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Beatus de Liebana (saint), théologien mort au monastère de Val-Gabado (Asturies) le 19 février 798. Il appartenait à l'ordre des bénédictins et fut d'abord moine du monastère de Saint-Martin, dans les montagnes de Liébana, qui devint le foyer de la restauration littéraire dans le nouvel État des Asturies. Il joua un grand rôle dans les discussions théologiques contre les doctrines nestoriennes (Nestorius) d'Elipand, archevêque de Tolède, et de Félix, évêque d'Urgel, et écrivit à cette occasion le traité : De Adoptione Christi, filii Dei, publié d'abord par P. Stevart (Ingolstadt. 1616) et inséré depuis dans la Bibliothèque des Pères

A la prière de son ancien disciple, Ethérius, alors évêque d'Osma, il rédigea, vers 784, un Commentaire sur l'Apocalypse de saint Jean, d'une importance capitale pour l'exégèse apocalyptique, en ce qu'il nous transmet la tradition, un peu dénaturée, de l'Église primitive au sujet du sens qu'il faut attacher aux révélations de Patmos, tradition en vertu de laquelle cette oeuvre doit être regardée comme un cri d'angoisse arraché à un chrétien par les persécutions de Néron, auquel y est attribué le rôle d'Antechrist. La critique moderne a établi, d'une façon indépendante, la légitimité de cette exégèse. 

Le commentaire du moine de Liébana jouit, en son temps, d'une grande autorité, ce qui est attesté par de nombreux manuscrits qui en ont été faits jusqu'au XIVe siècle, et la tradition dont il est inspiré persista en Espagne jusqu'au XVIe siècle. Il n'a été publié que tardivement par les soins du P.-P. Henri Florez, augustin (Sancti Beati presbyteri hispani Liebanensis in Apocalypsin; Madrid, 1770, in-4); mais comme il contrarie singulièrement les doctrines orthodoxes, cette édition a dû être rigoureusement détruite, attendu qu'on n'en a encore découvert qu'un seul exemplaire. D'autre part, dans la plupart des manuscrits, le chapitre contenant l'explication de la bête apocalyptique est arraché, de sorte que cette oeuvre, si importante, a, pour ainsi dire, été révélée par Ambroise Firmin-Didot, grâce à un manuscrit complet, da XIIe siècle, dont il s'était rendu possesseur en 1870. Beatus devint abbé du monastère de Valcavado ou Val-Gabado, où il mourut en odeur de sainteté. (G. Pawlowski).

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Dictionnaire biographique
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