L'intuitionnisme
(de
Intuition) désigne une approche qui accorde une importance
centrale à l'intuition ou à la perception
immédiate du monde extérieur dans la construction des connaissances.
Intuitionnisme
philosophique.
En philosophie,
l'intuitionnisme repose sur l'idée que certaines vérités fondamentales
sont saisies directement par l'intuition, sans nécessiter de raisonnement
discursif.
Intuitionnisme
éthique.
L'intuitionnisme
éthique (Henry Sidgwick, G. E. Moore) propose que certaines vérités
morales sont immédiatement évidentes ou auto-évidentes pour l'esprit.
Les intuitions permettent de distinguer le bien du mal de manière immédiate.
Les intuitions morales varient selon les penseurs : certaines sont universelles,
d'autres dépendent du contexte. La faiblessse de l'intuitionnisme éthique
est son manque de méthode pour trier les intuitions contradictoires.
Intuitionnisme
métaphysique.
Pour Bergson, l'intuition
est une méthode de connaissance qui dépasse les limites de l'intellect
et accède directement à la réalité intérieure du temps et de la durée.
L'intellect, qui est analytique, est complémentaire à l'intuition,
qui est synthétique et profonde.
Intuitionnisme
mathématique.
L'intuitionnisme
en mathématiques est un courant fondé par L. E. J. Brouwer (1881-1966)
au début du XXe siècle et qui est concerné par les fondements
et la nature des objets mathématiques. Il s'oppose aux approches formalistes
et logicistes des mathématiques. Les logiques constructives inspirées
de Brouwer ont influencé le développement de nouvelles branches des mathématiques
(logique intuitionniste, théorie des types, etc.).
L'intuitionnisme
est une approche constructiviste qui place au premier plan la notion d'acte
constructif ou d'action pour établir la vérité mathématique. Elle s'oppose
au formalisme défendu Par Hilbert,
et rejette aussi le réalisme platonicien, qui affirme que les objets mathématiques
ont une existence indépendante de l'esprit humain. Au contraire, il soutient
que les objets mathématiques n'ont de sens que s'ils peuvent être construits
de manière effective par un processus mental intuitif. Les mathématiques
dans le cadre intuitionniste doivent découler d'une construction mentale
concrète et effective. Une preuve mathématique doit être constructive,
montrant explicitement comment obtenir l'objet mathématique en question.
L'intuitionnisme
rejette le principe du tiers exclu,
qui stipule que pour toute proposition mathématique, soit elle est vraie,
soit elle est fausse. Selon l'intuitionnisme, il existe un troisième état,
le non-établi, ce qui signifie que certaines propositions peuvent
ne pas être prouvables ni vraies, ni fausses. Il rejette également certaines
constructions basées sur la théorie des
ensembles,
comme celles qui impliquent des ensembles infinis non construits. Les ensembles
infinis doivent être construits progressivement, et un objet infini n'est
pas considéré comme mathématiquement valide tant qu'il n'a pas été
effectivement construit.
Enfin, l'intuitionnisme
rejette souvent aussi les preuves par l'absurde (reductio
ad absurdum), car cela implique d'accepter le tiers exclu. Les preuves
doivent être constructives et ne pas supposer l'existence d'objets sans
les construire effectivement.
Intuitionnisme
en épistémologie.
Dans le domaine
de l'éoistémologie, l'intuitionnisme est une approche qui valorise
l'intuition comme source de connaissance, en contraste avec des méthodes
purement empiriques ou rationnelles. Il postule la connaissance immédiate
(ertaines idées ou vérités sont accessibles immédiatement à l'esprit,
sans médiation) et s'oppose au scepticisme (les intuitions offrent des
certitudes immédiates contre les doutes systématiques). |