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François
Mitterrand
est un homme d'Etat français, né le 26 octobre 1916 à Jarnac,
en Charente, et mort le le 8 janvier 1996
à Paris. Président de la république française de 1981 à 1995.
Il est issu d'une famille bourgeoise catholique. Son père, Joseph Mitterrand, est chef de gare, et sa mère, Yvonne Lorrain, vient d'une famille de propriétaires terriens. Il grandit dans un milieu provincial, pieux et conservateur. Après des études secondaires au collège Saint-Paul d'Angoulême, puis au lycée Henri-IV à Paris, il s'inscrit à la faculté de droit et à l'Institut d'études politiques de Paris. Ses années étudiantes sont marquées par son engagement à l'Action Française, un mouvement nationaliste et monarchiste, courant politique répandu dans une partie de la jeunesse bourgeoise et catholique de l'époque. Cependant, cette adhésion sera de courte durée et il s'en éloignera progressivement. Mobilisé en 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale, François Mitterrand est sergent dans l'infanterie. Il participe à la campagne de France et est blessé puis fait prisonnier par les Allemands en juin 1940. Interné dans un stalag en Allemagne, il s'évade en décembre 1941 après plusieurs tentatives infructueuses. De retour en France, il entre dans l'administration du régime de Vichy. Il travaille au Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre, une administration chargée de venir en aide aux anciens prisonniers. Cette période de son parcours reste controversée et fait l'objet de débats historiques. Il reçoit la Francisque, une décoration du régime de Vichy, qu'il portera puis finira par restituer bien plus tard. Cependant, à partir de 1942, il s'éloigne progressivement de Vichy et s'engage dans la Résistance. Il participe à la création de réseaux d'aide aux prisonniers évadés et prend le pseudonyme de Morland. Il rejoint ensuite des mouvements de résistance plus structurés et joue un rôle actif dans la libération du territoire. Après la Libération, François Mitterrand s'engage en politique. Il participe à la création du Rassemblement des prisonniers de guerre et déportés (RPGD) et est élu député de la Nièvre en 1946. Il entre rapidement au gouvernement et occupe divers postes ministériels sous la IVe République, notamment au ministère de l'Intérieur, de l'Information, des Anciens Combattants et de la France d'Outre-Mer. Il se fait remarquer par son ambition, son intelligence politique et son sens de la manoeuvre. Il s'éloigne progressivement du RPGD et participe à la création de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), un parti centriste. Durant les années 1950, François Mitterrand continue son ascension politique. Il est plusieurs fois ministre et se positionne comme une figure montante de la IVe République. Il s'oppose à la politique algérienne du gouvernement et dénonce les méthodes employées pendant la guerre d'Algérie. En 1958, lors du retour au pouvoir du général De Gaulle et de la création de la Ve République, François Mitterrand se place dans l'opposition. Il critique la nouvelle Constitution et dénonce ce qu'il considère comme une dérive autoritaire du pouvoir gaulliste. En 1959, il est victime d'un attentat, l'attentat de l'Observatoire, mis en scène selon la justice, mais qui alimente sa légende et ses ambitions,. Dans le tumulte politique des années 1960, François Mitterrand émerge comme une figure de proue de l'opposition au général De Gaulle. Il critique vivement sa politique sur les questions européennes et la nature du régime présidentiel. Son éloquence et sa ténacité lui permettent de se distinguer dans le paysage politique français. Ces années le voient aussi s'atteler à la reconstruction d'une gauche affaiblie, cherchant à unifier les différentes sensibilités socialistes et républicaines. Lui-même consolide son rôle de leader de la gauche non communiste. L'année 1965 marque un tournant majeur. François Mitterrand se présente à l'élection présidentielle face au général De Gaulle. Bien qu'il soit battu au second tour, il réalise un score impressionnant, contraignant De Gaulle à un second tour et démontrant la vitalité d'une opposition qu'on croyait muselée. Cette campagne présidentielle le consacre comme le principal adversaire du gaullisme. Il devient alors le catalyseur des espoirs de la gauche et travaille à l'union des forces de gauche pour les échéances futures. Les années 1970 sont celles de la consolidation de son leadership au sein du Parti socialiste, qu'il contribue à fonder et à structurer. Le congrès d'Épinay en 1971 marque une étape décisive dans cette entreprise d'unification de la gauche. Mitterrand, avec une stratégie patiente et habile, parvient à rassembler autour de lui diverses tendances socialistes et à établir un programme commun avec le Parti communiste français en 1972. Cette union de la gauche devient une force politique majeure, capable de rivaliser avec la majorité gouvernementale. L'élection présidentielle de 1974 le voit de nouveau échouer de peu face à Valéry Giscard d'Estaing, mais confirme sa position de leader incontesté de la gauche. Enfin, en 1981, après deux décennies d'opposition, François Mitterrand accède à la présidence de la République. Son élection marque une alternance historique et suscite de grandes espérances. Les premières années de son septennat sont marquées par des réformes sociales importantes : nationalisations, lois Auroux sur le droit du travail, abolition de la peine de mort. Cependant, face aux difficultés économiques et aux contraintes européennes, il opère un tournant de la rigueur en 1983, qui est une inflexion de sa politique économique. Il doit également composer avec la première cohabitation de la Ve République à partir de 1986, avec Jacques Chirac comme Premier ministre. Son second septennat, marqué par l'approfondissement de la construction européenne, notamment avec le Traité de Maastricht en 1992, débute en 1988. Mitterrand est également confronté à la deuxième cohabitation, cette fois avec Édouard Balladur, à partir de 1993. Les dernières années de sa présidence sont assombries par des affaires politico-financières et par la révélation de sa maladie, un cancer de la prostate qu'il avait dissimulé pendant de nombreuses années. Il quitte le pouvoir en 1995, après quatorze années à la tête de l'État, laissant derrière lui un bilan complexe et contrasté. Après son départ de l'Élysée, François Mitterrand se retire de la vie politique active. Il consacre ses dernières années à l'écriture et à quelques apparitions publiques, notamment lors de voyages culturels. Affaibli par la maladie, il décède en 1996, à l'âge de 79 ans. |
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