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Krascheninnikof (Etienne), voyageur né à Moscou en 1712. Il fut adjoint en 1733 aux trois académiciens de St-Pétersbourg chargés de situer la Sibérie (La découverte de la Sibérie). Il prit part a tous leurs travaux, et le talent qu'il montra pour les observations relatives à la géographie et a l'histoire naturelle et civile le fit employer aux recherches de ce genre dans les endroits où les professeurs ne pouvaient pas aller eux-mêmes. En 1736, ils lui donnèrent les instructions nécessaires pour tout préparer au Kamtchatka en attendant leur arrivée. Divers obstacles les ayant empêchés de se rendre dans cette péninsule, il fut seul chargé du soin de l'examiner. Il la parcourut tout entière, accompagné d'un garde et d'interprètes pour se faire entendre des différents peuples qu'il visitait. Il avait la faculté de fouiller dans les archives des forts et des bureaux russes, et il tira le plus grand parti de ces facilités. Les professeurs auxquels il transmettait le résultat de ses recherches rendirent hommage à l'exactitude de ses remarques, et l'aidèrent de leurs conseils par écrit dans les cas embarrassants. En 1755, on lui envoya, pour le seconder dans ses travaux, Steller, qui le quitta en 1740, et s'embarqua avec Behring.

Krascheninnikof revint en Sibérie, rejoignit les académiciens, et rentra en 1743 avec eux à St-Pétersbourg. Il fut ensuite reçu membre de l'Académie des sciences, et nommé professeur de botanique et d'histoire naturelle. Lorsqu'après son retour il eut communiqué à l'Académie les observations qu'il avait faites, et reçu les papiers laissés par Steller, on jugea qu'il convenait de fondre ces deux ouvrages ensemble, et de le charger de ce travail. Il en avait terminé la rédaction, et l'on imprimait les dernières feuilles quand il mourut, en 1754.

Son livre parut la même année en russe, à St-Pétersbourg, 2 vol. in-4°, fig. et cartes. L'Anglais Grieves en publia une traduction abrégée, Londres, 1764, 1 vol. in-4°, fig. et cartes. C'est sur cette version que Joh -Tob. Koebler en publia une en allemand, Lemgo, 1766, in-4°, et Eidous une en français, sous ce titre : Description da pays de Kamtchatka, des îles Kurilski et des contrées voisines, avec deux cartes, Lyon, 1767, 2 vol. in-12. Cette version n'est pas bonne. Eidous aurait dû au moins prévenir le lecteur qu'il n'avait pas travaillé d'après l'original russe. Elle avait déjà paru quand Muller, un des professeurs que Kras. cheninnikof avait suivis, faisait faire sous ses yeux, à St-Pétershourg, à la demande de l'abbé Chappe, par un M. Sainpré, une traduction française de l'ouvrage du voyageur russe; elle forme le second volume du voyage en Sibérie, et est intitulée Description du Kamchatka, où l'on trouve les moeurs et les coutumes de ses habitants, sa géographie et celle des pays circonvoisins les avantages, et les désavantages de cette contrée, sa rédaction par les Russes, etc. Elle a été réimprimée séparément, Amsterdam, 1770, 2 vol. in-12, cartes et fig. On en trouve un extrait dans le tome 18 de l'Histoire des voyages. Cet ouvrage fait bien connaître le Kamtchatka de l'époque et les moeurs de ses habitants, ainsi que les peuples voisins, et donne des notions curieuses sur les différents dialectes de cette péninsule : ces détails précieux ont été confirmés par le petit nombre de voyageurs que le hasard a conduits dans un pays si maltraité par la nature. Ce qui concerne les îles Kouriles est bien moins complet , mais avait du moins, au temps de la publication, le mérite de la nouveauté; on n'y trouve d'ailleurs rien d'inexact sur cet archipel. Krascheninnikof avait commencé une description des plantes de l'Ingrie; elle a cté achevée et publiée par Gerter, Saint-Pétersbnurg, 1761, 1 vol. in 8°. (E-s).

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