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Andréas
Papandreou,
figure marquante de la politique grecque du XXe
siècle, est né le 5 février 1919 à Chios,
en Grèce, et est mort le 23 juin 1996,
à Athènes. Fils de Georgios Papandreou, homme politique libéral et futur
Premier ministre, il grandit dans un environnement familial imprégné
de politique. Dès son jeune âge, il est exposé aux débats et aux enjeux
politiques de son époque. Ses études supérieures débutent à l'Université
d'Athènes en droit, mais sont interrompues
par la Seconde Guerre mondiale
et l'occupation allemande de la Grèce. Son engagement contre l'occupation
le conduit à être emprisonné par le régime dictatorial de Ioannis
Metaxas en 1939. Après sa libération, il s'exile aux États-Unis
en 1940, où il reprend ses études et obtient un doctorat en économie
à l'Université Harvard.
Aux États-Unis,
Andréas Papandreou connaît une brillante carrière universitaire. Il
enseigne dans plusieurs universités prestigieuses, dont Harvard, Minnesota,
Northwestern et Berkeley. Ses travaux en économie et en politique économique
sont reconnus et respectés dans le milieu académique international. Parallèlement
à sa carrière universitaire, il reste attentif à la situation politique
en Grèce. La dictature des colonels, instaurée
en 1967, le pousse à un engagement politique plus direct depuis l'étranger.
Il fonde le Mouvement de Libération Panaméricain de la Grèce (PAK),
une organisation d'opposition à la junte militaire. Son activisme et ses
prises de position contre la dictature font de lui une figure de proue
de la résistance grecque à l'étranger.
Après la chute de
la dictature des colonels en 1974, Andréas Papandreou retourne en Grèce
et fonde le Mouvement Socialiste Panhellénique (PASOK). Ce parti, avec
un programme socialiste démocratique et populiste,
connaît un succès rapide auprès de la population grecque. Le PASOK promet
le changement (AllaghÃ) et s'engage à moderniser la Grèce, Ã
renforcer l'État-providence et à mener une politique étrangère plus
indépendante. Aux élections législatives de 1981, le PASOK remport une
victoire historique, portant Andréas Papandreou au poste de Premier ministre.
Il devient ainsi le premier Premier ministre socialiste de la Grèce moderne.
Durant ses mandats
de Premier ministre (1981-1989 et 1993-1996), Andréas Papandreou met en
œuvre de nombreuses réformes sociales et économiques. Il renforce l'État-providence,
étend les droits sociaux, nationalise certaines entreprises et augmente
les salaires et les pensions. Il fait également progresser les droits
des femmes et réalise des réformes dans l'éducation et la santé. Sur
le plan international, il mène une politique étrangère qui se signale
notamment par des positions critiques envers l'OTAN et les États-Unis,
tout en maintenant la Grèce au sein de l'Alliance atlantique et de la
Communauté Économique Européenne (CEE). Il cherche à développer des
relations avec les pays du tiers-monde et prône une politique de non-alignement.
Les années de pouvoir
de Papandreou sont également marquées par des défis économiques et
des accusations de corruption. La dette publique grecque augmente considérablement
durant ses mandats, et des scandales financiers éclaboussent son gouvernement.
Malgré ces difficultés, il conserve une popularité importante auprès
d'une partie de la population grecque, qui vot en lui un défenseur des
classes populaires et un homme politique charismatique. Son style de leadership
populiste et son éloquence contribuent à son succès politique. La fin
de sa carrière politique est assombrie par des problèmes de santé et
un scandale lié à sa relation avec une femme plus jeune, Dimitra Liani.
Il démissionne de son poste de Premier ministre en 1996 en raison de sa
santé déclinante et décéda quelques mois plus tard. |
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