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Nadar

Félix Tournachon, dit Nadar, est un artiste, littérateur et aéronaute français, né à Paris le 5 avril 1820, et  mort le 20 mars 1910 dans la même ville. D'une famille originaire de Lyon, il se rendit dans cette ville, ses classes terminées, pour y suivre les cours de l'Ecole de médecine, mais fit surtout du journalisme et, de retour à Paris, en 1842, continua à écrire, sous le pseudonyme de Nadar, qu'il prit vers cette époque, dans des feuilles de second ordre : la Vogue, l'Audience, le Négociateur, etc. Il fut ensuite, quelques mois, le secrétaire de Ch. de Lesseps, puis celui du député Grandin (1844-1846), s'occupa, dans le même temps, de peinture, fit aussi du théâtre, de la littérature, et collabora, comme nouvelliste et comme caricaturiste, au Charivari, au Corsaire, au Journal pour rire
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Nadar.
Félix Nadar (1820-1910).

Possédant une verve endiablée et sans cesse en quête de la farce à faire, il trouva plaisant, au cours d'un voyage dans le Nord de la Prusse, en 1848, de jouer à l'espion, afin d'intriguer les autorités, et fut quelques semaines interné à Eisleben. L'année suivante, il fonda la Revue comique, ouvrit, en 1852, rue Saint-Lazare, avec son frère, Adrien Tournachon, un atelier de photographie, eut bientôt avec lui de vifs démêlés et lui fit faire défense, par autorité de justice, de s'appeler à l'avenir Nadar jeune. C'était en 1856. En 1854, il avait fait paraître une nouvelle publication, le Panthéon-Nadar, grande galerie de célébrités contemporaines, qui eut, à l'étranger surtout, un vif succès, mais qui ne fut pas continuée. 

Durant les années qui suivirent, il s'occupa activement de navigation aérienne, fit des conférences, organisa des ascensions publiques et, voulant frapper l'imagination des spectateurs, en même temps que tâcher de se procurer les fonds nécessaires pour la construction du vaisseau aérien à hélice qu'il rêvait, fit établir le plus grand ballon qui ait encore existé en son temps, le Géant. Parti une première fois de Paris dans sa nacelle, avec toute une société d'amateurs, le 4 octobre 1863, il renouvela la tentative quinze jours après et alla tomber à Nievbourg, dans le Hanovre, après une série d'incidents des plus périlleux. Le Géant eut encore deux autres ascensions, en 1864 et en 1865. Puis Nadar, qui avait eu un procès avec ses associés, les frères Godard, dut s'en débarrasser. 

Pendant le siège de Paris, en 1870, il créa les premiers ballons militaires et commanda la compagnie d'aérostiers de la place Saint-Pierre, à Montmartre. Cependant, loin de l'enrichir, le métier d'aéronaute avait gravement compromis l'équilibre de ses finances. Il lui fallut se refaire avec celui de photographe. Sa vogue, de bonne heure assez grande, allait heureusement toujours croissant. De la rue Saint-Lazare, il avait transporté ses ateliers boulevard des Capucines, et, lorsqu'en 1872 il en opéra de nouveau le transfert, cette fois rue d'Anjou, sa maison jouissait, dans le monde entier, d'un renom d'ailleurs très mérité, en même temps que lui-même comptait parmi les célébrités parisiennes les plus en vue. Dans les quinze dernières années de sa vie, il s'était à peu près complètement retiré des affaires, après une existence des plus mouvementées. 

Son oeuvre, comme écrivain et comme artiste, a été à peu près tout entière dans sa collaboration aux journaux. Il a pourtant publié à part quelques brochures, écrites, comme ses articles, dans un style facile et coloré : la Robe de Déjanire (1841; 2e édit., 1859); Quand j'étais étudiant (1857); le Miroir aux alouettes (1858); Mémoires du Géant (1864); le Droit au vol (1865); les Ballons en 1870 (1871); Histoire buissonnière (1877); l'Hôtellerie des Coquecigrues (1880); la Passion illustrée de N. S. Gambetta (1882); le Général Fricassier (1882); le Monde où l'on patauge (1883), etc. (L. S.).

Paul Nadar est un photographe français, fils du précédent, né à Paris le  8 février 1856 et mort dans la même ville le 1er septembre 1939. Associé de bonne heure par son père aux travaux de sa maison, il en a pris définitivement la direction en 1886. Il a contribué aux progrès de la photographie, par un certain nombre d'inventions et de perfectionnements du domaine industriel et du domaine artistique. On lui doit notamment une lampe au magnésium de plus de 3000 carcels, l'emploi simultané du phonographe et de l'appareil photographique pour l'obtention de paroles et de gestes combinés, divers procédés nouveaux de fixation des images, etc. Il a rapporté de voyages en Palestine et en Asie centrale d'intéressantes collections d'épreuves de grande dimension. Il a fondé une revue d'art photographique, le Paris-photographe. (GE).
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Dictionnaire biographique
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