Il est issu de la famille Al Saoud, qui avait perdu le contrôle de son territoire au profit de la dynastie Al Rachid. En 1891, alors qu'il est encore enfant, sa famille est contrainte à l'exil au Koweït après la prise de Riyad par leurs rivaux. Il grandit dans cet exil, nourrissant l'ambition de restaurer la domination de sa famille sur le Najd. En 1902, à l'âge de 26 ans, il lance une expédition audacieuse et parvient à reprendre Riyad, marquant ainsi le début de la reconquête de son royaume ancestral.

Durant les décennies suivantes, Abdel-Aziz Ibn Saoud mène une série de campagnes militaires pour unifier la péninsule arabique sous son autorité. Il étend progressivement son influence sur le Najd et le Hasa, consolidant son pouvoir avec l'aide des guerriers Ikhwan, un mouvement religieux militaire. En 1925, il parvient à s'emparer du Hedjaz, mettant fin au règne des Hachémites à La Mecque et Médine. En 1932, il proclame officiellement la création du Royaume d'Arabie saoudite, unifiant les différentes régions sous une autorité centralisée et fondant un État basé sur les principes du wahhabisme.

Tout au long de son règne, il met en place un régime autoritaire fondé sur l'alliance entre sa famille et les oulémas wahhabites. Il modernise le pays tout en veillant à préserver les traditions musulmane et tribales. L'une des transformations majeures de son règne est la découverte du pétrole en 1938, qui va progressivement renforcer l'économie du pays et lui donner une importance stratégique mondiale. Abdel-Aziz établit des relations diplomatiques avec les grandes puissances, notamment les États-Unis, avec qui il signe un accord pétrolier en 1945, marquant le début d'une alliance durable entre les deux nations.

Malgré son pouvoir absolu, il doit faire face à des défis internes, notamment les tensions avec les Ikhwan, qui s'opposent à certaines de ses décisions modernisatrices. Après leur révolte en 1929, il les écrase militairement et dissout leur mouvement. Dans ses dernières années, il voit l'Arabie saoudite devenir un acteur clé du monde arabe et musulman, jouant un rôle dans les affaires régionales, notamment en soutenant la cause palestinienne.

Il meurt en 1953 à Taïf, laissant un royaume stable et puissant, encore aujourd'hui dirigé par sa descendance. 

Faysal ben Abdel-Aziz al-Saoud est un roi d'Arabie Saoudite, né à Riyad en 1906 (ou 1905, 1904?), au sein de la maison des Saoud, famille régnante d'Arabie Saoudite. Fils d'Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud, fondateur du royaume moderne, et de Tarfa bint Abdallah Al Cheikh, il grandit dans un environnement marqué par la religion musulmane et les traditions bédouines. Son éducation est principalement religieuse, axée sur le Coran et les principes de l'Islam, mais il est également initié à la politique et aux affaires de l'État dès son jeune âge par son père. Dès son adolescence, Faysal démontre des qualités de leadership et de diplomatie qui le distinguent.

Il est envoyé à l'étranger pour représenter son père lors de missions diplomatiques importantes, notamment en Grande-Bretagne et en France après la Première Guerre mondiale. En 1926, à seulement 20 ans, il est nommé vice-roi du Hedjaz, la région qui les villes saintes de La Mecque et Médine, après la conquête de cette région par son père. Ce poste lui permet de gagner en expérience administrative et de se faire connaître au sein et à l'extérieur du royaume. Il est également nommé ministre des Affaires étrangères en 1930, ce qui consolide son rôle central dans la politique saoudienne. Durant le règne de son frère aîné, le roi Saoud, Faysal occupe le poste de Premier ministre à plusieurs reprises, notamment dans les années 1950 et 1960, période durant laquelle il intervient dans la gestion des affaires de l'État face aux difficultés financières et politiques croissantes.

Faysal accéde au trône en 1964, après une période de tensions et de rivalités avec son frère Saoud, qui est finalement déposé par les membres de la famille royale et les chefs religieux. Son règne marque une ère de modernisation et de réformes en Arabie Saoudite. Il met l'accent sur le développement économique, l'éducation et les infrastructures, tout en maintenant une politique étrangère prudente et axée sur la solidarité musulmane et arabe. Il est un fervent défenseur du panislamisme et joue un rôle important dans la création de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Sur le plan économique, il gère avec rigueur les revenus pétroliers croissants du royaume, les investissant dans le développement du pays et la diversification de l'économie.

La politique étrangère de Faysal est marquée par son opposition au communisme et son soutien aux causes arabes, notamment la cause palestinienne. Il est un critique virulent d'Israël et joue un rôle clé lors de la guerre du Kippour en 1973, en utilisant l'arme du pétrole pour exercer une pression sur les pays occidentaux soutenant Israël. Cette décision a un impact mondial majeur et accroît considérablement l'influence de l'Arabie Saoudite sur la scène internationale. Son règne est également caractérisé par un profond conservatisme religieux et social.

Le 25 mars 1975, le roi Faysal est assassiné par son neveu, le prince Faysal ben Moussaïd, lors d'une cérémonie officielle. Son assassinat met fin brutalement à un règne considéré comme ayant transformé l'Arabie Saoudite en une puissance régionale et internationale majeure.