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Didyme

Didyme. - Critique grec, contemporain de Strabon (Ier siècle av. J.-C.), le plus fécond et le plus laborieux de tous les grammairiens alexandrins. On le surnomma Chalkentére ou Chalkenteros (= aux entrailles de fer), à cause de sa prodigieuse activité. Il composa trois mille cinq cents ouvrages. De là un autre surnom, Bibliolathas, parce qu'il ne savait plus le nombre des livres ou opuscules qu'il avait écrits. 

Les Anciens estimaient beaucoup sa critique. ll avait fait sur la diorthose d'Aristarque un livre qui passait pour un chef-d'oeuvre d'érudition. Il y comparait les deux éditions qu'Aristarque avait données d'Homère et y cherchait les raisons qui avaient pu faire varier son prédécesseur d'une édition à l'autre. 

C'est par Didyme que nous connaissons les anciennes éditions commentées par Aristarque et les diorthoses des rivaux du grand critique, Aratus, Rhianus, etc. Didyme ne s'était pas seulement occupé d'Homère, mais de beaucoup d'autres auteurs, prosateurs ou poètes. (P. Girard).

Didyme, surnommé l'Aveugle, né à Alexandrie en 308, mort à Alexandrie en 395. Quoique frappé de cecité des l'âge de quatre ans, il acquit, grâce à un travail obstiné et à une mémoire extraordinaire, une science admirée par tous ses contemporains. Entre 340 et 395, il professa l'exégèse et la philosophie chrétienne à l'école des catéchètes d'Alexandrie, devenue une sorte d'université chrétienne dès le IIIe siècle. 

Adversaire décidé de l'arianisme, il prit une part active aux controverses sur la Trinité et contribua avec Athanase, Basile et les Grégoire à formuler comme une conséquence du dogme de Nicée, l'homoousie ou consubstantialité du Saint-Esprit avec les deux autres personnes de la Trinité. Cela ne l'empêcha pas d'être condamné avec Origène, son maître, par le premier synode de Latran (octobre 649) par suite de la réaction contre l'origénisme.

Le catalogue de ses écrits a été dressé par Fabricius (Biblioth. grec., IX); la plupart sont perdus. On possède le Liber de Spiritu sancto dans la traduction latine faite par Jérôme (éd. à Cologne, 1531, et à Helmstedt en 1614); des Breves Enarrationes in Epistolas catholicas traduites en latin par Epiphane le Scolastique (imp. dans la Max. Biblioth. Patr., Lyon, 1677, t. IV, pp. 349 et suiv.); Trois Livres sur la Trinité, édités par F. Mingarelli (Bologne, 1769); et des fragments d'un Traité contre les Manichéens, publiés par Combefis (Auctuar. nov.; Paris, 1672). (F.-H. Kruger).

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