 |
Le
Droit maritime est l'ensemble des lois, règlements et usages suivis pour
le commerce par mer et dans les rapports des puissances navales entre elles.
Il contient certaines parties mixtes avec le Droit
commercial et le Droit des gens.
La mer est considérée comme essentiellement libre; tous les humains ont
le droit de la traverser en tous sens par les différents moyens de la
navigation, et il n'est pas d'Etat qui puisse s'en
attribuer le domaine à l'exclusion des autres.
La mer n'est pas
susceptible de devenir une propriété privée pour trois raisons principales
:
1° parce
qu'elle est indispensable à tous les peuples;
2° parce qu'ils
peuvent tous en user, comme de l'air et de la lumière, sans que la jouissance
générale nuise en rien à la jouissance de chacun en particulier;
3° parce qu'en vertu
de son immensité et de sa fluidité elle échappe à la puissance corporelle
des humains.
Le Droit écrit, pas
plus que ce qu'il est convenu d'appeler le Droit
naturel, ne reconnaît un empire exclusif de l'Océan : les seules
exceptions que les peuples fassent au principe de la liberté absolue des
mers concernent les portions de mer qui baignent les côtes, parce qu'elles
forment la frontière naturelle des pays, et les mers fermées ou intérieures
dont un seul État possède tous les rivages. De
la liberté de l'Océan résulte la liberté du commerce maritime : deux
nations peuvent en tout temps échanger leurs produits à travers les mers,
sans qu'un autre peuple ait le droit d'imposer des conditions à ce négoce
ou de l'entraver.
Cependant il est
souvent arrivé qu'un Etat possesseur d'une nombreuse marine, se trouvant
engagé dans une guerre, a prétendu user de tous les moyens pour triompher
de son ennemi : par exemple, empêcher tout commerce des autres nations
avec cet ennemi, prendre leurs navires s'ils violaient cette défense,
saisir les marchandises de l'ennemi à bord des bâtiments neutres et les
marchandises des neutres à bord des bâtimonts de l'ennemi, soumettre
sur les mers tous les navires à des perquisitions tyranniques pour constater
leur nationalité et la nature de leur chargement, etc. Ce sont là des
pratiques injustes, et qui ne s'appuient que sur des sophismes et des usages
arbitraires, trop souvent fondés sur un abus de la force.
(B.). |
|