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L'histoire de Venise
Les Institutions de la République
de Venise
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Les monuments de Venise
L'histoire
Les institutions
Les institutions politiques ou gouvernementales de la république de Venise sont vraiment uniques dans l'histoire.

Nomination et pouvoirs du Doge.
Au début que dès 697 les habitants des îles de la Lagune de Venise décidèrent, à cause de leur accroissement considérable et pour mettre fin à leurs fréquentes discordes intestines, de s'assujettir à un seul chef ou guide duprême appelé doge.
A partir donc du premier doge élu à Héraclée, la nomination du doge était faite par le peuple à vie et ce dernier, à son tour, prêtait le serment de fidélité dans les mains de l'élu. 
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Intronisation du Doge, en haut de l'escalier des Géants (palais ducal), par Francesco Guardi.

Le doge convoquait et présidait les assemblées ou arenghi, où se discutaient les affaires les plus importantes de l'état. De la sorte le peuple (ou pour mieux dire les classes privilégiées) prenaient part à l'administration de la chose publique, parce qu'ils statuaient sur l'acceptation ou le rejet des propositions du doge. Il arriva cependant plus d'une fois que le doge tendit à se rendre despote ou maître absolu; alors le peuple se révoltait et attentait à la vie du doge. C'est ainsi que pérrirent victimes des émeutes populaires les doges : Paul Lucius Anafesto en 717; Orso Ipato en 737 et Pierre Candiano IV en 976.

Les Pregadi (Priés) = Le Conseil Majeur le Conseil Mineur ou Seigneurie.
Pour obvier à ces graves inconvénients, on défendit d'abord au doge de recourir pour l'accomplissement de ses fonctions aux personnes de sa famille, et on plaça à ses côtés deux conseillers renouvelables chaque année avec le devoir de l'assister dans le règlement des affaires d'État et avec la faculté de consulter au besoin, au sujet des affaires de la plus haute importance, quelques-uns d'entre les citoyens les plus notables et jugés capables d'émettre un sage jugement; ces derniers eurent le nom de Pregadi (c'està-dire priés de dire leur opinion). Plus tard, c'est-à-dire après la mort violente du doge Vital Michiel Il (en 1172), on précisa davantage les pouvoirs du doge et l'on institua le Grand Conseil ou Conseil Majeur, composé de 480 membres élus par 12 citoyens entre les plus notables de chaque sestiere (quartier à Venise), à raison de 40 chacun. 
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Venise : salle des Pregadi, dans le palais des Doges.
La salle des Pregadi (ou du Sénat), dans les palais des Doges.

La charge de ces conseillers avait la durée limitée d'un an; il fallait donc annuellement les réélire ou remplacer. On chargea le Grand Conseil de distribuer les emploi, d'élaborer les projets de loi et le projet des affaires devant être soumises à la sanction de l'assemblée du peuple. Par cette réforme on changea aussi le mode d'élection du doge, que dès lors on choisit directement au sein du Conseil même; sa nomination toutefois devait être ratifiée par le peuple. Comme avec le temps cette ratification était devenue una simple formalité, on finit par la supprimer totalement. Par contre on éleva à six le nombre des conseillers adjoints du doge, formant ainsi ce qu'on appela le Conseil Mineur ou Seigneurie; on imposa au doge le serment de la Promission ou de la charte, dans laquelle ses devoirs et ses pouvoirs étaient exactement tracés.

Sénat
Pendant la période de 1229 à 1249, époque du doge Jacques Tiepolo, on réforma plusieurs lois et coutumes locales. On institua le Sénat, composé au début des Pregadi seulement et porté ensuite de 40 a 230 membres. Le Sénat avait pour mission de statuer sur les affaires de guerre et les traités de paix, d'alliance et de commerce.

