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Les
homéoméries ou homoeoméries, particules
similaires en nombre infini, étaient, suivant
Anaxagore,
le principe matériel, la substance
de toutes choses ( Aristote, Métaph,
I, 3).
" Il pensait,
nous dit Diogène Laërce (Vie d'Anaxagore),
que les principes des choses consistent en petites parties toutes semblables
les unes aux autres [...], et que l'univers a été formé de corpuscules,
de parties menues et conformes entre elles."
Le nombre des homéoméries
ne peut être ni augmenté ni diminué. Voilà pourquoi la quantité de
matière dont se compose le monde demeure constante, quelles que soient
les transformations qu'on y observe. C'est par une erreur de langage que
la combinaison des éléments (sugkrisis),
et leur séparation (diakrisis)
sont appelées naissance et mort. La nutrition d'ailleurs n'est possible
que parce que les aliments sont composés des mêmes particules similaires
que les organes de la vie qu'ils entretiennent.
D'après cela, on
serait tenté au premier abord d'assimiler les homoeoméries d'Anaxagore
aux atomes des Épicuriens: Mais il faut noter,
entre les deux systèmes, cette différence que les atomistes considéraient
leur matière première comme douée par elle-même de la propriété
de se mouvoir, tandis, que la, cause du mouvement
et de la réunion des homoeoméries est cette intelligence,
ce noûs, que Platon et Aristote
louent Anaxagore d'avoir nommée pour la première fois le principe de
l'arrangement et de l'ordre de l'univers.
(B.
E.). |
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