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Harriet Martineau

Harriet Martineau est une écrivaine et sociologue née le 12 juin 1802 à Norwich, et morte le 27 juin 1876, Ambleside (Royaume-Uni). Elle est issue d'une famille unitarienne de la classe moyenne. Dès son enfance, elle souffre de problèmes de santé, notamment une surdité progressive qui l'oblige à utiliser un cornet acoustique. Malgré ces défis, elle reçoit une éducation approfondie, notamment grâce à sa mère et à ses propres efforts autodidactes. Très tôt, elle développe un intérêt pour la littérature, la philosophie et les questions sociales.

Dans les années 1820, sa famille traverse des difficultés financières, ce qui la pousse à chercher un moyen de subvenir à ses besoins. Elle commence alors à écrire pour des magazines unitariens, et publie ses premiers essais et articles sur des sujets moraux et religieux. Son premier ouvrage important, Devotional Exercises, paraît en 1823. À la suite du décès de son père en 1826 et de l'effondrement de l'entreprise familiale en 1829, elle doit assumer son indépendance financière. Elle se consacre alors pleinement à l'écriture, publiant plusieurs textes sur la condition des femmes, l'économie et la société.

En 1832, elle acquiert une renommée nationale avec la publication de Illustrations of Political Economy, une série d'histoires destinées à vulgariser les principes économiques d'Adam Smith et de Thomas Malthus. Ces ouvrages connaissent un grand succès et lui assurent une stabilité financière. Son talent pour expliquer des concepts complexes à un large public fait d'elle une figure importante dans le domaine de la vulgarisation économique et sociale.

En 1834, elle entreprend un voyage aux États-Unis, où elle observe de près la société américaine, notamment les questions de démocratie, d'esclavage et de droits des femmes. Ses observations la conduisent à critiquer ouvertement l'esclavage et à défendre des réformes sociales. En 1836, elle publie Society in America, un ouvrage où elle expose ses analyses et critiques sur la société américaine,à travers des thèmes tels que l'égalité, la condition féminine et l'éducation.

En 1837, Harriet Martineau revient en Angleterre. Ses écrits sur l'Amérique, après Society in America, notamment Retrospect of Western Travel, lui valent une reconnaissance accrue, mais aussi des critiques, notamment de la part de ceux qui soutiennent l'esclavage. Elle continue à écrire sur des sujets sociaux et politiques et s'intéresse de plus en plus aux questions de réforme et de justice.

Dans les années 1840, sa santé se détériore, et elle souffre de divers maux chroniques. En 1845, elle se retire à Tynemouth pour un repos prolongé, pensant qu'elle est atteinte d'une maladie incurable. Pendant cette période, elle écrit son ouvrage philosophique Life in the Sickroom, où elle réfléchit sur la maladie et l'isolement, adoptant une approche stoïcienne face à la souffrance. En 1846, elle prétend être guérie après avoir suivi un traitement à base d'hydrothérapie à la ferme de Thomas Greenhow. Cette guérison marque un tournant dans sa vie, et elle reprend ses voyages et son travail intellectuel avec une énergie renouvelée.

En 1848, elle publie The History of England During the Thirty Years' Peace, une œuvre qui retrace l'histoire de l'Angleterre après les guerres napoléoniennes. Dans les années 1850, elle s'engage activement dans les débats publics et soutient des causes progressistes telles que l'éducation des femmes, les droits des travailleurs et la réforme politique. Elle collabore avec plusieurs journaux, notamment le Daily News, où elle écrit des articles sur des sujets variés allant de la politique intérieure aux affaires internationales.

À partir de 1851, elle s'intéresse au travail d'Auguste Comte et contribue à populariser le positivisme en Angleterre avec sa traduction et son analyse de son oeuvre Philosophie positive. Cet engagement dans la pensée positiviste influence ses écrits ultérieurs, qui adoptent une approche plus scientifique et sociologique pour analyser la société.

Dans les années 1860, elle continue à écrire et à militer, soutenant des réformes comme l'émancipation des esclaves aux États-Unis et le droit de vote des femmes en Grande-Bretagne. Elle publie également une autobiographie en 1877, Autobiography, bien que celle-ci ait été rédigée plusieurs années avant sa mort. Vers la fin de sa vie, elle s'installe à Ambleside, dans le Lake District, où elle mène une existence plus retirée tout en restant intellectuellement active. Elle meurt en 1876 à l'âge de 74 ans.

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Dictionnaire biographique
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