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Thomas
Woodrow-Wilson
est le 28e président
des États-Unis (1913-1921). il est né à Stauton (Virginie)
le 28 décembre 1856 et mort le 3 février 1924 à Washington.
Il grandit dans une famille profondément religieuse et cultivée, son
père étant pasteur presbytérien. Enfant, il montre un intérêt vif
pour l'apprentissage, bien qu'il apprenne à lire tardivement, ce qui suggère
aujourd'hui une possible dyslexie. Il étudie avec acharnement, d'abord
à Davidson College puis à Princeton, où il excelle et développe un
goût prononcé pour la politique et l'histoire. Il poursuit des études
de droit et obtient un doctorat en sciences politiques à l'université
Johns Hopkins, devenant ainsi un intellectuel respecté.
Wilson commence sa
carrière comme professeur d'histoire et de sciences politiques. Il enseigne
dans plusieurs universités avant de rejoindre Princeton en 1890. Il se
distingue rapidement par son éloquence et ses idées novatrices sur l'éducation.
Sa vision de la réforme universitaire, centrée sur un enseignement de
qualité et une plus grande ouverture intellectuelle, le mène à la présidence
de Princeton en 1902. En tant que président, il met en oeuvre des changements
importants, cherchant à moderniser l'institution et à renforcer son prestige
académique. Cependant, ses réformes audacieuses suscitent aussi des résistances
au sein de la communauté universitaire.
Sa réputation d'intellectuel
réformateur dépasse les murs de l'université. Le Parti démocrate voit
en lui un candidat idéal pour la politique. En 1910, il est élu gouverneur
du New Jersey, où il continue son oeuvre
réformatrice en mettant en place des mesures progressistes.
Son succès rapide et son éloquence le propulsent sur la scène nationale.
En 1912, il se présente à l'élection présidentielle américaine. Dans
un contexte de division du Parti républicain, il remporte l'élection
avec une large majorité au collège électoral.
La présidence de
Wilson est marquée par une ambition réformatrice considérable, qu'il
nomme la Nouvelle Liberté. Il met en place des réformes économiques
majeures, notamment la création de la Réserve fédérale, une réforme
du système bancaire, et la création d'une commission fédérale du commerce
pour réguler les grandes entreprises. Il abaisse les droits de douane
et instaure l'impôt sur le revenu, modifiant profondément le paysage
économique américain. Parallèlement, il s'efforce de promouvoir la justice
sociale et de lutter contre les inégalités.
Cependant, le mandat
de Wilson est rapidement dominé par les affaires internationales et la
Première
Guerre mondiale. Au début du conflit en Europe
en 1914, il proclame la neutralité des États-Unis, souhaitant préserver
son pays des horreurs de la guerre. Il tente de jouer un rôle de médiateur
pour parvenir à une paix négociée. Malgré ses efforts, les tensions
s'accumulent. La guerre sous-marine à outrance menée par l'Allemagne,
notamment le torpillage du Lusitania en 1915, et la découverte
du télégramme Zimmermann en 1917, qui propose une alliance entre l'Allemagne
et le Mexique contre les États-Unis,
poussent finalement Wilson à déclarer la guerre à l'Allemagne en avril
1917.
Une fois engagé
dans la guerre, Wilson se mobilise avec détermination. Il transforme l'économie
américaine pour soutenir l'effort de guerre et envoie des millions de
soldats en Europe. Il présente sa vision de l'après-guerre dans ses fameux
Quatorze
Points, un programme ambitieux pour une paix juste et durable, fondée
sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la liberté des mers,
et la création d'une Société des Nations pour
garantir la paix collective. Après la victoire des Alliés en 1918, Wilson
se rend en Europe pour participer à la Conférence de paix de Paris.
À Versailles, Wilson
se heurte aux réalités complexes de la politique européenne et aux ambitions
des autres puissances alliées. Le Traité de Versailles, bien que
comportant la création de la Société des Nations, est loin de correspondre
entièrement à ses idéaux. Il rentre aux États-Unis pour défendre le
traité devant le Sénat, mais se heurte à une forte opposition, notamment
de la part des Républicains qui craignent une perte de souveraineté américaine.
Malgré ses efforts et une tournée épuisante à travers le pays pour
mobiliser l'opinion publique, le Sénat refuse de ratifier le Traité
de Versailles et les États-Unis ne rejoignent pas la Société des
Nations.
Cette défaite politique
et personnelle est un coup dur pour Wilson. Déjà affaibli par la fatigue
et le stress, il est victime d'une grave attaque cérébrale en 1919 qui
le laisse partiellement paralysé. Malgré son état de santé précaire,
il continue d'exercer la présidence jusqu'à la fin de son mandat en 1921,
assisté par sa seconde épouse, Edith Bolling Galt Wilson. Thomas Woodrow
Wilson meurt en 1924. |
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