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Léopold
Sédar Senghor est un écrivain et homme politique sénégalais
nét le 9 octobre 1906 à Joal, un village côtier du Sénégal,
dans une famille bourgeoise sérère catholique, et mort le 20 décembre
2001, à Verson, dans le Calvados. Président
du Sénégal de 1960 à 1980.
Son père, Basile Diogoye Senghor, est un commerçant aisé. Il passe son enfance entre Joal et Djilor, le village de sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhoum. Après des études primaires à la mission catholique de Ngazobil, il entre au séminaire de N’Gaszobil en 1922, puis à Dakar en 1926, toujours dans le but initial de devenir prêtre. Cependant, il est renvoyé du séminaire en 1928, apparemment pour avoir manifesté un intérêt excessif pour les jeunes filles. Il se tourne alors vers l'enseignement et entre en classe de seconde au lycée Van Vollenhoven de Dakar. En 1928, il obtient une bourse pour continuer ses études en France. Il arrive à Paris et entre au lycée Louis-le-Grand, où il côtoie Georges Pompidou et Aimé Césaire, ce dernier devenant un ami proche. Il poursuit ses études supérieures à la Sorbonne, où il étudie la grammaire, le latin, le grec et la littérature. Il est influencé par ses professeurs, notamment Gustave Lanson et Robert Lefranc. Il obtient l'agrégation de grammaire en 1935, devenant le premier agrégé africain. Après son agrégation, Senghor est nommé professeur au lycée de Tours en 1935, puis au lycée Saint-Maur-des-Fossés près de Paris en 1938. Durant cette période, il approfondit sa réflexion sur l'identité noire et, avec Aimé Césaire et Léon Gontran Damas, il fonde le mouvement de la Négritude. Ce mouvement littéraire et politique vise à valoriser la culture et la civilisation africaines face à l'assimilation coloniale et au racisme. Il participe à la revue L'Étudiant Noir, qui devient un organe important de ce mouvement. Il commence également à écrire de la poésie, abordant les thèmes de l'Afrique, de l'exil, de la négritude et de la culture sérère. La Seconde Guerre mondiale éclate en 1939. Senghor est mobilisé dans l'armée française au sein d'un régiment de tirailleurs sénégalais. En juin 1940, il est fait prisonnier par les Allemands lors de la bataille de France. Il passe deux ans dans différents camps de prisonniers de guerre, notamment au Frontstalag 230 à Poitiers. Malgré les conditions difficiles de la captivité, il continue à réfléchir et à écrire. Il est finalement libéré en 1942 pour raisons médicales, probablement à cause d'une pneumonie. Après sa libération, Senghor reprend son poste de professeur au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés. Il continue à enseigner tout en s'engageant de plus en plus dans la vie politique. Il participe à des mouvements de résistance et à la reconstruction de la France après la guerre. En 1945, il est élu député du Sénégal à l'Assemblée Constituante française, puis à l'Assemblée Nationale. Il représente le Sénégal au sein des institutions françaises et se bat pour l'égalité des droits et l'amélioration des conditions de vie des populations africaines. Il s'intéresse particulièrement au statut des colonies et à la question de l'Union française. Sur le plan littéraire, cette période est également très riche. En 1945, il publie son premier recueil de poèmes, Chants d'ombre, qui connaît un succès immédiat et marque l'entrée de la Négritude dans la littérature française. Il continue à écrire et publie Hosties noires en 1948, un recueil de poèmes inspiré par la guerre et la souffrance des peuples noirs, ainsi que Chants pour Naëtt en 1949, un recueil plus personnel et lyrique dédié à sa femme. À la fin des années 1940, Léopold Sédar Senghor est devenu une figure majeure de la littérature francophone et un acteur politique important, préparant le terrain pour l'indépendance du Sénégal et son rôle futur en tant que premier président de la République du Sénégal. Il est alors à la fois un intellectuel reconnu, un poète célébré et un homme politique engagé, jetant les bases de son oeuvre et de son action pour les décennies à venir. Dans les années 1950, Senghor, toujours député à l'Assemblée Nationale française, continue de plaider pour une évolution statutaire des colonies françaises d'Afrique, tout en approfondissant sa pensée sur la Négritude. Cette période est aussi celle de la consolidation de son rôle de figure intellectuelle et politique de premier plan, tant en France qu'en Afrique. Senghor s'investit pleinement dans la politique sénégalaise. Il participe activement aux discussions et négociations qui mènent à l'autonomie puis à l'indépendance du Sénégal. Il fonde le Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) qui deviendra ensuite l'Union Progressiste Sénégalaise (UPS), le parti qui dominera la scène politique sénégalaise pendant des décennies. Son action politique est guidée par une vision de l'indépendance qui ne rompt pas totalement les liens avec la France, mais qui cherche à établir une coopération basée sur le respect et l'égalité. Il est un ardent défenseur de la Francophonie, qu'il conçoit comme un espace d'échange culturel et politique privilégié. L'année 1960 marque un tournant majeur avec l'indépendance du Sénégal. Léopold Sédar Senghor est élu premier président de la République du Sénégal. Dès lors, il se consacre à la construction de la nation sénégalaise. Il met en oeuvre une politique de développement économique et social ambitieuse, tout en veillant à préserver l'unité nationale et la stabilité politique. Son action est caractérisée par un souci constant de modernisation du pays, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'agriculture. Il met en place un système de parti unique, l'UPS, qu'il justifie par la nécessité de consolider l'unité nationale et de garantir la stabilité politique du jeune État. Cette période est aussi celle de la construction de Dakar comme une capitale africaine rayonnante, un centre culturel et intellectuel important. Parallèlement à son action politique, Senghor continue de développer son oeuvre littéraire et intellectuelle. Il publie des recueils de poèmes qui témoignent de sa sensibilité, de son amour pour l'Afrique et de sa réflexion sur la condition humaine. La Négritude reste un thème central de son oeuvre, qu'il enrichit et affine au fil des années. Il reçoit de nombreuses distinctions littéraires et académiques, reconnaissant son apport majeur à la littérature et à la pensée africaine et francophone. Son oeuvre poétique est traduite et étudiée dans le monde entier, et contribue à faire connaître la culture africaine et à promouvoir le dialogue interculturel. Senghor exerce la présidence du Sénégal pendant vingt ans, jusqu'à sa démission volontaire en 1980. Cette décision, rare à l'époque en Afrique, témoigne de son attachement aux principes démocratiques et de sa volonté d'assurer une transition politique pacifique. Après avoir quitté la présidence, il se retire de la vie politique active, mais continue d'être une figure respectée et écoutée, tant au Sénégal qu'à l'étranger. Il s'installe en France, mais reste très attaché à son pays et à l'Afrique. Léopold Sédar Senghor continue d'écrire, de participer à des conférences et de promouvoir le dialogue entre les cultures. Il est élu à l'Académie Française en 1983. Il décède en 2001, en Normandie. |
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