés des adultes : escrime de l'épée ou de la lance, tir de l'arc, etc. Aujourd'hui encore, l'escrime, le tir sont des jeux très pratiqués. Au Moyen âge, les tournois ont tenu dans la vie des nobles une très large place. Les carrousels qui leur ont succédé n'en étaient qu'un pâle reflet. 

Les seul jeu sanglant pratiqué aujourd'hui, et qui puisse être assimilé aux jeux militaires, est la chasse. Parmi les autres jeux cruels, notre époque ne connaît plus de combats sanglants que ceux qui ont pour victimes des animaux, combats de coqs notamment en Malaisie, combats de taureaux en Espagne, dans le Midi de la France et en Amérique du Sud. On peut rattacher à ces sports, la pêche de loisir.

Les sports du point de vue des spectateurs.
Jusqu'ici nous nous sommes placés seulement au point de vue de ceux qui prennent part au jeu. Mais il y en a un autre, non moins important. En effet, dans presque tous les sports, le plaisir est double : à celui des acteurs s'ajoute celui des spectateurs, lequel devient dans une foule de cas le but principal du jeu. Il en résulte naturellement de profondes modifications dans l'organisation de celui-ci, désormais approprié au spectacle qu'il s'agit d'offrir. Une grande part du plaisir tenant à l'incertitude du succès final, on tend à équilibrer les chances de manière à ménager jusqu'au bout ce genre d'intérêt. D'autre part, les jeux dégénèrent en véritables combats, d'autant plus passionnants pour le spectateur, mais n'ayant plus rien de leur caractère primitif pour les acteurs; ces derniers deviennent des professionnels qui vivent du spectacle offert par eux aux badauds. Ainsi s'est développée depuis un peu plus d'un siècle, à côté de  l'industrie des saltimbanques, des prestidigitateurs, des cirques et à un degré plus intellectuel du théâtre (danse, représentations scéniques, concerts, etc.), celle du sport de compétition. Une industrie qui est aujourd'hui à la base d'une économie florissante. 

Les grandes rencontres sportives, jeux olympiques, championnats divers, attirent de nos jours la plus grande affluence de spectateurs; leur vogue dépasse celle des représentations scéniques (théâtre, etc.). Les courses cyclistes et de chevaux à l'époque contemporaine, ont un impact qui rappelle celui des courses à pied et des courses de chars dans l'Antiquité; la lutte, la boxe excitent encore l'enthousiasme de milliers de spectateurs, comme autrefois les combats de gladiateurs, qui furent le passe-temps favori des Romains. Le football a, pour sa part, pris une importance planétaire, dont on ne connaît pas de précédents. Ajoutons, qu'il existe aussi, de façon plus ou moins importante selon les pays, un élément supplémentaire, qui modifie complètement le caractère psychologique du plaisir du jeu, le pari, même si celui-ci joue un bien plus grand rôle dans les jeux d'intelligence que dans les sports. (H. Laurent).



Michaël Attali, Jean Saint-Martin, Dictionnaire culturel du sport, Armand Colin, 2010.

Thierry Terret, Histoire du sport,  PUF (QSJ?), 2010. - Le sport, tel que nous le concevons aujourd' hui, avec ses règles, ses techniques, ses pratiques, et ses pratiquants, ses représentations et institutions, ses records et ses valeurs trouve sa genèse dans l'Angleterre en pleine révolution industrielle du XVIIIe siècle. Les pratiques plus anciennes répondaient à des fonctions militaires, éducatives ou sacrées et ne sauraient être assimilées aux logiques sportives contemporaines qui oscillent entre traditions, poids du marché et enjeux politiques. Depuis les public schools jusqu' à Zinédine Zidane, cet ouvrage retrace l'histoire du sport et montre comment l'étude de ce qui constitue une véritable culture de masse offre l'un des meilleurs miroirs de notre société. (couv.).

Raymond Thomas, Histoire du sport, PUF (Que sais-je?), 2006. - La signification du sport varie dans le temps et dans l'espace. Les jeux, les activités physiques de délassement pratiquées par un groupe social, font partie intégrante des manières de vivre et de penser d'une société. Leur sens et les valeurs qui y sont attachées ont beaucoup évolué au fil des civilisations. Analyser le phénomène sportif conduit à en appréhender les dimensions idéologiques, culturelles, économiques comme politiques. De l'Antiquité à nos jours, cet ouvrage nous montre comment le sport est le reflet de la société tout en participant à son évolution. (éd.).

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