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Gainsborough

Thomas Gainsborough est un des maîtres de la peinture anglaise, né à Sudbury dans le Suffolk en 1727, mort à Londres le 2 août 1788. Fils d'un drapier, dès l'enfance il dessina sans maître le paysage d'après nature. Venu à Londres à l'âge de quinze ans, il travailla avec le graveur français Gravelot, qui y tenait école, puis chez le médiocre peintre Frank Heyman. S'étant marié à dix-neuf ans, il s'établit portraitiste dans sa ville natale, peignant à ses moments perdus de petits paysages pour un marchand qui les achetait à des prix dérisoires. En 1758, il alla habiter Bath, et les nombreux portraits qu'il exécuta dans cette ville d'eaux très fréquentée grandirent sa réputation au point de le désigner comme un des fondateurs de la Royal Academy. Pendant quinze années il y exposa régulièrement, jusqu'au jour où, mécontent de la place donnée au portrait des trois princesses, filles de George III, il le retira. Dès lors, il ne voulut plus rien avoir de commun avec l'Académie. Ce n'est qu'à l'âge de quarante-sept ans que Thomas Gainsborough s'installa définitivement à Londres, où il mourut en pleine gloire d'un cancer au cou. 

Pendant la première partie de sa laborieuse carrière, Thomas Gainsborough fut surtout estimé pour ses portraits, dont le prix s'était élevé de 5 guinéens à un tarif variant entre 30 guinées en buste, sans les mains, et 120 guinées en pied, grandeur nature. Éclipsé plus tard dans ce genre par Reynolds, il fut plus goûté comme paysagiste. Son premier mérite est de s'être dégagé de la froide et fade convention régnante, pour serrer de près la nature. Artiste essentiellement national, il n'a jamais cherché leçons ni modèles hors de son pays, dont il a reproduit les sites avec une vérité qui n'exclut pas la personnalité de l'interprétation, servie par la verve et la liberté d'une touche à la fois solide et légère, par la distinction et la finesse d'une couleur très juste et très brillante. Les qualités distinctives de ses portraits sont la tenue, l'élégance, le goût, la grâce sans manière, la souplesse du modelé, l'excellente ordonnance, enfin la belle facture des fonds de paysage dans ceux de plein air.  Gainsborough s'inspirait volontiers des arrangements de Van Dyck, pour qui il professait une profonde admiration.
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Thomas Gainsborough.
Thomas Gainsborough, Autoportrait, 1787.

Les nombreuses oeuvres de Thomas Gainsborough se trouvent toutes en Angleterre, pour la plupart dans des galeries privées. A la National Gallery nationale de Londres : le célèbre portrait de l'actrice Mrs. Siddons, ceux du Docteur Schomberg, de John Opie, Musidora, le Bûcheron surpris par l'orage, les Petits Paysans se battant avec des chiens, le Chariot revenant du marché, l'Abreuvoir; Musée d'Édimbourg : portrait de Mary Graham; Musée de Dulwich : portrait de Mrs. Addison, et de Mrs. Tickel; Galerie du duc de Westminster : Mrs. Siddons en muse de la Tragédie, et un de ses chefs-d'oeuvre, le Blue Boy; Dans les appartements de la reine à Windsor, la série de petits portraits du Roi George III, de la Reine Charlotte, et de treize de leurs enfants, peints en 1783. 

Parmi ses 220 portraits catalogués, on cite encore ceux des Ducs d'Argyll, de Bedford, de Buccleugh, de Norfolk, du Prince de Galles, de Pitt, de Lord Rodney, de Mrs. Fitzherbert, de Garrick avec le buste de Shakespeare, de Johnson, Sterne, Sheridan,Clive, Burke, Franklin, Lady Montague, la belle Duchesse de Devonshire. A noter aussi la Forêt, Bohémiens dans un paysage, Famille de paysans assis sous les arbres. (A. de B.).

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Dictionnaire biographique
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