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Diniz

Denis ou Diniz. - Sixième roi du Portugal, né le 9 octobre 1261, mort le 7 janvier 1325. Il était fils d'Alphonse III et petit-fils d'Alphonse X, roi de Castille, auprès de qui son père l'envoya vers l'âge de six ans pour appuyer la demande qu'il faisait à son beau-père de renoncer à certains droits de suzeraineté qu'il possédait sur le royaume des Algarves. La mission réussit et le jeune infant put montrer dans cette circonstance son intelligence précoce. Il monta sur le trône en 1279 à l'âge de dix-huit ans, et sa mère, dona Britez, une des femmes les plus remarquables de ce temps, aidée d'Emeric d'Ebérard, précepteur français du jeune prince, gouverna de fait pendant plusieurs années; puis elle se retira près de son père. 

Denis commença son règne par de nombreux voyages dans les provinces de son royaume; il s'occupa surtout de relever partout l'agriculture et le peuple lui donna le surnom du Laboureur (o Lavrador). Il se fixa ensuite à Leiria et consolida les dunes mobiles du rivage en y plantant des forêts de pins qui firent deux siècles plus tard la richesse de la marine Portugaise. Ces soins d'un bon roi n'empêchaient pas Denis de cultiver les lettres et il laissa un grand nombre de poésies dont une partie à été publiée à Paris en 1847 (gr. in-8) sous ce titre : Cancioneiro del Rei D. Diniz, pela primeira vez impresso sobre o manuscripto da Vaticana, com algunas notas illustrativas, e uma prefação historico-litteraria pelo D. Caetano Lopes de Moura. Il fonda en 1290 à Lisbonne une université à laquelle les papes accordèrent de grands privilèges et qui fut ensuite transportée à Coïmbra

Quelques années auparavant, Denis avait épousé l'infante Isabelle, fille de Pierre III, roi d'Aragon, que l'Eglise a placée au nombre des saints et dont les vertus confirmèrent les bonnes dispositions de son mari pour le bonheur de son peuple. Il eut à lutter avec la noblesse, dont il arrêta les empiétements sur le domaine royal, et avec le clergé dont les prétentions devenaient de plus en plus insupportables. Malheureusement l'énergie de Denis amena nécessairement des mécontentements parmi ceux dont il réprimait les excès, et son frère D. Alphonse, issu du premier mariage d'Alphonse III avec Mathilde, comtesse de Boulogne, en profita pour revendiquer la couronne, sous le prétexte que la mère de Denis était fille naturelle d'Alphonse X et de Marie de Guzman. La guerre civile se termina par le traité de Bajadoz, le 13 décembre 1287. Denis eut encore à régler la question des Templiers; appréciant les services que cette milice rendait aux Chrétiens contre les Maures de la péninsule, il défendit leur institution et parvint à les conserver intacts en Portugal en changeant seulement leur nom en celui de Chevaliers du Christ. 

Le roi Denis avait deux enfants de sainte Isabelle : l'infante Constance, née en 1290, et D. Alphonse. Il avait eu de plus sept enfants naturels parmi lesquels D. Pedro-Alfonso, comte de Barcellos, auteur du fameux Nobiliaire et de Poésies (publiées à Paris en 1849 par Varnhagen) et Alfonso-Sanchez pour lequel il montra une préférence telle que l'infant-héritier présomptif, craignant d'être dépossédé, prit les armes contre son père. Cette guerre put heureusement se terminer en 1323, grâce à l'intervention de la reine Isabelle, mais ces discussions intestines avaient profondément altéré la santé du roi. Il tomba gravement malade à Lisbonne et, transporté en litière à Santarem, il y mourut, entouré des siens à qui il prodiguait le meilleurs conseils et emportant l'affection des Portugais auxquels il laissa le souvenir d'un roi juste et libéral.

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Dictionnaire biographique
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