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Formalisme
(de formalis, relatif à la forme). - Importance attribuée au point
de vue formel, qui va jusqu'à nier ou du moins à diminuer l'élément
matériel. Par exemple
:
a) Formalisme
moral : morale formelle de Kant, d'après laquelle
la loi morale nous oblige non par son contenu ou sa matière, c'est-à -dire
le bien ou la perfection qu'elle nous commande de réaliser, mais par sa
forme, c'est-à -dire par son caractère impératif et obligatoire.
b) Formalisme
esthétique : théorie de l'art pour l'art. - Par extension ce mot
s'applique à la pensée et au raisonnement qui dégénèrent en mécanisme
verbal.
c) Formalisme
mathématique : approche en philosophie des mathématiques,
qui fut défendue au début du XXe siècle
par David Hilbert en opposition à l'intuitionnisme
de L.E.J. Brouwer, et qui considère que les mathématiques peuvent être
étudiées indépendamment du sens ou de la référence à des objets mathématiques
concrets. Le formalisme tend à minimiser ou ignorer les aspects intuitifs
ou ontologiques des mathématiques.
Il ne dépend pas de
l'intuition humaine concernant les concepts mathématiques. Il insiste
plutôt sur les règles et les symboles formels, les structures logiques
et les manipulations symboliques, qui servent à générer des énoncés
mathématiques et des déductions à partir de ces énoncés. Le formalisme
considère les mathématiques comme un système axiomatique, où un ensemble
d'axiomes de base est énoncé à partir duquel toutes les autres vérités
mathématiques sont dérivées de manière rigoureuse. Toutes les étapes
des déduction doivent être justifiées en suivant les règles du système
formel.
On a reproché au
formalisme de ne pas fournir de réponse satisfaisante aux questions ontologiques
sur ce que sont réellement les mathématiques et sur la signification
des symboles et des règles utilisés. |
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