Magistrats divers. 
Outre ces institutions, il existait alors aussi un Magistrat du Peuple pour dirimer les litiges entre les citoyens; celui de l'Etranger pour les procès entre étrangers, les Avogadori di Comun (avoués de la Commune) ou avocats du fisc; le magistrat du Piovego pour défendre les droits du public; enfin le magistrat de la Pétition pour la défense des droits des particuliers. A la suite on y ajouta aussi la Quarantia, appelée ainsi à cause de son nombre qui était de 40 citoyens formant un conseil commis pour juger en appel et examiner les affaires de haute importance avant leur présentation devant le Conseil Majeur. Trois chefs de la Quarantia faisaient également partie du Conseil Mineur. Puis on créa les Inquisiteurs chargés d'enquérir sur le passé du doge défunt et les Correcteurs de la Promission Ducale chargés de modifier le cas échéant la Charte indiquant les devoirs et les obligations du doge.

Ces différentes magistratures eurent pour conséquence de concentrer le gouvernement de la République dans les mains d'une classe privilégiée de citoyens, laquelle visait d'un côté à restreindre les pouvoirs du doge, de l'autre à limiter les droits du peuple.

Ces restrictions par rapport au peuple devinrent plus manifestes en 1297 sous le règne du doge Pierre Gradenigo à la suite de la réforme opérée par lui dans la composition du Conseil Majeur, en vertu de laquelle on n'admettait à y entrer que les citoyens qui y avaient appartenu pendant les 4 années antérieures à 1297 ou qui descendaient de conseillers en ayant fait partie auparavant. Cette réforme, qui prit aussi le nom de Clôture du Grand Conseil, eut pour effet d'accentuer la distinction entre les classes sociales, de réserver aux privilégiés seulement le gouvernement de la chose publique et de provoquer un surcroît d'aspirants à l'honneur du Grand Conseil; c'est pourquoi cette assemblée, qui était à l'origine, comme on l'a dit plus haut de 480, s'éleva en 1510 à 1671 membres.

Il est aisé d'imaginer le mécontentement suscitée par cette réforme de Gradenigo et les conjurations ourdies contre lui à ce propos. Pour ne pas les citer toutes, qu'il nous suffise de rappeler celle organisée en 1310 par Bajamonte Tiepolo, les frères Guerini et d'autres complices, qui n'obtint toutefois pas l'effet désiré, car le doge, affrontant les conjurés, marcha à leur rencontre, en défit une partie et envoya les autres en exil.
Comme ce genre de révolutions se vérifiait avec trop de fréquence, on sentit le besoin d'un remède énergique capable d'y mettre un frein; de là le terrible et fameux Conseil des Dix, dont l'institution de caractère d'abord temporaire, devint en suite stable; son pouvoir augmentant de jour en jour, ce Conseil devint une des plus hautes fonctions de l'Etat.

La distinction des classes en nobles et plébéiens, que nous venons de dire, se fit moyennant l'inscription en un registre expressément établi en 1315 de tous les noms qui avaient droit de faire partie du Conseil Majeur et qui formaient la caste de la Noblesse; or comme chaque noble avait le devoir de déclarer son mariage et la naissance de ses enfants, pour qu'on pût noter ensuite les ayants droit aux sièges du Grand Conseil, ces déclarations étaient inscrites dans le registre susdit qui prit en 1506 le nom de Livre d'Or.

Le gouvernement se trouvant concentré dans les mains de l'aristocratie, on vit cesser presque toute immixtion ou souveraineté même apparente du peuple dans les assemblées; le Grand-Conseil devint l'unique et despotique représentant de la République, le seul qui émanât les lois et dispensât les charges publiques.

Charges diverses.
Parmi les charges diverses de quelque considération, il faut citer celle des Procureurs (Procuratori) de Saint Marc, créés dès le XIe siècle pour surveiller les travaux et administrer la basilique homonyme ainsi que le Collège des Sages pour recevoir les ambassadeurs étrangers et délibérer au sujet des questions de la plus haute importance. Ce Collège se composait de 16 personnes, c'est-à-dire, des six conseillers du doge, dont le nom était Sages du Conseil; de cinq Sages aux Ordres, qui avaient la surintendance de l'Arsenal et de la Marine; enfin de cinq Sages du Continent, qui administraient les provinces annexées.

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