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Saloth
Sar, plus connu sous le nom de Pol Pot, est un dictateur cambodgien
né le 25 mai 1925 dans le village de Prek Sbauv, dans la province de Kampong
Thom, au Cambodge et mort le 15 avril
1998 à Along Deng, dans le nord de ce même pays. Il grandit dans une
famille de paysans aisés, et bénéficie d'un accès à l'éducation.
Il passe une partie de son enfance à Phnom
Penh, où il fréquente une école primaire puis le lycée Sisowath,
un établissement prestigieux. En 1949, il obtient une bourse pour étudier
en France. À Paris, il s'inscrit en radio-électricité,
mais il se montre peu assidu et échoue à ses examens. C'est durant son
séjour en France qu'il est exposé aux idées marxistes-léninistes et
qu'il adhère au Parti communiste français. Il s'implique également dans
des cercles d'étudiants cambodgiens nationalistes et communistes.
De retour au Cambodge
en 1953, après avoir perdu sa bourse, il s'engage dans la lutte pour l'indépendance
du Cambodge vis-Ã -vis de la France. Il devient enseignant d'histoire et
de géographie à Phnom Penh. Parallèlement, il s'investit dans le mouvement
communiste cambodgien, qui se développe clandestinement. Il gravit rapidement
les échelons du parti, connu plus tard sous le nom de Parti communiste
du Kampuchéa (PCK), ou Khmer Rouge. Dans les années 1960, il prend le
nom de Pol Pot et devient le secrétaire général du PCK.
Face à la répression
du gouvernement du prince Norodom Sihanouk,
Pol Pot et les Khmers Rouges entrent dans la clandestinité et lancent
une guérilla dans les zones rurales. Profitant de l'instabilité politique
et de la guerre du Vietnam, ils étendent
leur influence. En 1970, le coup d'État du général Lon Nol, soutenu
par les États-Unis, précipite le Cambodge
dans la guerre civile. Les Khmers Rouges, appuyés par la Chine communiste
et bénéficiant du mécontentement populaire face à la corruption du
gouvernement Lon Nol et aux bombardements américains, gagnent du terrain.
Le 17 avril 1975,
les Khmers Rouges prennent Phnom Penh et instaurent un régime révolutionnaire
radical, le Kampuchéa démocratique. Sous la direction de Pol Pot, le
régime met en oeuvre une politique de table rase idéologique visant Ã
créer une société agraire communiste utopique. Les villes sont vidées
de leurs habitants, contraints de rejoindre les campagnes pour travailler
dans des coopératives agricoles. La propriété privée, la monnaie, la
religion, l'éducation et toute forme de culture occidentale sont abolies.
Le régime pratique la torture, l'exécution sommaire et le travail forcé
à grande échelle. Les intellectuels, les professionnels, les minorités
ethniques et toute personne considérée comme un ennemi de la révolution
sont persécutés et éliminés. Cette période, connue sous le nom de
génocide cambodgien, a causé la mort d'environ
deux millions de personnes, soit près d'un quart de la population du Cambodge.
En 1979, l'invasion
vietnamienne met fin au régime des Khmers Rouges. Pol Pot et ses fidèles
se réfugient dans les jungles de l'ouest du Cambodge, à la frontière
avec la Thaïlande, et continuent la
lutte contre le gouvernement pro-vietnamien. Soutenus par la Chine
et, indirectement, par les États-Unis et certains pays occidentaux qui
voient dans le régime pro-vietnamien une extension de l'influence soviétique,
les Khmers Rouges conservent une certaine influence et continuent la guérilla
pendant une décennie.
Dans les années
1990, affaibli par les divisions internes, les désertions et la pression
internationale, le mouvement Khmer Rouge s'effrite. Pol Pot est finalement
arrêté par ses propres anciens compagnons en 1997 et condamné à la
prison à vie par un tribunal Khmer Rouge. Il meurt en 1998, avant de pouvoir
être jugé par un tribunal international. |
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