| Monboddo (James Burnett, lord), philosophe né à Monboddo, dans le comté de Kincardine (Écosse), en octobre ou novembre 1714, mort à Edimbourg le 26 mai 1799. Il descendait d'une des plus nobles familles d'Écosse. Il commença ses études dans la maison paternelle et les acheva au collège Marishall à Aberdeen, puis à l'université d'Edimbourg. De là il passa en Hollande pour étudier le droit à l'université de Groningue et à son retour passa son doctorat et se fit admettre au barreau. C'est alors qu'il joua un rôle important dans le célèbre procès de Douglas. Après une brillante carrière d'avocat, il fut nommé membre ordinaire de la cour de justice d'Edimbourg. C'était un jurisconsulte distingué, mais il est plus connu comme philosophe. Dans son premier ouvrage, On the Origin and Progress or Language (Edimbourg, 177392, 6 vol. in-8), il soutient que le langage est d'invention humaine, qu'il vient d'Asie et a été transmis à l'Occident par les Égyptiens et les Grecs. Le suivant, Ancient Metaphysics (id., 1779-99, 6 vol. in-8), était un panégyrique enthousiaste de la philosophie grecque et une violente critique de la philosophie moderne (L'histoire de la philosophie). Ces ouvrages parurent plus excentriques que scientifiques aux contemporains; en réalité, Monboddo devançait sur plusieurs points son temps et faisait pressentir le darwinisme (Darwin) et le néo-kantisme (Kant). Il énonce avec force cette idée que le psychologie doit étudier l'humain en le considérant à sa place dans l'échelle animale. Il va jusqu'à soutenir que l'orang-outang est une variété de l'espèce humaine accidentellement privée de la parole. Une partie de l'ouvrage de Monboddo avait été traduite en allemand par un nommé Schmidt (Riga, 178486, 2 vol. in-8) avec une préface très flatteuse de Herder. | |